Posté le 12 décembre 2012 à 21:55 | Sujet : Ze Ring fait enfin du cinéma (plus ou moins)
Yep, il a engagé un mec pour mettre sur écoute le producteur qui a littéralement défoncé sa carrière avec Le 13ème guerrier, et ça lui est retombé sur la gueule. 1 an de taule
Posté le 17 janvier 2013 à 21:56 | Sujet : Ze Ring fait enfin du cinéma (plus ou moins)
Mise a jour sur les deux dernières séances, celle du 19 Décembre et du 16 Janvier.
Celle du 19 Décembre a été un DÉSASTRE total. Des 7 adolescents qui étaient la a la première séance, seuls 2 sont venus! Assez déprimant, surtout qu'il s'agissait de la séance ou on regardait un film... Je comptais leur montrer Le 13ème guerrier, mais ils l'avaient déja vu les deux Alors a la place, on a regardé Le dernier samaritain, dans des conditions absolument déplorables, par ailleurs. Les deux ont aimé, mais on a quand même perdu une séance : je comptais me servir du film comme un outil d'analyse pour aider les adolescents a conçevoir leur court-métrage... Mais ça va être très difficile, y en a que 2 qui l'ont vu. Donc, out mes plans initiaux : j'ai du repenser ma méthode, et ma méthode repensée n'a pas fonctionné.
Mon employeuse a annulé les séances des vacances de Décembre, du coup, on s'est retrouvé pour la troisième fois qu'hier. 6 sur 7 sont venus, et je ne crois pas qu'on reverra le septième. C'est un gamin que je connais depuis très longtemps qui a des problèmes mentaux et a donc des difficultés à s'intégrer dans un groupe comme le mien : les autres ados ne l'aiment pas du tout et lui ne se sent pas a sa place... Dommage, mais bon, c'était inévitable qu'il y en ait qui décrochent. Je ne m'attendais juste pas a ce que ce soit si tôt.
Bon, du coup, plutôt que de chercher a penser a notre sujet a partir du film qu'on a vu, ce qui était impossible en l'état, j'ai préféré partir du point de départ : j'ai noté le sujet du film au tableau, a savoir : C'EST DU CINÉMA : DES REGARDS JEUNES SUR LA CITÉ STYLISÉS S'APPROPRIANT LES GENRES ET LES CODES DU CINÉMA
Je leur ai demandé de me parler de ce qu'ils pensaient de leurs vies dans le quartier... Et putain, ça a été dur de les faire causer. On aurait dit qu'ils avaient peur de parler. Ils disaient tous un truc, trop bas pour que je l'entende, et avaient ensuite peur de le répéter... Allez savoir pourquoi. Avec l'aide de l'animatrice avec qui je travaille, on a quand même réussi a leur tirer les vers du nez Après ça, je leur ai demandé s'ils avaient des idées, après avoir longuement parlé du quartier, qui correspondraient a un film. Un looooooong silence s'est ensuivi... Je me suis retrouvé dans une situation fort désagréable ou je ne savais ABSOLUMENT PAS comment relancer le truc. Ma collègue m'a tiré d'affaire, et a proposé une idée, que tout le monde a apprécié. A vrai dire, c'est la que ma méthode a commencé a partir littéralement en couilles.
Cinq minutes après, plus aucun des ados ne voulaient tourner le sujet qu'on avait choisi... Certains voulaient faire BIG MAMA 4 et d'autres un truc sur la fin du monde. Ils ont également commencé a parler entre eux, enfin, plutôt à hurler, sans jamais s'arrêter, au point ou c'était très difficile pour moi d'en placer une sans taper un bon coup sur la table au préalable. J'ai failli en étrangler quelques uns plus d'une fois Leurs comportements, globalement, ont été horribles, et je pense que les réunir autour d'une table est la première erreur que j'ai fait. Je vais repenser ma méthode de sorte a ce qu'il y ait beaucoup plus d'espace entre eux, et j'ai décidé d'être désormais plus strict. Mon approche détendue de l'activité ne fonctionne pas : ils s'adonnent a tous les excès et le projet n'avance pas. Après une demi-heure de délibérations sur ce qu'ils voulaient faire, moi et ma collègue avons décidé d'imposer le sujet qu'ils avaient choisi précédemment. J'ai pas trop aimé leur imposer un truc qu'ils n'aimaient pas, mais ils ont changé d'avis sur TOUT ce qu'on leur a proposé de faire (des petites scénettes, raconter des histoires, etc...), et avec une séance par mois, avec l'indécision propre a ces ados, des fois, imposer des choses est le seul moyen de faire avancer le truc. Cette séance n'a pas été sans difficulté donc, mais on a quand même réussi a dégager la base d'un sujet :
Un mec tranquille et un peu naïf se retrouve, lors d'une soirée, a consommer pour la première fois de sa vie de la drogue dure. Il pète les plombs et se retrouve sujet a des hallucinations.
C'est la base absolue du sujet, je suis en train de bosser dessus et de le retourner dans tous les sens pour voir ce qu'on peut en faire. Mais avant tout, il y a de sérieux problèmes d'organisation a régler. J'ai approché tout ce projet de manière bien trop détendue et mon approche s'est littéralement retournée contre moi. Dur, dur, mais je suppose que c'est ça aussi diriger une équipe! Une leçon pour l'avenir.
Posté le 17 janvier 2013 à 22:30 | Sujet : Ze Ring fait enfin du cinéma (plus ou moins)
Eheh excellent résumé Ze ! Pas simple à gérer cette équipe, mais c'est cool de te voir ne pas baisser les bras et au contraire redoubler d'efforts !
Vu comme c'est, je suis sur que tu arriveras à un truc à la fin, faut juste un peu de temps avant pour qu'ils habituent et ça va passer, du moins je l'espère pour toi.
Posté le 17 janvier 2013 à 22:57 | Sujet : Ze Ring fait enfin du cinéma (plus ou moins)
D'un côté, le sujet de départ est assez vague voire obscur, je trouve.
Pour l'approche détendue, tu avais une chance sur deux que ça marche. Manque de pot, loupé. Toutefois, il faut faire attention à ce qu'ils ne pensent pas se retrouver en classe sinon, ils s'en désintéresseront encore plus. Être strict et imposer certaines choses, oui vu qu'ils sont dissipés et ne savent pas se décider, mais ne pas non plus oublier qu'il s'agit d'un projet qu'ils doivent mener eux en premier lieu (tout du moins, c'est ainsi que je l'ai compris).
Si besoin est, faut les envoyer au coin quand ils font trop les cons, ça leur fera les pieds et se tiendront à carreau tellement c'est la honte
Blague à part, bon courage, surtout si l'animatrice n'y met pas non plus trop du sien (annuler des séances alors qu'il n'y en a pas tant que ça, c'est pas très malin sachant que ce sont quand même des ados, de fait ils sont plus difficiles à se décider ou oser faire).
Je te souhaite du courage x)Sho... Sho.... Shoooogun kayooooo !
Posté le 18 janvier 2013 à 14:12 | Sujet : Ze Ring fait enfin du cinéma (plus ou moins)
J'avoue que c'est la grosse galère car si je me souviens bien du début du topic, ils n'étaient pas tant passionnés par le cinéma. Ils ne veulent pas faire un court d'eux-même pour porter quelque chose à l'écran de consistant ( dans la forme ou le fond ).
Du coup, c'est clair que si tu dois leur apprendre ça, c'est pas quelques séances qui vont suffire ...
J'ai plutôt l'impression qu'ils y voient un projet pour se tripper alors que toi, tu prends vraiment ça au sérieux d'où le conflit d'état d'esprit et d'entente. Je ne sais pas trop ce que ça peut donner de forcer des gens contre leur gré ( car ils ne participeront pas plus dans le sérieux du projet et ils ne pourront pas rigoler à leur bon vouloir en faisant de la déconnade). C'est peut-être un projet qui s'est construit sur des mauvaises bases.
Dernière phrare un peu pessimiste, je l'accorde ( ) mais bonne chance quand même.
Posté le 02 mars 2013 à 00:57 | Sujet : Ze Ring fait enfin du cinéma (plus ou moins)
Bon, y a pas eu grand chose a dire sur les dernières séances, mais ça avance. Je suis actuellement en pleine période d'écriture du script, et j'en chie.
Je reviens vous parler plus en détail de tout ça dès que cette période, rendue d'autant plus difficile par l'emploi que j'ai pris pendant les vacances et les cours, est finie.
Posté le 12 mars 2013 à 23:54 | Sujet : Ze Ring fait enfin du cinéma (plus ou moins)
C'est une catastrophe. Pour tout dire, je crois que même le scénario tout pourri que j'avais écrit pour m'amuser et que j'avais posté ici il y a quelques années passe pour du Shane Black à côté de la sombre merde que je viens de conçevoir.
Le sujet choisi par les adolescents est le suivant :
"Une jeune fille va à une fête, ou elle se fait droguer à son insu et abuser sexuellement."
Outre le fait que le sujet ne m'intéresse pas et ne m'inspire absolument pas, il pose tout de même plusieurs sérieux problèmes : un court-métrage de 7 minutes ne peut PAS reposer sur un sujet aussi narratif. Un court-métrage devrait aller dans l'émotion viscérale d'entrée de jeu, mais bon, si c'était que ça, ce serait pas grave, mais en plus, il ferme presque toutes les possibilités de jouer avec les codes et les genres du cinéma, comme le thème choisi par les adolescents au début du projet l'EXIGE... Passons. On m'a également contraint de faire parler les personnages comme des jeunes de quartier, avec un argot très "wesh wesh"... Pourquoi pas, mais il y a 50% de chances que le tout sonne faux et complètement ridicule, encore plus quand, comme c'est le cas ici, les interprètes sont plus qu'amateurs... Et puis, comme tout sujet très narratif qui se respecte, le sujet en question nécessite une construction de l'histoire, ce qui est problématique dans un court-métrage puisqu'il faut aller au cœur du sujet le plus vite possible et le plus précisément possible. Et puis, c'est un sujet qui ne raconte pas grand chose, qui n'a qu'un degré de lecture et ne propose rien de réellement intéressant en sous-texte... Mais bon, ça, au pire, ça se travaille.
Bon, pis, dans tout ça, pour être tout à fait honnête, ce sujet ne m'intéresse ABSOLUMENT PAS. Et ça, c'est fatal. J'ai quand même réussi à intégrer un peu de ma patte en balançant des scènes d'hallucination à la fin, mais au final, je me tiens actuellement devant 7 pages de script écrites sans inspiration pour ce qui va être un film profondément impersonnel et raté en dépit de tous mes efforts. C'est décidé : je prends le contrôle total de la mise en scène, histoire de pouvoir au moins sauver le projet de ce point de vue, et je vais EXPLOITER les adolescents jusqu’à ce qu'ils sachent dire une phrase tirée d'un script de manière correcte... J'ai pas fini d'en chier, mais au moins le bon côté, c'est que maintenant je peux retourner à l'écriture d'un projet plus personnel et ambitieux, sur lequel je buche depuis déjà quelques mois, dont toute la première moitié n'attend que d'être écrite, dont j'ai fini il y a peu d'écrire la première scène et dont je suis extrêmement fier
Posté le 13 mars 2013 à 00:30 | Sujet : Ze Ring fait enfin du cinéma (plus ou moins)
Omg 7 minutes n'empêche pour raconter une telle histoire. Un film à moins de dix répliques sur un style à la Gaspar Noé du genre façon la scène du Rectum, et fait nous une belle scène de viol.
J'ai hâte de voir le résultat final, courage !
Posté le 13 mars 2013 à 00:37 | Sujet : Ze Ring fait enfin du cinéma (plus ou moins)
Ca me paraît difficilement faisable : le propos d'un film, ce qu'il dit, devrait s'exprimer de lui-même à travers le script... Le scénariste n'a souvent pas besoin de poser son message, son message se pose tout seul lorsqu'il écrit le scénario (quand il pose son message, c'est là que ça devient lourd). Ici, je ne vois même pas quoi dire... Bon, oui, ça dit que la drogue est pas bien, mais l'impact de la morale, louable par ailleurs, est complètement et forcément atténué par le fait que la drogue qui détruise le personnage principal lui ait été donnée à son insu... La vision de l'humanité donnée par le court est aussi très légère ("oulala, quand même, y a des gens ils sont méchants ils violent des petites filles"). Et, à partir d'un tel sujet, il n'y a rien que je puisse faire pour changer ce qui me déplait, à moins d'aller dans des sentiers qui vont déplaire à ceux qui m'emploient (c'est là tout le souci de cette commande).
Stevenn, t'as tout compris. 7 minutes pour une histoire comme celle-là, c'est l'horreur, d'autant plus que les 7 minutes doivent inclure le générique Si encore j'avais pu couper au vif du sujet, pendant la fête direct... Mais non, y a fallu qu'on m'impose de mettre une scène qui explique qu'on invite le personnage principal à la fête grâce à Facebook. Pour ce qui est de cette histoire de viol à la Noé, crois-moi j'aimerais bien, et son influence va se faire sentir, c'est sur, mais comment tu fais jouer ça à des ados de 14 ans?... Ce que j'ai fait est déjà un peu trop hardcore je pense.
Aux contraintes, il faut aussi rajouter le fait qu'il y a 7 ados, 7 personnes à faire jouer dans un film ou on ne devrait avoir que 2 à 3 personnages. Du coup, faut rajouter des scènes superflues en plus, tout en essayant de ne pas sacrifier la cohérence et le rythme du truc. Putain, quelle merde.
Enfin, merci de votre intérêt
[Ce message a été édité par son auteur pour la dernière fois le 13 mars 2013 à 00:37]
Posté le 13 mars 2013 à 00:50 | Sujet : Ze Ring fait enfin du cinéma (plus ou moins)
Oui je me demande bien comment faire une scène de viol pour un film avec des personnes aussi jeune, va falloir que ce soit trèeeeeees subtil ! Et vu le temps ça va même pas durer dix secondes, va falloir peut-être tourner la fin en accéléré.
Ca pourrait ressembler un peu à ça :
Un court raté fait par des collègues de lycée qui se croient hyper calé en cinéma.
Posté le 13 mars 2013 à 00:51 | Sujet : Ze Ring fait enfin du cinéma (plus ou moins)
Shadowtribal a dit :
Une écriture 100% personnelle doit être beaucoup plus amusante.
Complètement.
Shadowtribal a dit :
Mais bon, là c'est ton rôle, tu doit réussir avec toutes ces contraintes
Complètement aussi, mais en plus d'être plus dur qu'un projet personnel, c'est également vachement plus frustrant. Tu vois, je crains actuellement que le fait d'avoir suggéré que le personnage principal se fasse violer me retombe sur la gueule... Mais bon, on m'a dit qu'un autre personnage abusait sexuellement d'elle : ça veut dire ce que ça veut dire.