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Ace_Hanlon
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Pavey César


Posté le 30 mars 2014 à 00:08 | Sujet : [FanFiction Resident Evil] Raccoon City's Disaster
Suite à ce que Asch m'a dit, qu'elle était intéressée par ma fanfiction sur Resident Evil, je me suis dis que j'allais toujours la poster au cas où, peut-être que ça intéressera quelqu'un ^^ je tiens tout d'abord à préciser que je l'ai commencer en Octobre 2010, et quand je me relis, je me dis que parfois, j'écrivais pas toujours très bien mais plus les chapitres avancent, et, sans vouloir me vanter, je trouve que j'écris de mieux en mieux ^^ donc voilà. Je tiens également à préciser que j'écris à mon rythme, pour l'instant, seul les 8 premiers chapitres ont été écris, pour un total de 98 pages word, au passage, j'en suis pas peu fier ^^ Le 9e chapitre est en cours d'écriture. Et il ne devrait pas tarder à suivre... sur ce, bonne lecture et n'hésitez ABSOLUMENT PAS à laisser une critique ou deux, que se soit bon ou mauvaise, tout est bon à prendre. Après tout, je ne suis qu'un humble joueur de rp à la base qui laisse libre court à son imagination et à ses passions que sont l'écriture et Resident Evil Et dernier point, malgré toutes les corrections que j'ai pu faire, passer et repasser sur word ainsi qu'utiliser un Bescherelle pour les verbes, de nombreuses fautes ont dû tout de même rester, je m'en excuse d'avance.

Vous vous êtes toujours demander comment les policiers de Raccoon City avait gérer l'invasion des Zombies et d'autre créature d'Umbrella ? Que s'était-il passé durant cette semaine complète avant l'arrivée de Leon et Claire dans un commissariat déjà complètement envahit ? Hé bien cette fan fic retrace l'histoire de ceux-ci, de comment ils se sont défendu jusqu'à ce qu'ils soient déborder.

PS:Cette fan fic est basé sur tout les documents que l'on peut trouver dans Resident Evil 2 & 3 au sujet des policiers. Beaucoup de policier nommés sont donc présent (Marvin Branagh, David Ford, Neil Carlsen etc...). Je me suis également un peu inspirer sur une fic qui avait raconter l'histoire des policiers, que j'avais lue il y a bien 5 ans à présent.

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Raccoon City's Disaster

Chapitre I



Je m’appelle Ian Andrews, j’étais policier à Raccoon City. Vous est-il déjà arrivé de prendre des gens pour des fous, puis vous rendre compte qu’au final, les seuls fous qu’il y avait, c’était ceux qui ne les croyaient pas ? C’est ce qui m’est arrivé. Il ne m’est jamais rien arrivé de spécial dans ma vie, jusqu’à ce sombre jour du 23 septembre, premier jour d’une semaine qui allait être la plus longue de toute ma vie, relativité quand tu nous tiens… Quoi qu’il en soit, voici mon histoire.

Comme tous les matins, je prenais le bus pour aller au travail, dont l’arrêt se trouvait juste à côté de l’entrée principale du commissariat. A l’origine, tout cela s’annonçait comme une journée parmi tant d’autre, on ferait la circulation, on arrêterait un ou deux voleurs, on rigolerait des blagues des collègues, bref, rien d’exceptionnelle en soit. Une fois descendu du bus, j’arrivais donc dans le petit parc qui bordait le commissariat, dans celui-ci je croisais David Ford et Neil Carlsen, qui semblaient tous les deux préoccupés par quelque chose. Je les saluais poliment, étant tout deux mes supérieurs - Ils étaient les deux seuls Sergents du commissariat - et David était un assez bon pote. Cependant, ils répondirent à peine à mon salut. Ils étaient de mauvais poils ou quoi ?

Quoi qu’il en soit, je ne m’en préoccupais pas plus que ça, c’était surement dû à une affaire un peu compliqué sur laquelle Neil avait passé la nuit, comme d’habitude, avant d’aller en référer à David qui, à son tour, en était préoccupé. J’entrais donc dans l’immense hall du commissariat, croisant au passage quelques collègues du service de nuit qui rentraient chez eux, leurs services se terminant à 8h du matin. Saluant quelques collègues, je descendais les quelques marches avant de me diriger vers la porte directement à ma droite, passant la salle d’attente ainsi qu’un couloir afin d’entrer dans la salle de réunion. Il n’y avait que quelques policiers présents actuellement. Je me dirigeais vers l’un d’eux et je m’asseyais sur la petite chaise à côté de lui.

- Salut Franck, comment ça va ?
- Ca roule, dis, je suis le seul à avoir remarqué les Sergents à cran ce matin ?
- Non… C’est ce que je me suis dit aussi, qu’est-ce qui leur arrive ?
- Je n’en sais trop rien, d’après Kevin de l’équipe de nuit, y a eu plusieurs appel pour des plaintes.
- Quels genres de plaintes ?
- Tapage nocturne… je n’en sais pas plus.


Cet homme, c’était Franck Cannighan, mon équipier depuis bientôt cinq ans et meilleur ami. On passa le reste du temps à attendre les autres en parlant de tout et de rien. Finalement, le reste des policiers du service de jour arrivèrent les uns après les autres et quand tous furent là, David commença à donner les ordres du jour.

- Bon, l’équipe de nuit a eu pas mal de boulot et je pense qu’on va en avoir autant. Comme vous l’avez surement entendu, il y a eu plusieurs plaintes pour tapages nocturne cette nuit. En temps normal, cela aurait paru anodin, mais le fait est que chaque fois qu’une patrouille arrivait sur les lieux, ils ne trouvaient personne. Habituellement, on aurait mis ça sur le compte de petits plaisantins, mais le fait est que toutes les plaintes proviennent du nord de la ville, à proximité des meurtres qu’il y a eus dans Raccoon Forest et dans les montagnes Arklay, nous préférons prendre tout cela au sérieux.

Un silence de plomb s’installa dans la salle. Est-ce que j’avais bien entendu ? Tout cela se déroulait aux abords des montagnes et de la forêt ? Déjà, des murmures inondèrent la salle, on pouvait entendre certains qui disaient que ça n’avait absolument rien à voir, d’autre qui étaient plus pessimiste. David reprit cependant rapidement la parole.

- Je tiens cependant à rassurer tout le monde : nous n’avons absolument aucune preuve que les tapages et les meurtres d’il y a quelques mois sont liés. Tout ce que je vous demande, c’est d’être plus vigilant dans les jours qui suivent. Quoi qu’il en soit, cette journée ne sera pas différente des autres, vous patrouillerez comme d’habitude dans vos quartiers respectifs. Rompez.

Comme d’un commun accord, tout le monde se leva en même temps. Après quoi, on traversa le commissariat dans le sens inverse pour rejoindre l’aile est et ainsi accéder au parking sous-terrain. En chemin, avec mes amis, on parlait un peu de cette affaire. Dans le groupe qu’on formait toujours, il y avait Marvin Branagh, l’un des meilleurs flics de la ville, un noir qui était flic depuis sept ans maintenant. Steven Blackmart, aussi surnommé Sunshine pour sa bonne humeur et sa peau bronzée. Venait ensuite Raphaël, appeler par tout le monde dans le commissariat - sauf par le chef Brian Irons - guignol, à cause de sa tendance à lâcher un peu trop souvent des vannes dont tout le monde se passerait bien. Et pour terminer notre petit groupe, il y avait les deux étrangers du commissariat, Jean Lacombe et Ivan Pudjak, respectivement né en France et en Croatie, qui ont été muté dans notre ville il y a moins d’un an en provenance de Boston et Chicago. J’avais déjà pensé, vu que ces deux là venaient d’endroit assez chaud, ils devaient s’emmerder ferme dans notre ville où, il faut le dire, la criminalité était au plus bas, principalement grâce à la présence d’Umbrella, qui avait investi énormément. Qu’est-ce qu’on ferait sans cette société, je me le demande…

- Vous pensez quoi de cette histoire ? lança en premier Steven.
- Je ne sais pas… Je ne préfère pas émettre de jugement, peut-être que ce n’est rien après tout. répondis-je.
- Je ne sais pas vous, mais les paroles des S.T.A.R.S me sont revenues en tête… se risqua Marvin.

Tout le monde lui lança un regard en coin. Entre nous, on s’en foutait, mais ce sujet était quelque peu tabou en présence d’Irons, mais bon, puisque ce gros tas inutile n’était pas là, on pouvait se permettre d’en parler.

- Il y a quand même un fossé entre du tapage nocturne, des meurtres et des… zombies comme ils ont dit. D’ailleurs, ils sont devenus quoi les S.T.A.R.S. depuis qu’ils ont été suspendus ?
- Hé bien…
commença Franck, Chris Redfield a disparu de la circulation depuis un moment, Vickers et Valentine sont toujours à Raccoon City. On n’a aucune nouvelle de Chambers depuis un moment. Quant à Barry, j’ai entendu dire qu’il était parti avec sa famille dieu seul sait ou. Joseph Kendo, l’un des frères qui tiennent l’armurerie, est parti avec lui à ce qu’il parait. D’ailleurs, d’après les rumeurs, Robert ne devrait pas tarder à fermer boutique et aller les rejoindre, mais bon, les gens ne préfèrent pas trop en parler.

La suite se déroula dans un silence de plomb. Parler de l’affaire avec les S.T.A.R.S. avaient toujours mis un malaise. En effet, les rescapés des S.T.A.R.S. - c'est-à-dire Chris Redfield, Barry Burton, Rebecca Chambers, Jill Valentine et Bras Vickers - avaient racontés qu’ils avaient dû affronter des créatures dans le manoir appartenant à Umbrella, dans les montagnes Arklay. Des créatures - des zombies entre autre - créées par Umbrella… Bien sûr, personne ne les avait crus, moi y compris. Attendez, des zombies, c’est quoi cette blague pourrie ? Même Raph n’avait pas rigolé quand on avait raconté ça.

Au final, personne ne savait ce qui s’était passé là-bas, mais il s’était forcément passé ˝un truc˝, car huit membres des S.T.A.R.S. avaient été tués tout de même, dont le Capitaine Albert Wesker et son bras droit Enrico Marini. Quoi qu’il en soit, on arrivait au parking sous-terrain et chacun monta dans sa voiture de patrouille. Je me mis derrière le volant et Franck s’assit côté passager. On s’engagea pour sortir de là, juste devant nous sortait également la seule femme flic de la ville, Audrey, qui patrouillait en moto.

- Quand vas-tu te décider à aller lui parler ?

Je ne répondis pas à la question de Franck.

On passa la matinée à patrouiller dans notre secteur, mais à part aider une vieille dame à traverser la route et calmer deux adolescents qui se battaient, on ne rencontra aucun problème. Parfois, qu’est-ce que j’aimerais bien qu’il y ait un peu d’action ici…

- Franck, parfois, t’aurais pas envie qu’il y est un peu d’action ?
- Oui, mais bon, on ne va pas se plaindre, grâce à Umbrella, on a un salaire sur lequel on ne va pas cracher dessus et on est tranquille.


C’est alors que le grésillement significatif indiquant que quelqu’un essayait de vous contacter via la radio résonna. Je pris la radio et répondis.

- Ici la patrouille n°13, à vous central.
- Ici central. La patrouille n°4 demande du renfort, vous êtes les plus proches. Ils ont signalé une agression, ils se situent à l’intersection de Rima Street et Lami Street, terminé.
- On y est dans une minute, terminé.


Je reposais le micro et allumait les gyrophares avant de faire pied au plancher jusqu’à l’endroit que le central m’avait indiqué. Une fois arrivé à destination, on put voir une voiture de police garée devant une petite ruelle. Je reconnus immédiatement Marty. Celui-ci avait dégainé son arme et semblait attendre quelque chose. Je me garais juste à côté de lui, on se dirigea ensuite immédiatement vers lui.

- Qu’est-ce qui se passe ?
- Je n’en sais rien, on nous a signalé des bruits de lutte dans cette ruelle, Justin y est allé seul, j’ai alors entendu des coups de feu et je vous ai appelé.
répondis Marty, apparemment soulager de nous voir arriver.
- Bien, on va aller jeter un coup d’œil, reste ici.

Mettant notre main sur notre arme au cas où, moi et Franck pénétrions dans la petite ruelle où s’était engouffré Justin. J’avançais en premier, à pas de loup, il faisait particulièrement sombre, le soleil ne pénétrait pas bien dans cet endroit. Il fallut un certain temps à mes yeux pour qu’ils s’habituent au noir. Une fois cela fait, j’avais déjà avancé d’une dizaine de mètre dans la ruelle. Un peu plus loin, à mi-chemin de la ruelle, il y avait un container qui prenait la moitié de la largeur de cette dernière, je ne pouvais pas voir ce qu’il y avait derrière. Par contre, tout au bout, j’aperçus une personne titubé, telle un ivrogne vers la sortie. De là où j’étais, je ne pouvais pas bien le voir, mais à n’en pas douter qu’il avait quelque chose à voir dans la bagarre pour laquelle on nous avait appelé.

- Hey vous, attendez ! criais-je.

Cependant, l’homme ne s’arrêta pas et disparu au fond de la ruelle. Je me lançais donc à sa poursuite. Une fois le container passé, je sentis quelqu’un m’agripper la jambe. Vu les circonstances, je dégainais mon Beretta et visait celui qui m’agrippait, mais je reconnaissais immédiatement Justin. Celui-ci avait l’air saint et sauf, mais il était complètement paniqué. De grosses gouttes de sueur perlaient sur son visage, il tenait fermement son arme dans sa main droite et à côté de lui était étendu un homme. Mais ce qui me frappa le plus fut la vilaine blessure que cet homme avait au bras gauche, on aurait dit une morsure ou un truc du genre.

- Ian…
- Calme-toi, explique-moi ce qui sait passer.
- Je… je… on avait signalé une bagarre dans cette ruelle, lorsque je suis arrivé, le gars qui est parti était en train de mordre cet homme, tu te rends compte ? Mordre !


Une chose était certaine, Justin était complètement paniqué là.

- Calme-toi Justin, raconte-moi la suite.
- Je… je lui ai sommé d’arrêter, mais il ne l’a pas fait, il a arraché un gros morceau de chair à cet homme… il est tombé dans les pommes. Puis ce taré sait tourner vers moi et sait avancer en titubant, il allait me mordre… j’ai dû tirer… ho mon dieu, j’espère qu’il n’est pas mort…


Justin avait prit un ton hystérique pour parler. Pauvre gars, c’était la première fois qu’il tirait sur quelqu’un si je me souvenais bien. C’est toujours traumatisant la première fois qu’on tire sur quelqu’un. Quoi qu’il en soit, il était trop tard pour poursuivre cet homme, il était sûrement loin à présent. La seule chose à faire était d’emmener le blesser à l’hôpital. Je relevais par ailleurs Justin, qui était vraiment sous le choc.

- Allez, rentre chez toi, j’avertirais le chef que tu étais sous le choc et qu’il te fallait du repos.
- Non, c’est bon…
- Je ne te laisse pas le choix, t’es blanc comme un linge, rentre chez toi, prends une bonne douche, mange un morceau, regarde un film à la télé et va dormir, on se voit demain au commissariat.
- Ian… merci…
- Allez, Marty va te ramener.


Quelques minutes plus tard, Marty ramenait Justin chez lui. A ce moment-là, j’étais loin de m’imaginer que ce n’était pas tant le fait qu’il est tiré sur quelqu’un qui l’avait mit dans cet état, mais plutôt ce qu’il avait vu avant… ce n’était malheureusement que la première manifestation de la futur catastrophe que connaitra Raccoon City.

Moi et Franck on embarqua donc le corps inerte de l’homme blessé sur le siège arrière. Je m’installais à ses côtés pendant que mon ami conduisait. Je regardais un peu plus la blessure et j’eux un haut-le-cœur en voyant les dégâts : ce n’était pas une simple morsure, l’homme avait complètement un morceau de chair arraché. Je restais interdis devant ce spectacle pour le moins dégoutant. Qu’est-ce qui pouvait pousser quelqu’un à aller mordre un homme avec une telle hargne ? Et surtout, comment une mâchoire humaine pouvait avoir la force requise pour faire cela ? On aurait dit qu’il s’était fait mordre par un chien enragé ou bien un requin.

Sans m’en rendre compte, je remarquais que mes mains étaient pleines de sang et je pris soudain compte de la gravité de la situation : ce gars allait mourir d’une hémorragie si on ne stoppait pas le saignement.

- Franck qu’est-ce que tu fous ? On devrait déjà être arrivé à l’hôpital !
- Je sais,
s’énerva Franck, mais y a un trafic monstre, on dirait que tout le monde a décidé de se barré en même temps ou quoi ?

Je pestais intérieurement mais gardait mon commentaire pour moi-même. Ce gars était en train de me claquer dans les mains. De plus, il était inconscient…

Finalement, après plus d’une demi-heure de détour, de contournement et tout ce qui s’en suit, on réussit finalement à arriver dans le parking de l’hôpital. Franck m’aida à porter la victime jusqu’à l’accueil - moi le tenant par les jambes et mon ami par en dessous des bras - afin de demander l’intervention d’un médecin immédiatement.

- Je suis désolé, mais tout nos médecins sont occupés actuellement…
- Pardon ?
m’écriais-je. Cet homme a été mordu par un malade et il est sur le point de claquer d’hémorragie…

Je n’eus pas le temps de continuer que la jeune fille de l’accueil se leva, énervée.

- Oui et bien je suis désolé monsieur l’agent, mais nous avons une trentaine de cas semblable au votre depuis le matin ! Tous ont été mordus par des gens ou bien des rats et ils sont tous dans un état critique. Même si on arrête l’hémorragie, leur état ne se stabilise pas, alors, veuillez le mettre sur une civière, faites-lui un garrot et nous nous occuperons de lui dé que nous le pourrons. Vous savez faire les garrots n’est-ce pas ? C’est prévu dans la formation de policier je me trompe, les premiers soins ?

Je me contentais de grommeler un vague « oui » avant de me diriger vers une civière tout près et de déposer l’homme. Avec l’aide d’un drap immaculé, je lui faisais un garrot afin de stopper l’hémorragie. Je me contentais ensuite de le regarder pendant bien cinq minutes, jusqu’à ce que je sente quelqu’un me bousculer violemment. Déjà pas mal énerver à cause de cette affaire, j’allais me retourner pour dire qu’il pouvait s’excuser au moins jusqu’à ce que je voie que c’était un médecin.

- Quoi, celui-ci aussi il a été mordu ?
- Oui docteur…
répondait une jeune infirmière qui semblait épuisée.
- Non de dieu, mais qu’est-ce qui se passe bordel ? Amenez celui-là dans la salle 47, au deuxième étage, j’arrive tout de suite.
- Heu… excusez-moi docteur…
tentais-je vainement.
- Quoi vous aussi vous avez été mordu ? Non pas possible, vous ne seriez pas en aussi bonne forme alors. Qu’est-ce que vous voulez ? La situation est assez tendue…
- Je voudrais seulement savoir ce qui se passe…
- Vous me le demandez à moi ? C’est vous les flics, menez votre enquête et faites cessez toutes ces agressions qui ont lieu depuis le matin, et maintenant si vous voulez bien m’excuser…
dit-il avant de partir vers les escaliers à toute vitesse.

J’allais lui dire une réplique cinglante lorsque Franck posa une main sur mon épaule.

- Calme toi, ça ne sert à rien, regarde autour de toi, c’est l’hécatombe ici… on ne fait que déranger. Et vu la situation actuelle, ça ne sert plus à rien de rester ici, on rentre au poste.

En sortant de l’hôpital, j’aperçus plusieurs véhicules arrivés en catastrophe, je compris immédiatement que cette ˝épidémie˝ de morsure s’étendait à toute la ville. Mais qu’est-ce qui se passait ici bon sang ?

Une vingtaine de minute plus tard, on était de retour au commissariat, et vu le nombre de voiture présente au parking, je comprenais que tout le monde avait eu la même idée que nous. On se dépêcha de nous rendre dans la salle de réunion et en effet, la quasi-totalité de notre équipe était de retour. Moi et Franck priment place entre Marvin et Steven. Autour de nous, tout le monde parlait des différents cas d’agression qu’il y avait eu en ville.

- Un mec à complètement arracher le bras gauche d’un homme… disait Audrey.
- Je suis arrivé trop tard, le temps que j’arrive, l’homme avait déjà la jugulaire arrachée… disait Ed.

Je profitais de l’occasion pour demander à Marty s’il avait ramené Justin chez lui. Il répondit par l’affirmative, précisant au passage qu’il était vraiment choqué. Je restais ensuite silencieux, repensant à tous les évènements de la journée. Comment, en l’espace de même pas douze heures, une ville pouvait changer à ce point ? C’était vraiment… incroyable, dans le mauvais sens du terme. Après un moment, David Ford se leva.

- C’est terminé pour aujourd’hui. Cela ne sert à rien de rester ainsi, de plus, votre service est terminé, je vous donne donc l’ordre de rentrer chez vous et vous reposez, le service de nuit vous remplacera. Mais soyez joignable à n’importe quelle heure.

Je pensais qu’après la nuit, voir après le jour suivant, les choses rentreraient dans l’ordre, j’étais un vrai idiot de penser cela. Plus rien ne serrait plus jamais pareil après cette nuit. C’est donc dans un état relativement choqué que je rentrais chez moi, à pied, car j’avais attendu le bus, mais il n’était jamais arrivé. Une fois rentré chez moi, je me jetais immédiatement sur le lit, le sommeil me gagna immédiatement. Je fis alors un étrange rêve, j’étais dans une ruelle et des gens qui titubaient s’avançaient irrémédiablement vers moi. Et cela malgré le fait que je pointais vers eux mon arme. Ils n’avaient pas peur. Alors qu’ils étaient à présent à une dizaine de mètre de moi, je me réveillais en sursaut à cause de mon réveil matin, il était 7h30, l’heure d’aller au boulot.

[Ce message a été édité par son auteur pour la dernière fois le 30 mars 2014 à 00:50]
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Posté le 30 mars 2014 à 00:14 | Sujet : [FanFiction Resident Evil] Raccoon City's Disaster

Chapitre II



J’arrivais un peu en retard au boulot ce matin et pour cause, le bus n’était pas passer, comme hier soir. Sans doute qu’ils avaient décidé de suspendre le trafic des transports en commun le temps que toute cette affaire se calme. Quoi qu’il en soit, une fois arrivé au commissariat, je me rendis immédiatement dans la salle de réunion.

- Salut, déso…

Mais je ne terminais pas ma phrase, tout le monde était là, mais ils avaient tous des mines de déterrée. Ils regardaient tous en direction de la télé mise en hauteur, on pouvait voir une journaliste avec ce qui semblait être des militaires en arrière plan. J’allais m’asseoir à côté de Franck.

- Qu’est-ce qu’il…

Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase que mon équipier me fit un signe de me taire. J’obtempérais et regardais moi aussi la télé. Les militaires semblaient être débordés, on les voyait courir de tous les côtés, certains étaient même munis de leurs armes. Mais qu’est-ce qui se passait ?

- Ici Magie Brown du Raccoon Times, je suis en direct de l’autoroute 53, à la sortie de Raccoon City. La situation ici est assez critique, car la ville vient tout juste d’être mise en quarantaine et placée sous la loi martiale. Les militaires se refusent à tout commentaire, mais cela semble être en relation avec l’épidémie qui s’est déclarée très tôt ce matin en ville, les barrages empêchent toutes personnes de sortir de la ville et…
- Non mais c’est quoi ce bordel ? Virez-moi cette caméra de là et plus vite que ça ! intevint finalement un Sergent de l’armée.
- Monsieur, les citoyens ont le droit de…
- Nous avons ordre de tirer à vue, alors si vous n’arrêtez pas immédiatement cette putain de caméra et que vous ne retournez pas en ville, vous nous obligerez à faire usage de la force !
- Mais…


Le militaire prit alors son arme et tira un coup de semonce en l’air, quelques secondes plus tard, la télé ne montrait plus que des parasites. J’étais vraiment choqué par ce que je venais de voir. C’était quoi ce bordel encore ? Une épidémie, quelle épidémie ? Est-ce que cela avait à voir avec les morsures que plusieurs personnes avaient subies hier ? Mais de là à mettre la ville en quarantaine et surtout avoir comme ordre de tirer à vue. Mes pensées furent cependant interrompues par la venue du chef de la police, Brian Irons. Tout le monde se leva d’un même mouvement et c’est seulement à ce moment-là que je remarquais que l’équipe de nuit était toujours là, ainsi que l’équipe du SWAT avec leur chef, un certain Karl Trivian. Je comprenais de moins en moins la situation présente… c’était impossible. Les paroles des S.T.A.R.S. me revinrent alors discrètement en mémoire, mais elles s’éclipsèrent bien vite pour laisser place à la concentration. Irons prit alors la parole.

- Messieurs, je sais bien ce que vous vous dites, cependant, cette mise en quarantaine n’est qu’une formalité, car apparemment, ça serait une nouvelle forme de grippe, il n’y a donc pas à s’inquiéter outre mesure, l’hôpital est déjà en train de préparer un vaccin pour tous les contaminer, avec l’aide de plusieurs scientifiques d’Umbrella Corporation qui nous ont offert bénévolement leur aide. D’ailleurs, nos supérieurs ont jugé que la situation ne demandait pas de renforts supplémentaires. A présent, je laisse les Sergents Ford et Carlsen s’occuper de la situation présente.

Après son petit speech qui sentait fort le préparé par cœur, je regardais Irons sortir de la salle avant de rapporter mon attention sur David et Neil. Ceux-ci étaient tendus. Comme tout le monde présent dans la salle d’ailleurs. En regardant les visages des agents de l’équipe de nuit, je compris qu’ils avaient passé un sale moment. Tout était en train de partir en sucette. C’est alors que je me rappelai de l’homme qu’on avait emmené à l’hôpital, hier en fin de journée, après l’attaque qu’il avait subie. Je me tournais vers Franck qui était toujours aussi soucieux.

- Ca te dit qu’on aille jusqu’à l’hôpital, voir comment va l’homme qu’on y a amené hier ?
- Bonne idée,
répondit mon équipier.
- Je peux vous accompagner ? intervint une voix dans notre dos.

En se retournant on reconnut Justin qui était revenu après une bonne nuit de repos.

- Justin, tu es sûr que ça va maintenant ?
- Oui, ne t’inquiète pas, ça va mieux, encore merci pour hier.


Je me contentais de lui faire un sourire malgré moi. En effet, il semblait allé mieux, il avait d’ailleurs récupéré pas mal de couleur. Je me levais donc, imité par Franck et on se dirigea vers le parking sous-terrain afin de prendre notre voiture de patrouille. Nous montions tous les trois à l’intérieur. J’avais une énorme boule dans l’estomac… sur le moment même, je me contentais de prendre une grosse respiration, mais je savais au fond de moi que c’était la peur : la peur de cette situation, suite à ce qu’on avait vu à la télé, peur de sortir du commissariat, qui, sur le moment, paraissait être le refuge idéal, peur de voir ce qui nous attendait à l’hôpital… Si seulement je n’avais pas été autant fermé d’esprit, je serais parti depuis longtemps de cette ville.

Lorsque nous sortîmes du commissariat et qu’on s’avançait dans la grande rue voisine, nous fûmes sur le cul en voyant le spectacle qui s’offrait à nous : il faisait un calme olympien, inquiétant. Il n’y avait pas un chat dehors, des voitures étaient disposées çà et là, certaines avec les portières encore ouvertes, d’autre avec le moteur tournant encore. Lorsque j’avais quitté mon appartement, j’étais tellement pressé d’arriver à l’heure au commissariat que je n’avais pas fait attention à ce qui m’entourait, mais maintenant, c’était trop flagrant.

- Putain, mais c’est quoi le problème là ? dit lentement Franck.
- Il n’y a personne… on dirait une ville morte. répondit à voix basse Justin.

Nous avancions lentement, observant ce spectacle sinistre, qui avait cependant un côté… fascinant. Je n’aurais pas su l’expliquer concrètement, mais on était comme obnubilé par le phénomène qui s’offrait devant nous. Comment une ville de plus de cent mille habitants pouvait être à ce point désert ? On aurait dit que tout le monde s’était volatilisé.

Environ une demi-heure plus tard, on arrivait enfin à l’hôpital et au début, on fut rassuré, car à peine garer sur le parking qu’on voyait des ambulances arrivées, décharger une personne et repartir aussi vite qu’elle était arrivée. La ville n’était donc pas déserte, mais quand on entra dans le hall, là, se fut le choc. On aurait dit que la troisième guerre mondiale avait eu lieu ici.

- C’est quoi ce bordel ? ne put s’empêcher de dire Franck.

En effet, bordel était le mot le plus adapté pour qualifier la situation présente. Des infirmiers et des docteurs couraient à droite à gauche, certain transportant des civières avec des personnes dessus. On pouvait voir que certains étaient vraiment à l’agonie et la plupart d’entre eux avaient des marques de morsures.

- Tenez-le, mais tenez-le bon sang !!! hurla l’un des médecins.

Sans nous concertés, nous nous approchâmes du docteur qui était en train - avec l’aide de deux infirmières - de tenter de maitriser l’un des patients. J’allais proposer mon aide lorsque je m’arrêtais net, complètement pétrifier par ce que je voyais : l’homme - ou plutôt ce qu’il en restait en fait - avait un bras en moins, pas une morsure, complètement le bras, il avait perdu une quantité de sang phénoménal et pourtant, il continuait de bouger ! C’était tout simplement impossible. Mais qu’est-ce qu’il était en train de se passer dans cet hôpital bon sang ?

Je fus alors sorti de mes pensées par un hurlement horrible, l’une des deux infirmières avait été mordue par le patient. Un gros morceau de chair lui avait été arraché dans l’avant-bras. Et l’homme était à présent en train de mâcher tout simplement ce qu’il avait en bouche… Sans réfléchir, Franck, Justin et moi nous précipitâmes sur le patient et avec l’aide de la seconde infirmière et le docteur, on put le maitriser en lui attachant le bras et les jambes à des sangles fixées sur le lit d’hôpital.

Alors qu’on reprenait notre souffle, ce fut uniquement à ce moment-là que je me rendis compte de l’odeur qui émanait de cette personne. Je portais ma main au visage pour me boucher le nez, il sentait complètement le pourri, comme si… comme si… son corps était en train de se décomposer. Je remarquais alors quelque chose sur le bras gauche de cet homme, le seul qu’il lui restait, à l’endroit où il avait été mordu apparemment. Tout son bras avait prit une couleur grisâtre et était complètement pourri. Justin se retourna et déversa tout le contenu de son estomac sur le sol, Franck se contenta de rester interdit devant ce spectacle. Pour ma part, je me détournais de cette vision horrible pour aller trouver le médecin qu’on venait d’aider. Celui-ci finissait de faire un garrot à l’infirmière qui avait été mordue et qui pleurait à grosse larme.

- Excusez-moi, mais qu’est-ce qui se passe ici ?
- Je n’en sais pas beaucoup plus que vous,
répondit le médecin d’un ton morne.

Cet homme était vanné, il n’en pouvait plus, apparemment, il n’avait pas dormi de la nuit, à voir les cernes qui ornaient ses yeux.

- Depuis hier matin, on nous amène des gens en masses, tous mordu, soit par des autres personnes soit par des rats.
- Quel est le rapport avec… « Ça » ?
demanda Franck en montrant du doigt le patient.
- Hé bien, d’après ce que nous avons pu observer, les personnes atteintes des morsures succombent petit à petit, le temps dépend de la gravité de la blessure. Ils finissent par mourir et puis… ils deviennent comme lui.
- Vous voulez dire qu’ils… reviennent à la vie ? Des morts-vivants ?


Le médecin partit dans un petit rire plein de sarcasme avant de répondre.

- Je suis un homme de science, donc vous vous doutez bien que je ne puisse croire à une quelconque… résurrection et tout le tralala qui va avec. Mais je dois tout de même avouer que le terme mort-vivant, ou zombie, est ce qui se rapproche le plus de… cette chose.
- Avez-vous vérifié si leur cœur battait encore ?
demanda Franck.
- Bien sur, le premier qui est devenu ainsi, après l’avoir attaché, j’ai tout vérifié, le cœur, le pouls et même la circulation sanguine…
- Et votre verdict ?
- Il n’y a plus rien ! Plus aucune vie dans ce… bah, comment je dois les appeler maintenant ? Un cadavre sur pattes ? C’est ça, juste un tas de chair pourrie qui arrive toujours à bouger.


Je fus quelque peu choqué par le ton qu’avait prit le médecin sur ses dernières paroles. On pouvait entendre une certaine colère et un signe évident d’impuissance face à cette situation.

- Excusez-moi, je ne voulais pas vous choquer, je suis juste très fatigué.
- Il n’y a pas de mal. Alors, votre conclusion ?
- Ma conclusion ? Je n’ai pas de conclusion… juste une éventuelle hypothèse que je n’ose même pas prononcer devant mes collègues, je serais rayé de l’ordre des médecins.
- Nous ne sommes pas des médecins.
précisa Justin, qui apparemment, n’avait plus rien à vomir.
- Vous marquez un point. Alors, voilà ce que je pense, mais pour commencer, vous savez bien que le cerveau fonctionne grâce à une petite décharge d’électricité ?

Nous nous contentions de faire un geste positif de la tête.

- Hé bien, même après la mort, le cerveau conserve une minuscule décharge qui met des mois, voir parfois des années avant qu’elle ne s’éteigne complètement.
- Ou voulez-vous en venir ?
finis-je par demander, ne comprenant pas exactement là où il voulait en venir.
- Pour faire court, quelque chose a agi sur leur cerveau afin que cette décharge électrique le fasse renaitre et par la même occasion, faire bouger le corps. Mais d’après mes observations, ils ne sont plus humains, car ils en sont réduits au besoin le plus basique pour survivre.
- C'est-à-dire ?
se risqua Franck, même si on connaissait tous les trois la réponse.
- Le besoin de se nourrir, de manger, pour rester en vie.

Face à cette révélation, nous restâmes médusés. Qu’est-ce que c’était que cette connerie encore ? C’était du n’importe quoi.

- Vous… êtes sérieux ? prononça fébrilement Franck.
- On ne peut plus sérieux. Mais bien évidemment, tout cela n’est que des observations faites depuis moins de 24h. Je peux complètement me tromper.
- Comment cela ?
- Hé bien, cela peut-être tout simplement une maladie inconnue qui ne tue pas ses victimes, mais les plonges dans un état de catalepsies profonde, ou bien une mort clinique prolongée. Ce ne sont que des suppositions, nous n’en savons rien et nous n’avons pas vraiment fait de test concluant actuellement.


Le médecin marqua une petite pause, le temps que nous prenions conscience de qu’il venait de dire. Autour de nous, c’était l’hécatombe et pourtant, c’est comme si nous n’entendions rien du tout. Comme si le temps s’était arrêté subitement. On ne comprenait absolument rien à la situation.

- Bon, excusez-moi, mais j’ai déjà suffisamment perdu de temps, il faut que je retourne travailler.

Sur ce, le médecin nous fit un geste de la main avant de partir. Cet homme était las, il aimait son travail, ça se voyait, mais pas quand ses efforts ne servaient à rien, car quoi qu’il faisse, il savait que ça ne servirait à rien.

Quoi qu’il en soit, cette discussion nous avait foutu le cafard, on était complètement perdu et on ne savait plus quoi faire. Finalement, on décida d’aller quand même voir l’homme qu’on avait amené hier, dont on ne connaissait même pas le nom. Cependant, je me souvenais qu’ils l’avaient emmené au second étage, à la chambre 47. Sur le chemin, on croisa une infirmière.

- Excusez-nous, savez-vous où je pourrais trouver la chambre 47 ?
- La chambre 47 ? J’y allais justement, suivez-moi,
répondit-elle avec un léger sourire.

Tandis qu’on avançait, je l’observais quelques instants, malgré son sourire, elle avait de gros cernes sous les yeux, preuve qu’elle n’avait pas dormi depuis un petit moment elle aussi.

Alors qu’on avançait dans les couloirs, on pouvait voir des médecins et des infirmières courir à droite à gauche, entrant dans des chambres pour procurer le minimum de soins nécessaire aux patients qui arrivaient toujours en masse. Il y avait mêmes des lits d’hôpital en plein milieu du couloir, où des gens étaient installés, car il n’y avait apparemment plus assez de chambre pour tout le monde. Je n’avais jamais vu ça en plus de cinq ans de carrière. Je n’étais pas un spécialiste en médecine, mais d’après le peu que je connaissais - tous les policiers de Raccoon City devaient passer un stage de premier secours - cette ˝maladie˝ était tout simplement inconnue et je n’avais aucune idée de comment on allait pouvoir gérer cette situation, d’ailleurs, cela commençait sérieusement à me faire peur. A dire vrai, si je n’étais pas policier et que les militaires n’avaient pas mit la ville en quarantaine, je serais déjà surement parti loin d’ici.

Après un petit moment, on arriva finalement devant la chambre 47. L’infirmière entra en premier, suivie de moi, Franck et Justin. Je dus immédiatement boucher mon nez devant l’odeur qui régnait ici. Cela me rappela tout de suite l’odeur du patient dans le hall d’entrée, qu’on avait maîtrisé il y a quelques minutes. Instinctivement, je portais ma main à mon arme, ôtant la sécurité de mon Holster, juste au cas où… Je remarquais que Justin et Franck avait eu la même réaction.

Nous suivîmes l’infirmière qui alla vers le lit du fond, là où un corps était étendu. En m’approchant un peu, je remarquais que c’était la personne que nous avions amené hier après-midi. Je fus cependant choquer par l’aspect qu’il avait prit : il avait un teint grisâtre, les yeux vitreux, injectés de sang, le bras ou se trouvait la morsure était à la limite de la putréfaction. Il semblait… mort. La jeune femme se baissa un peu pour lui parler. J’allais lui conseiller de s’écarter lorsque sans crier gare, l’homme se redressa d’un bond, me faisant sursauter au passage. L’infirmière n’eu pas le temps de se reculer que le patient lui mordit violemment la jugulaire, lui arrachant au passage une bonne partie de sa gorge. Curieusement elle ne cria même pas… mauvais signe, très mauvais signe.

- Putain c’est quoi ce bordel !? ne put s’empêcher de s’exclamer Franck qui avait dégainer son arme.

L’infirmière tomba au sol, cependant, d’après ce qu’on pouvait voir, elle était déjà morte avant de l’avoir touché, elle avait surement été tuée sur le coup après la morsure. Le patient se redressa ensuite lentement, poussant un gémissement horrible. Un frisson me parcourra tout l’échine. Ce gémissement avait quelque chose de glauque, de malsain. Il ressemblait d’ailleurs plus à un râle d’agonisant qu’à un gémissement en soi. Nous restâmes d’ailleurs tous les trois interdits un long moment devant ce spectacle tout simplement surnaturel. On se serait cru dans un film d’horreur à la Romero ou Argento. Mais bon sang, c’était la réalité ici ! Comment ça se fait qu’un… un cadavre ? Puisse se relever et attaquer les gens ? C’était un mauvais rêve.

L’homme se pencha alors sur l’infirmière… pour lui arracher un morceau de chair de son bras ! J’étais trop choqué pour réagir. Ma main tremblait, je n’osais pas m’approcher de cette chose pour tenter d’arrêter ce massacre et je n’avais pas la force de sortir mon arme. J’étais comme pétrifié. Heureusement, se fut Franck qui prit les devants.

- Mais bon sang, faut l’arrêter !

Se fut le déclic. Justin se précipita sur l’agresseur pour le repousser, mais ce dernier eu une réaction inattendue. Il se jeta sur Justin pour tenter de le mordre à son tour. Celui-ci réussit à bloquer la tête de l’homme, l’empêchant de refermer ses dents sur son épaule, mais je fus cependant étonné par la force que ce… mort-vivant pouvait avoir. Justin, qui n’était pas non plus un gringalet, avait du mal à le contenir.

- Faites quelque chose ! hurla finalement notre équipier.

N’hésitant plus une seconde, mon Beretta et celui de Franck crachèrent le feu sur l’homme. Plusieurs balles l’atteignirent dans le dos, le faisant chuter au sol… puis il se releva ! Je n’en croyais pas mes yeux, le gars avait reçu grosso modo une petite dizaine de balle de 9mm et il se relevait toujours ! Déjà que le fait qu’un cadavre se relève, c’était difficile à admettre, mais alors qu’il se relève encore après avoir encaissé une dizaine de balle dans le corps, ça relevait de la grande blague. Cependant, la situation présente n’avait rien d’une blague malheureusement… cette infirmière était belle et bien morte, elle ne se relèverait pas.

Je repensais alors à ce que le médecin nous avait dit tout à l’heure. Que d’après ses observations, c’était le cerveau qui faisait relever ces cadavres. Je me concentrais donc et visait soigneusement la tête. Une seule balle parti et elle alla se loger entre ses deux yeux. Le zombie chuta lourdement sur le sol… et ne bougea plus. C’était donc ça, la solution, une balle dans la tête.

- Une balle dans la tête suffit à les tuer alors ? conclut Franck qui abaissait son arme.
- Faut croire… mais… est-ce considéré comme un meurtre ? se risqua Justin.

Pour ma part, j’étais silencieux. Tout en abaissant mon arme, je me rendais lentement compte de ce que je venais de faire : j’avais ôté la vie à quelqu’un. J’avais déjà tiré sur quelqu’un par le passé, mais jamais tuer. Je ne voulais pas le tuer, c’était lui qui m’y avait obligé… est-ce que c’était considérer comme un meurtre comme l’avait signalé Justin ? Je n’en savais rien. Si cet homme était bel et bien déjà mort, non… mais si c’était juste une maladie qu’on pouvait soigner avec un antidote adéquat ? Tant de questions se bousculaient dans ma tête lorsque je sentis une main se poser sur mon épaule. J’étais tellement à cran que je sursautais et étais prêt à utiliser mon arme jusqu’à ce que je remarque que c’était Franck.

- C’est bon, calme toi Ian, c’est fini. dit-il lentement afin de me calmer.

Peu à peu, je réussissais à reprendre le contrôle sur moi-même, me calmant en me disant qu’il était déjà mort et que je n’avais fait que lui rendre service au final. C’est à ce moment précis qu’on entendit à nouveau les mêmes râles que le non-mort avait émit en se relevant il y a quelques minutes. On se tourna tous dans la même direction, dans le coin opposé de la pièce : les deux autres patients de la chambre s’étaient eux aussi relever… dans le même état que l’autre.

- Ce n’est pas possible… prononça à faible voix Franck.

D’un même mouvement et sans trop se poser de question, nous levâmes tous les trois notre arme vers les deux morts-vivants. Nous vidâmes nos chargeurs sur les deux cadavres qui tombèrent au sol, mort pour de bon cette fois.

- Putain, j’espère que c’est fini maintenant…

C’est alors que quelque chose me frappa : malgré tout le boucan que nous avions fait, aucun médecin ni infirmier n’avaient rappliqué sur les lieux, preuve que l’hôpital était devenu un vrai bordel.

- Faut qu’on se barre d’ici au plus vite. finit par dire Franck.

Faisant un bref geste positif de la tête, nous nous élançâmes tous les trois en dehors de la chambre, dégringolions les escaliers puis sortîmes de l’hôpital. On s’arrêta finalement devant notre voiture de patrouille pour reprendre notre souffle.

- Mais bordel, c’est quoi ce délire avec des cadavres qui bougent ?
- Le gars sur qui j’ai tiré hier… il leur ressemblait… finit par dire Justin, dont le visage était blême.
- Ainsi donc, ce ne sont pas les premiers à devenir ainsi.
- Je pense qu’il ne faut pas trop s’en faire, tenta de relativiser Franck, Ian, comme tu la montré, une balle en pleine tête suffit amplement à les tuer…
- Oui mais tu ne penses pas à tout, imagine qu’ils soient plusieurs dizaines à t’attaquer en même temps ? Tu crois que tu auras le temps de viser chacune de ces choses et tirer en pleine tête ? Sans compter le temps que tu mettras pour recharger ton arme. Non, ce n’est certainement pas la meilleure solution. S’ils sont tout seul comme maintenant, oui, mais dans le cas contraire…
- Ho putain, regardez un peu !
m’interrompis Justin.

En regardant dans la direction qu’il montrait, je blêmis. Une dizaine de personnes, qui titubait et dont un avait un gros trou à la place de l’estomac, sortait du petit parc qui avoisinait l’hôpital et qui semblait se diriger vers nous. Je ne pus m’empêcher de regarder celui à qui il manquait l’estomac durant près de dix secondes. Comment, même un zombie - je vais les appeler ainsi maintenant - avec un trou de la taille de ma tête dans le buffet pouvait continuer à bouger et surtout, à manger ?

- Ian ! Mais qu’est-ce que tu fous bordel, faut se tailler d’ici !

Sortant de ma rêverie, je montais rapidement dans la voiture. Franck mit rapidement le contact et c’est pied au plancher qu’on partit de l’hôpital de la terreur. Les paroles d’Irons me revinrent alors à l’esprit.

- Simple formalité ? Nouvelle forme de grippe ? L’hôpital qui met au point un vaccin ? Mon cul oui, des foutaises !

Alors que nous avions à peine roulé un kilomètre jusqu’à présent, la radio se mit à grésiller. Je décrochais le micro.

- Ici patrouille 13, à vous central.
- Ici central, à toutes les patrouilles se trouvant actuellement en ville, revenez immédiatement au commissariat, ordre prioritaire. Je répète, à toutes les patrouilles se trouvant actuellement en ville, revenez immédiatement au commissariat, ordre prioritaire. Terminé.


Une fois la transmission finie, je remis le micro à son emplacement. Je regardais ensuite Franck qui était concentré sur la route. Celui ne prononça pas le moindre mot, tout comme Justin. Mon meilleur ami prit finalement la direction du commissariat. La majeure partie du temps qu’il nous fallut pour atteindre ce dernier se déroula dans un silence pesant. Finalement, à environ deux kilomètres de notre destination, Franck brisa son mutisme d’une voix neutre.

- Finalement, je commence à penser que les S.T.A.R.S. étaient les seuls à être parfaitement saint d’esprit dans toute cette histoire.
- Franck, on ne pouvait pas savoir qu’ils disaient vrai, attends, une histoire avec des zombies… qui iraient croire ça ? tentais-je d’argumenter, sans grande conviction cependant.
- Oui, mais le fait est qu’ils nous ont averti, mis en garde contre tout ça et qu’on les a envoyé compter les pâquerettes. A présent, regarde la situation dans laquelle on se…

Franck s’interrompit en plein milieu de sa phrase. Pour ma part j’étais bouche bée et Justin restait silencieux. A l’entrée du commissariat, des barricades avaient été élevées pendant notre absence. Les deux entrées principales avaient été barricadées. Il était désormais impossible de passer par là pour quelqu’un venant de l’extérieur. Mais qu’est-ce qu’il avait bien pu se passer ici en l’espace de quelques heures à peine ? J’y comprenais de moins en moins.
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Posté le 30 mars 2014 à 00:18 | Sujet : [FanFiction Resident Evil] Raccoon City's Disaster

Chapitre III



Nous observions à présent les barricades depuis bientôt deux minutes lorsqu’on aperçut quelqu’un derrière, je reconnus Steven. Par ailleurs, en regardant un peu autour des barricades, je fus choquer de voir que quelques cadavres traînaient par terre… et vu leurs états, ils devaient être des zombies comme ceux que j’avais déjà affronté à l’hôpital.

- Mais qu’est-ce qui sait passer ici ? ne put s’empêcher de dire Justin.
- Les zombies ont déjà dut attaquer le commissariat pendant que l’on n’était pas là…
- Les gars !!!
cria Steven depuis l’autre côté de la barricade. Faites le tour et entré par le parking sous-terrain, il n’est pas encore barricadé, dépêchez-vous !

Sans perdre de temps, Franck remit le contact et nous nous dirigeâmes vers l’entrée du parking. Une fois arrivé devant, on aperçut que des policiers que je connaissais que de vue étaient en train d’entasser plusieurs choses afin de former une barricade. Ils nous laissèrent passer et nous entrâmes dans le parking sous-terrain. Alors que nous entamions notre descente, on croisa une voiture, je la reconnus tout de suite : c’était celle de Michael Warren, le maire de notre ville depuis plusieurs années maintenant. Qu’est-ce qu’il était donc venu faire ici ? Quoi qu’il en soit, nous descendîmes de la voiture et nous fûmes accueillis par Raphaël, qui avait dû nous voir arriver lui aussi.

- Raph, mais qu’est-ce qui sait passer ici bordel ?
- Ha vous voilà, juste à temps…
- A temps pourquoi ? Pour les barricades ?
- Non, pour les barricades, il était prévu de vous attendre avant de les terminer. Non, Irons veut faire une réunion immédiatement, on doit tous se rendre dans la salle de réunion, dans l’aile ouest.
- D’accord… mais pourquoi Michael Warren était ici ?
demanda ensuite Franck.

Raph émit alors un petit rire soupçonneux. Tel que je le connaissais, fallait s’attendre au pire.

- Il a amené sa fille pour, je cite, « que Monsieur Brian Irons veille sur elle en personne ». Quoi qu’il en soit, la gamine là, je ne serais pas contre de « veiller » sur elle moi-même…

Justin ne put s’empêcher de pouffer de rire alors que moi et Franck restions de marbre devant cette petite blague. Finalement, mon meilleur ami soupira légèrement avant de reprendre la parole.

- Raph, la situation est critique, plus que tu ne le crois, nous avons dû…
- Oui je me doute, ces… « zombies » n’est-ce pas ?


Je restais sans voix devant ces paroles. Etaient-ils tous au courant de ce qui était en train de se passer en ville ?

- Heu… oui, comment le sais-tu ? balbutiais-je. Et au fait, les cadavres qu’on a vus, c’était quoi ça ?
- Bah comme vous, des gens complètement tarés et à la limite de la décomposition ont voulu nous attaquer, on n’a pas eu d’autre choix que de riposter par le feu.
- Mais c’est quoi toute cette folie ?
ne pus-je retenir.
- J’en sais absolument rien, déclara Raphaël, mais ce que je sais, c’est que le grommissaire va pas être content que nous soyons en retard.

˝Grommissaire˝ était le surnom que Raph avait donné à Brian Irons, en référence à son titre de commissaire et sa corpulence relativement forte. D’habitude, chaque fois qu’il lâchait ça, on rigolait, mais là, aucune envie de rire ne se manifestait. C’est donc après un bref hochement de tête qu’on quitta le parking sous-terrain, après avoir vérifié que le volet métallique était bien fermé. Nous remontâmes au rez-de-chaussée, puis nous dirigeâmes vers l’aile ouest. Après avoir passé la salle d’attente, nous traversions le couloir qui se trouvait devant la salle des archives lorsque je remarquais que les volets métalliques des fenêtres étaient abaissés… avec ça, impossible que les zombies arrivent à passer par là. Malheureusement, seul ce couloir ci et celui qui mène au sous-sol en sont équiper, les autres ne le sont pas…

Finalement, après avoir traversé un second couloir, nous pénétrâmes dans la salle de réunion, je restais alors dans l’ouverture de la porte : la salle était pleine de policier. En fait, tous les agents du commissariat semblaient être là ! Je pouvais voir que l’équipe du S.W.A.T. ainsi que l’équipe de nuit étaient présentes. D’ailleurs, en parlant de l’unité d’intervention, je constatais qu’ils étaient déjà en uniforme, juste au cas où hein ? Quoi qu’il en soit, Franck, Justin, Raph et moi nous nous frayâmes un chemin à travers la foule pour aller rejoindre Steven et Audrey, qui étaient les seuls qu’on avait reconnus de notre entourage. En voyant cette dernière, je ne pus qu’éprouver soudainement un élan de soulagement. « Ouf, elle n’a rien… » Ne puis-je m’empêcher de penser. Cependant, les paroles d’Irons coupèrent court à mes réflexions.

- Bien, maintenant que nous sommes tous présent, nous pouvons commencer. La première question qui nous vient à l’esprit est : mais qu’est-ce qui se passe dans cette ville ? Malheureusement, nous n’avons pas de réponses précises à cette question, la seule chose que nous pouvons dire, est que cette… maladie… transforme les gens en ces espèces de cannibales.
- Excusez-moi monsieur.


Je reconnus immédiatement David Ford, notre sergent. Celui-ci s’était levé et avait le regard sérieux. Je connaissais assez bien David et cela faisait des années que je travaillais sous ses ordres. C’était un bon leader qui savait prendre les décisions adéquates en fonction de la situation… et je savais également qu’il détestait Brian Irons et qu’il ne lui obéissait que parce que la hiérarchie en place ne lui laissait pas d’autre choix. Donc, tout ce qu’il allait dire ne pourrait pas être bénéfique au commissaire.

- Sergent Ford, je vous en prie.
- Je vous remercie. Vous parlez de cannibale ? Je ne suis pas un expert dans la matière, mais d’après ce que je sais, les cannibales se dévorent entre eux, hors d’après ce que nous avons pu observer, ils ne sont plus vraiment humains… ils n’ont même pas de comportement rationaux ! Nous avons eu affaire à quelques-uns d’entre eux tout à l’heure et alors que nous pointions nos armes sur eux, ils n’ont pas esquissé un seul geste pour se défendre. De plus, il a fallu presque une dizaine de balle de 9mm pour en tuer un seul. Donc, autant qu’on le reconnaisse : ils ne sont plus humains.


Irons n’avait pas aimé les paroles de David, je le voyais. Cependant, rien ne l’importais plus que lui-même et il tenait à sauver les apparences…

- Vous avez raison sergent Ford. Je pense que je n’étonnerais personnes en disant que nous avons affaire à des… comment les appeliez-vous déjà ? Des zombies n’est-ce pas ? Hé bien à partir de maintenant, nous les considérerons comme telle, des zombies. Alors, voici donc les ordres : vous ne devrez laisser pénétrer aucun de ces zombies dans le commissariat, vous avez ordre de tirer à vue, des questions ?
- Purée, c’est quand même un putain de bon orateur…
me chuchota Franck.

Je ne pouvais qu’être d’accord avec mon meilleur ami. Je n’avais jamais aimé cet homme, cependant, c’était bien la seule chose de positif que je pouvais lui accorder : il était un très bon orateur… peut-être même trop d’ailleurs, car il savait embobiner les gens pour faire ce qu’il voulait.

- Plusieurs boivent ses paroles… regardez Ed par exemple. ajouta Audrey en nous désignant le nommer.

En effet, Ed, qui faisait partie du même service que moi, buvait littéralement ses paroles.

- Et pour les civils ? intervint un agent.
- Même chose pour les civils, répondit sans hésitation Irons, nous ne pouvons les laisser entrer ici comme si de rien n’était.

Je restais alors sans rien dire, la bouche ouverte comme un poisson, ces paroles m’avaient réellement choqué. On devait laisser les civils se faire dévorer par les zombies sans rien faire ? Mais on était des flics bon sang, c’était notre rôle de les secourir.

- Est-ce que j’ai bien entendu ? dit lentement Steven, qui avait les bras croisés.
- Je pense que oui… lui répondit Franck.
- Il veut offrir un repas de Noël aux zombies où quoi ? Vu le nombre d’habitant… blagua Raph.

La métaphore était vraiment horrible, d’ailleurs Audrey lança un regard noir à Raphaël avant de se concentrer à nouveau sur Irons.

- Oui je me doute bien que mes paroles peuvent choquer plusieurs d’entre vous. Cependant, vous devez bien comprendre cela : il est vital que personne ne rentre dans le commissariat, pour l’instant, personne n’est infecté par cette maladie apparemment, il faut que cela reste ainsi. Si nous laissions entré quelqu’un de contaminé, imaginez un peu la catastrophe que cela provoquerait ? Combien seront contaminé à leurs tours et ainsi de suite. Et pour finir, l’intérieur de ce qui pourrait être le dernier bastion de cette ville ressemblerait à ce qui se passe à l’extérieur. Tenez-vous vraiment à ce que ça se passe ainsi ?

Personne n’osa contredire ce que Irons venait de dire. D’un côté, il n’avait pas tort, il ne fallait surtout pas que des contaminés pénètrent dans le commissariat. Justin passa ses deux mains dans ses cheveux en soupirant, il était désespéré.

Irons était content, ça se voyait sur son visage. Il savait que personne n’allait contredire ses ordres, il avait tout le monde dans sa poche. Ca me faisait rager un peu d’ailleurs… et je n’étais certainement pas le seul dans cet état, mais la majeure partie des agents ici présents étaient d’accord avec ce que Irons venait de dire et c’était un combat perdu d’avance que de tenter de discuter avec lui. Je serais mes poings devant cette impuissance. Irons, de son côté, après avoir bien savouré sa victoire reprit la parole.

- A présent, nous allons procéder à la répartition des effectifs. L’équipe de jour, qui est sous le commandement du sergent David Ford devra s’occuper de la barricade est, qui se trouve en face de la grande porte principale du commissariat, tandis que l’équipe de nuit qui est quant à elle sous le commandement du sergent Neil Carlsen devra veiller sur la barricade ouest. L’équipe du S.W.A.T. quant à elle, devra rester continuellement en alerte afin d’être prête en cas d’intervention d’urgence. Est-ce bien clair ?

Les sergents Ford et Carlsen, répondant au nom de leur équipe respective, répondirent par l’affirmative devant les ordres reçus.

- Ensuite, d’après nos maigres informations, les… zombies… semblent être particulièrement résistant aux balles, vous allez donc tous vous rendre à l’armurerie du sous-sol où vous vous équiperez chacun d’une arme d’un plus gros calibre ainsi que d’une plus importante réserve de munition, dit-il en sortant de sa poche une carte magnétique et en la donnant au sergent Carlsen, venez me la rapportez après, je tiens à la garder avec moi. Sur ce, vous pouvez disposer messieurs, obéissez correctement aux ordres donner et tout se passera bien.

Tout le monde se leva alors d’un même mouvement, puis nous sortîmes tous ensemble de la salle de réunion. Avec Franck, on attendit que David sorte lui aussi afin de lui parler. Il avait la mine grave, il prenait cette situation vraiment très au sérieux. De toutes les personnes présentes dans ce commissariat - sans compter Franck - c’était certainement lui en qui j’avais le plus confiance, de part le respect et la confiance qu’il nous inspirait, ainsi que l’énorme expérience qu’il possédait, je savais que si nous obéissions correctement à ses ordres et suivions ses directives, nous avions une chance de faire face à cette crise efficacement.

- Sergent…
- Qu’est-ce qu’il y a ?
me répondit-il sur un ton un peu sec, cependant, je savais bien que c’était juste la pression de la situation qui le mettait dans cet état.
- Avez-vous une idée de comment nous allons nous défendre ? commença Franck. Car je veux bien obéir aux ordres du capitaine Irons, mais ceux-ci sont relativement… vague.

A ces paroles, notre sergent ne put s’empêcher d’émettre un petit ricanement, pas de contentement, mais d’ironie. En effet, même s’il nous l’avait jamais dit de vive voix, on connaissait tous la pensée de David à l’égard du commissaire, les paroles sur les zombies lors du discours de notre chef nous le prouvait d’une certaine façon.

- Ne vous inquiétez pas à propos de ça, on va voir avec le sergent Carlsen.

C’est donc sans dire un mot de plus que nous nous rendîmes à nouveau au sous-sol, là où se trouvait notre armurerie. Une fois arrivé devant la porte qui ne s’ouvrait qu’avec la carte magnétique que Neil Carlsen possédait, les deux sergents nous ordonnèrent de nous mettre en deux files distinctes, nos supérieurs distribuant ainsi les armes à leurs équipes respectives. Par la même occasion, on se regroupa avec mes vieux potes.

Notre commissariat ne possédait pas un panel d’arme très élargis, mais on était plus ou moins bien fourni question quantité. La plupart de nos armes provenaient d’ailleurs des contacts qu’avait Barry Burton, l’un des membres du S.T.A.R.S. avec les frères Kendo.

Une fois pénétré à l’intérieur, la répartition commença donc. Pour ma part, j’héritais d’un fusil à pompe, un Remington M1100 pour être exact, Franck eu une mitraillette, Steven un fusil à pompe lui aussi, tout comme Marvin. David se réserva un Desert Eagle. Raphaël et Ivan reçurent également des fusils à pompe. Rien d’étonnant, cette arme était l’une des plus utilisés par les agents lors des interventions. Par ailleurs, on disposait également en tout et pour tout, de deux lance grenade M79, des très gros calibres qui pouvaient envoyer des cartouches explosant tout ce qu’elles touchaient. Autant dire qu’avec cette arme entre les mains, les zombies ne feront pas long feu, une bonne chose au final. Les deux sergents semblèrent d’ailleurs se mettre d’accord pour que chaque équipe en possède un. Contre toute attente, se fut à Jean que fut remise cette arme dévastatrice. Nous possédions également un seul et unique fusil de précision, un PSG-1 et c’est sans surprise que je vis Meyer - un gars que je connaissais juste de vue et qui était de la même équipe que moi - le prendre entre les mains, je savais que c’était l’un de nos meilleures tireur d’élite, il avait d’ailleurs déjà remporté plusieurs concours. Ce gars était une véritable force de la nature, mesurant près de deux mètres et pesant aux alentours des cent kilos. Et malgré tout cela, quand il s’installait et qu’il était en quête de sa cible, on ne pouvait plus le repérer.

Quoi qu’il en soit, j’aperçus par la suite qu’Audrey et Elliot Edward, le second de David dans notre équipe, recevaient tout deux des mitraillettes. Nous reçûmes également tous des munitions supplémentaires pour nos Beretta. Une fois que les armes furent distribuées, nous sortîmes tous de là pour retourner au rez-de-chaussée, le sergent Carlsen chargea un agent d’aller remettre la carte magnétique à Irons.

Nous sortîmes ensuite du commissariat, les sergents décidant de renforcer les barricades qui avaient déjà été installées durant notre absence dans la journée. Notre équipe se chargea de la barricade est, c'est-à-dire celle qui se trouvait près de la grille principale en face de la porte d’entrée du bâtiment. L’autre équipe, quant à elle, alla s’occuper de celle placée à l’ouest, où la grille secondaire se trouvait. Les heures s’écoulèrent alors, calme, il n’y avait rien de notable à signaler. Finalement, aux alentours de 18 heures, nous décidions de faire une pause en mangeant quelque chose provenant des distributeurs. Franck et moi nous regroupions alors avec nos amis afin d’avoir un peu de conversation. Nous nous assîmes sur des bancs qui ornaient l’entrée du commissariat.

- Vous pensez vraiment qu’il va y avoir quelque chose ? avança Ivan.
- En tout cas, ces zombies peuvent toujours essayer, on les attend de pied ferme. lui répondit d’un ton relativement confiant Steven, posant au passage une main sur son fusil à pompe.
- Pour être un peu plus sérieux, comment est-ce qu’on a pu arriver à une situation pareille ? continua Marvin. Je veux dire, c’est des zombies quoi, normalement, ces choses n’existent que dans les films d’horreur.
- Je me pose la même question,
lui répondis-je, d’après ce qu’on a vu à l’hôpital, ces zombies deviennent ainsi après avoir été mordu.
- Tu pourrais être un peu plus explicite ? me questionna Ivan.
- C’est assez difficile à expliquer… répondit à ma place Franck. Pour faire court, hier, nous avons amené un homme à l’hôpital, il avait été mordu par l’un de ces zombies, puis aujourd’hui quand on a voulu aller voir comment il allait, hé bien il s’était transformé en zombie. Je ne sais pas si tu te transformes obligatoirement en un des leurs si tu te fais mordre, peut-être que ça dépend de la gravité de la morsure.
- Un médecin nous a raconté que plusieurs étaient devenus ainsi après avoir succombé à leurs blessures, mais ça ne prouve pas grand-chose.
précisais-je.
- Ho putain, enchaîna Raph, en fait, ces choses, c’est comme le sexe.

Suite à ces paroles, tout le monde lança un regard à Raphaël, personne ne comprenant ce qu’il voulait dire par là.

- Ben oui, une fois que tu gouttes au sexe, tu peux plus t’en passer, tu deviens accroc. Là une fois que tu deviens une de ces choses, tu peux plus te passer de bouffer des humains, c’est du pareil au même non ?
- Putain mais t’es trop con,
lui répondis-je, ton surnom de guignol, tu l’as pas volé.

Tout le monde s’esclaffa alors et la discussion se poursuivit sur des sujets un peu plus légers. Par ailleurs, j’avais pu constater que Jean n’avait pas lâché un mot, celui-ci serrant son lance-grenade entre ses mains alors que tout le monde avaient mis son arme en bandoulière ou posé à coté de soi. Apparemment, il semblait bien plus à cran que tout le monde ici présent. Peut-être que le fait qu’on lui a donné une arme du calibre d’un M79 lui ajoutait une pression sur les épaules ? Il avait peut-être peur de ne pas être à la hauteur… bizarre, surtout que de ce que je savais, c’était un brillant policier à Boston. Mais bon, même là-bas, il n’avait surement jamais dû affronté des zombies.

- Venez vite, regardez là-bas ! cria soudainement un agent qui se trouvait devant la grille principale.

D’un même mouvement, nous nous levâmes tous et quelques secondes plus tard, toute l’équipe se retrouvait devant les grilles, David en tête. Certains avaient déjà dégainés leurs armes au cas où. Pour ma part, j’avoue que j’avais déjà mon fusil à pompe entre les mains. Cependant, en voyant ce qui arrivait vers nous, je me contentai de lever les sourcils : une vingtaine de civil était en train de se diriger vers le commissariat. Je pouvais déjà voir David lâcher un juron, il n’avait pas vraiment envie de refuser l’accès au commissariat à des civils, mais les ordres étaient les ordres, il n’avait pas d’autre choix que d’y obéir. Au passage, j’aperçus l’équipe du sergent Carlsen resté près de la grille secondaire, à l’ouest du commissariat, au cas où.

- S’il vous plaît, laissez-nous entrer ! dit le premier civil à atteindre la grille.
- Je suis désolé, mais aucun civil ne sera autorisé à pénétré à l’intérieur, lui répondit David, nous avons reçu des ordres et…
- Putain mais vous allez nous laisser crever à l’extérieur ? le coupa un autre civil qui était complètement paniqué.
- Sergent, se risqua un agent que je connaissais juste de vue et qui s’appelait Sam, peut-être qu’ils ne sont pas infectés et…
- Et si jamais ils le sont ?
le coupa Elliot.
- Nous pourrions les inspecter les uns après les autres de façon minutieuse, tentais-je de calmer la situation, ainsi, nous saurons si certains ont été mordus.

David sembla réfléchir quelques instants. Il hésitait entre le fait d’écouter sa conscience et d’obéir aux ordres donné par son supérieur. Pour ma part, j’étais révolté à l’idée de les laisser ainsi dehors. On pouvait forcément faire quelque chose pour eux. Alors que les civils continuaient d’imploré David de les laisser entrer, j’en remarquais un qui s’était approché des grilles en tendant une liasse de billet. Ce gars n’avait-il toujours rien compris ou quoi ?

- Tenez, j’ai beaucoup d’argent, prenez le, mais laissez-moi entré par pitié !

Je vis alors Marty s’approcher de lui d’un air furieux et de taper dans sa main, faisant tombé tout l’argent par terre avant de s’en prendre au civil.

- Bon sang mais vous n’avez toujours rien compris ou quoi ? Votre argent ne vous sauvera pas cette fois-ci !

Marty avait raison, c’est pas l’argent qui allait le sauver des zombies. Je me tournais à nouveau vers David qui ne savait toujours pas quoi faire face à ces gens en détresse et qui avaient besoin d’aide. La ville était-elle donc déjà à ce point envahie par les zombies ? Je ne serais pas surpris si c’était le cas. Quand on avait quitté l’hôpital, on avait vu plusieurs d’entre eux se balader librement aux alentours de la bâtisse.

- Sergent, je suis d’avis de ne laisser entrer personne. décida finalement d’intervenir Elliot. Même s’ils n’ont pas de morsure, rien ne nous dit qu’ils ne sont tout de même pas infecté, nous ne connaissons rien à propos de cette épidémie, l’infection ne se fait sans doute pas uniquement par morsure.

Sur ce coup là, je devais avouer qu’Elliot avait raison. Nous ne savions pas si cette chose se transmettait de manière autre que par les morsures. David sembla d’ailleurs être d’accord avec lui.

- Je suis désolé, mais nous ne laisserons entrer personne. A présent…
- Comme d’habitude, la police ne fait pas grand-chose hein ?
le coupa quelqu’un.

Un civil se fraya un chemin jusqu’à arriver de l’autre côté de la grille. Je reconnus alors la personne, c’était Ben Bertolucci, un journaliste relativement célèbre de la ville. La plupart des policiers ne l’aimait pas car il mettait toujours son nez dans des affaires qui ne le concernait pas. Malgré la situation, il avait gardé sa chemise beige et sa cravate qui ne le quittait jamais. Il posa alors une main sur la grille et j’en profitais pour me rapprocher un peu, histoire de comprendre ce qu’il disait.

- Dégagez d’ici Bertolucci, ou croyez-moi bien que je n’hésiterais pas à utiliser la force. le menaça David.
- Houlà doucement. Je ne cherche pas les ennuis, je pense que tout le monde ici en a suffisamment avec la situation que vit actuellement la ville. Je voulais juste vous dire ce que je savais.
- Ce que vous savez ?
répondit un agent qui semblait être intéressé.
- Oui. Ces zombies, d’où est-ce qu’ils viennent ? Je suis sûr que c’est la question que vous vous posez tous.

David semblait sceptique quant à ce qu’il disait savoir. Pour ma part, j’avoue que j’étais intéressé de l’écouter. Qu’est-ce qu’on avait à perdre ? Ce n’est pas comme si on allait ouvrir une enquête suite à ses déclarations. Quoi qu’il en soit, je le vis sortir quelque chose de la poche arrière de son jeans et nous le montré. Au début, je ne compris pas exactement ce que c’était, mais en regardant de plus près, je constatais que c’était une photo d’une cuve remplis d’un liquide bizarre avec quelque chose d’aussi bizarre à l’intérieur. Ca semblait être une sorte de culture.

- Qu’est-ce que c’est que ça ? questionna David.
- C’est ce qui se passe dans les laboratoires d’Umbrella.

Cette déclaration jeta un froid sur l’assemblée. Personne ne dit un mot jusqu’à ce que David rompe le silence.

- Soyez plus explicite.
- Il y a de cela quelques semaines, après l’histoire du manoir Spencer avec les S.T.A.R.S., je me suis introduit dans leur usine de produit chimique en banlieue. Ce que j’ai découvert dans les sous-sols étaient horribles… cette photo n’est qu’une des choses que j’ai vu. J’ai vu aussi quelques-uns de ces zombies enfermés dans des cages. D’après ce que j’ai pu voir, on leur avait injecté un virus. Les symptômes étant des démangeaisons, des vomissements et puis pour finir, la chair commence à pourrir et on finit par devenir l’un de ces zombies.


A la suite de ces révélations, je restais interdis. Comment on avait pu créer une chose pareille ? C’était tout simplement inhumain. Si ce que racontait Bertolucci était vrai, alors Umbrella était vraiment des enfoirés. Mais pourquoi est-ce qu’ils auraient fait cela ? Les réponses qu’avait apportées Bertolucci ne menaient qu’à d’autres questions en réalité. Tout autour de moi, je pouvais entendre les autres policiers murmurés, certains semblaient lui accordé le bénéfice du doute, tandis que d’autre paraissaient plus sceptique.

- Espèce de menteur ! cria un agent.
- Ouais, pourquoi est-ce qu’Umbrella ferait tout cela ? renchérit un autre.
- Malheureusement, je n’ai pas la réponse à cette question. répondit Bertolucci.
- A l’aide ! hurla quelqu’un dans la foule de civil, coupant court à la discussion.
- Qu’est-ce qui se passe encore ? me murmura Franck qui se trouvait derrière moi.
- J’en sais rien…

Je suivis alors David qui se dirigeait vers l’extrémité gauche de la grille, Franck sur mes talons. Lorsqu’on arriva une vision d’horreur s’offrit à nous : une jeune femme, qui ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans, tenait ce qui semblait être une enfant dans les bras. Celle-ci ne bougeait plus. De là où j’étais je pouvais voir une grosse blessure à son cou. Il manquait un gros morceau de chair. J’étais dégouté devant ce spectacle et ce, malgré tout ce que j’avais vu à l’hôpital il y a quelques heures.

- Pitié, aidez-moi, ma fille est blessée ! implora la pauvre femme.

En observant un peu plus la petite fille, je pouvais voir qu’elle ne bougeait pas du tout. Et d’après ce qu’on pouvait constater, elle ne respirait plus non plus, elle était morte, mais sa mère ne l’avait pas encore remarqué… pauvre enfant, comment on pouvait faire un truc pareil à une personne si innocente ? J’allais en informer David lorsque celui-ci prit la parole.

- Je…

Mais il n’eut jamais le temps de terminer sa phrase car une chose se produisit qui nous tétanisa tous : la petite fille venait d’ouvrir les yeux et la bouche, cependant, ses yeux étaient vitreux et injecté de sang, elle était devenue un zombie. Sans avoir eu le temps d’esquisser le moindre geste, la gamine releva la tête et vint mordre violemment sa mère à la gorge.

La pauvre femme ne put crier, ses cordes vocales avaient dû être sectionnées et d’ailleurs, le temps qu’elle chute au sol, elle était déjà morte. La petite fille continua de mordre dans le corps du cadavre, lui arrachant un gros morceau de chair qu’elle commença à mâcher. Cette vision était tout simplement horrible. J’entendis quelqu’un derrière moi avoir des nausées, sans doute qu’il venait de vomir. Les civils s’écartèrent alors tous en hurlant, ce qui fut le déclic.

- Feu ! cria David.

La mitraillette d’Elliott transforma en passoire le torse de la jeune fille ainsi que le cadavre de sa mère… mais elle bougeait toujours ! C’était pas possible, comment pouvait-elle vivre alors qu’elle s’était pris une rafale d’arme automatique ? D’un geste tremblant, je pointais mon fusil à pompe sur la gamine et c’est en me disant qu’elle n’était plus humaine, que je tirais une cartouche qui se chargea de lui faire éclater la tête comme une pastèque trop mur. Cette fois, elle ne se relèverait pas. J’abaissais lentement mon Remington, choqué par ce que je venais de faire. J’avais ôté la vie d’une gosse… je sentis alors une main se poser sur mon épaule, en tournant la tête, je voyais que c’était Franck.

- T’as fais ce qu’il fallait mec, elle n’était plus humaine. tenta-t-il de me rassurer.

Je me contentais de lui faire un geste positif de la tête. Il avait raison, ces choses n’étaient plus humaines. Ces zombies étaient nos ennemis. J’observais alors le cadavre de la mère, la tête était intacte… j’entendis ensuite parler Elliot et David, malgré le brouhaha provoqué par les civils paniqués.

- Sergent, le cadavre de la mère, vous croyez que…
- Oui.


Je vis alors notre sergent prendre une profonde inspiration et faire passé le canon de son Desert Eagle entre les barreaux. Il pointa la tête du cadavre. On ne savait pas si elle allait revenir en tant que zombie, mais apparemment, il ne voulait prendre aucun risque. J’admirais son professionnalisme, il aurait pu ordonner à un de ses hommes de régler le problème mais il s’en chargea lui-même. Une grosse détonation retentit alors et la tête de la mère explosa à son tour sous la puissance du gros calibre dont était muni David. Une fois le sale boulot terminé, ce dernier se tourna vers les autres civils. Ils étaient toujours là ceux-là ? Ils ne comprendront donc pas qu’on ne laissera entré personne ?

- Allez, foutez le camp d’ici, nous ne laisserons entrer personne.
- Mais… pitié.
tenta à nouveau l’un des civils.
- Si on vous avait laissé entrer, vous auriez contaminé tout le commissariat avec cette gamine. lui répondit Elliot, visiblement en colère face à cette obstination.
- Nous ne savions pas qu’elle était infectée. répondit quelqu’un d’autre.
- Je vous ai dis que personne ne rentrera ici ! trancha finalement David.

Mon chef dégaina alors son Beretta. L’espace d’une seconde je crus qu’il allait tirer dans la foule, mais heureusement, il n’en fit rien. Il se contenta de tiré quelques balles en l’air. Cela suffit à faire déguerpir les civils. Seul Bertolucci était resté devant la grille.

- Qu’est-ce que vous faites encore là ? lui demanda David.
- C’est bon, je m’en vais. Bonne chance pour la suite.

Il s’éloigna alors de la grille. Il n’y avait plus aucun civil à présent. Dire qu’on était en guerre contre des zombies, si en plus on devait se battre contre des humains, on n’était pas sortit d’affaire. David ordonna alors qu’on enlève les deux cadavres de là, deux agents s’en occupèrent pendant que les autres rentrèrent dans le commissariat. Deux autres furent désignés pour monter la garde devant le bâtiment.

- Nous faisons quoi maintenant sergent ? demandais-je.
- Il n’y a plus grand-chose à faire pour le moment. Allez-vous reposer.

Malgré que l’heure ne fût pas vraiment tardive, j’étais effectivement très fatigué. Après les évènements de l’hôpital et ceux avec les civils, j’étais exténué. Avec mes amis, nous nous rendîmes dans la salle d’attente du premier étage et primes place comme nous le pouvions.

- Comment tout cela va se terminer ? demanda Franck, plus pour lui-même que pour nous.

Personne ne répondit à sa question, on était tous fatigué et nous voulions quand même dormir. Malgré les évènements horribles que nous venions de vivre, je sombrais très rapidement dans un sommeil sans rêve.
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Posté le 30 mars 2014 à 00:20 | Sujet : [FanFiction Resident Evil] Raccoon City's Disaster

Chapitre IV



25 Septembre, troisième jour que cette épidémie a commencé, et franchement, on ne voyait absolument aucune amélioration en vue. Je fus réveillé aux alentours de 2h du matin par des bruits de pas précipité puis une porte qui claqua. Alors que je me redressais tout doucement, je vis Steven prendre son fusil à pompe en marmonnant quelque chose.

- Bon sang, ne manquait plus que ça… réveille-toi Ian, on a des problèmes à l’entrée principale.
- Encore des civils qui tentent de pénétré dans le bâtiment ?
réussis-je à dire malgré ma voix encore en sommeil.
- Non, cette fois-ci c’est des problèmes d’un autre genre. Acheva-t-il avant de quitter la pièce par la porte qui donnait sur le balcon du Rez-de-chaussée.

Je me relevais finalement, mon dos plein de courbature, faut dire que le sofa n’était pas très confortable pour dormir. Je réveillais ensuite Franck qui dormait toujours, les autres étaient déjà partit apparemment. Je lui expliquais ce que je savais en deux secondes, c'est-à-dire pas grand-chose. On quitta tout les deux la pièce pour aller prendre l’échelle qui se situait dans le hall d’entrée. Normalement cette échelle était toujours repliée et ne servait qu’en cas d’urgence, mais vu la situation, on pouvait estimer que c’était une situation d’urgence.

Après l’avoir descendu, on se dirigea vers la porte principale, suivant ainsi plusieurs agents qui venaient de la franchir. Une fois devant le commissariat, on alla rejoindre notre groupe qui se trouvait à l’entrée principale, tous étaient en train de regarder la grande avenue devant. J’allais me caler entre David et Steven. Au loin, à l’autre bout de l’avenue, je dirais à environ 200 ou 300 mètres, on pouvait voir des gens avancer. Au début je pensais que c’était encore des civils qui revenaient pour tenter de pénétré dans le commissariat, mais cette fois-ci, ils étaient beaucoup plus nombreux.

- Qu’est-ce qui se passe encore ? demanda Franck derrière moi.
- Encore des civils ? avançais-je malgré ce que Steven m’avait dit quelques minutes auparavant.
- Non, ce n’est pas des civils, nous répondit le Sergent, tenez regardez.

Je pris les jumelles qu’il me tendait et je restai pétrifié pendant une trentaine de secondes en voyant le spectacle qui s’offrait à nous. Ils étaient bien une centaine… mais pas des civils comme je le pensais au début. C’était tous des zombies. Ils avaient tous cette démarche caractéristique, trainant les pieds, tendant leurs bras devant eux. Mais même sans ça, on pouvait reconnaitre immédiatement que c’était des morts-vivants. La plupart était dans un état lamentable, soit en état avancé de décomposition, soit complètement déchiqueté de partout. En effet, je pouvais voir qu’il manquait des bras à certains, d’autres dont les tripes pendaient à l’air ou bien qu’elles trainaient littéralement au sol. David me reprit les jumelles des mains.

- On dirait qu’ils sont au moins une centaine… avança David.
- Que faisons-nous Sergent ? demanda l’un des agents.
- Préparez-nous, nous allons les accueillir. se contenta-t-il de répondre.

Après quoi David envoya un agent prévenir le Sergent Carlsen de ses intentions, celui-ci comprit immédiatement et avertit ses hommes de la manière à procédé. David, de son coté, nous donna rapidement ses ordres. Pour être un maximum efficace, il nous ordonna de nous positionner de la façon suivante : ceux disposant d’un fusil à pompe se positionnant un genou au sol contre la grille, plaçant leurs armes dans les ouvertures alors que ceux ayant une mitraillette devaient se mettre derrière nous, tirant au dessus de nous, David préférait économiser au maximum les balles de Desert Eagle et les Lance Grenade. Je me retrouvais donc entre Marvin et Ivan, Franck se postant derrière moi avec sa mitraillette.

J’attendais patiemment que David donne l’ordre de tiré. Ils étaient désormais à une centaine de mètre et avançaient irrémédiablement de leurs démarches lentes. J’avais les mains qui tremblaient à l’idée de devoir tirer comme ça, de sang froid, vers ces… zombies qui étaient auparavant des gens comme nous, mais bon, c’était eux ou nous, et très franchement, je préférais que se soit eux.

- FEU !!! cria alors David alors que nos ennemis étaient désormais à une cinquantaine de mètre.

Se fut le signal, tout le monde tira une salve vers les zombies. Ceux qui étaient en première ligne tombèrent comme des mouches… pour ensuite ramper vers nous. J’ouvris de grands yeux en voyant ça. Je savais que les zombies étaient plus résistants aux balles, qu’ils encaissaient même une dizaine de cartouche de 9mm sans broncher, mais du calibre 12 ? Comment ils faisaient pour être encore vivant ? Remis de notre surprise, nous recommencions à tirer, et je dois avouer que si j’avais mange quelque chose la journée précédente, j’aurais rendu mon repas. Des bras tombaient, des jambes explosaient, certains des zombies avaient les intestins qui se déversaient sur le sol après avoir reçu nos balles dans le ventre. Mais cela ne les empêcha pas de continuer à avancer. Certains, qui n’avaient plus de jambes, continuaient de ramper en s’aidant de leurs bras, tandis que ceux qui n’avaient plus ces derniers et qui n’arrivaient pas à se relever s’aidaient de leurs moignons. C’était tout bonnement dégoutant, je n’avais pas d’autre qualificatif.

Quoi qu’il en soit, les zombies se rapprochaient inexorablement de notre barricade et nos munitions commençaient déjà à diminuer. Une pensée horrible me vint alors à l’esprit : nous n’aurons jamais assez de munitions pour survivre à d’autre assaut comme celui-ci. Je remarquais alors Marvin qui fixait Meyer qui alignait efficacement les têtes avec son sniper. Il était vraiment douer.

- Il faut viser les têtes… murmura Marvin pour lui-même.
- De quoi ? le questionnais-je.
- Sergent !!! Il faut viser les têtes, ils ne se relèvent pas après.

David sembla comprendre immédiatement ce que Marvin lui indiquait car il donna l’ordre de viser les têtes. Nous nous appliquâmes donc à faire ce qu’il nous ordonnait, et en effet, malgré que la tête fût bien plus difficile à atteindre que le torse, une fois qu’ils recevaient une balle, ils ne se relevaient plus. Bien que nous ayons trouvés leur point faible, il faut reconnaitre que c’était très compliquer d’atteindre la tête avec les fusils à pompe à cette distance. Et les zombies qui continuaient inlassablement de se rapprocher, la bave aux lèvres… on en avait éliminé une grosse partie, mais ils étaient maintenant plus qu’à une dizaine de mètre.

- Dégagez ! nous ordonna alors Jean. On va voir s’ils vont résister à du 40mm.

Nous nous écartâmes pour lui laisser de la place lorsqu’on comprit ce qu’il avait en tête. Il plaça son M79 entre deux barreaux et une fois qu’il ajusta sa cible, lâcha une grenade sur le groupe de zombie qui se rapprochait. Le projectile alla heurter la première ligne de cadavres vivants ce qui provoqua une formidable explosion qui réduisit d’une bonne dizaine le nombre de nos ennemis, envoyant des morceaux de chair putréfié un peu partout dans la rue. Plusieurs autres zombies prirent littéralement feu.

Après cela, Jean se retira pour éviter d’user trop ses grenades qu’il n’avait pas en trop, nous reprîmes donc notre place, et très vite, les balles fusèrent à nouveau. Ils allaient bientôt arriver à la grille lorsque nous nous débarrassâmes des derniers zombies. Une fois le dernier tué, nous restâmes comme ça, à les observer, la plupart d’entre nous étaient choquer de ce qu’on venait de faire. J’étais en train de penser que ces morts-vivants étaient comme nous avant, ayant une vie, un métier, une famille etc… je ne savais pas si tout ce que nous avait raconté Bertolucci était vrai ou non, mais les faits étaient tout de même là : quelque chose avait ramené ces morts à la vie. Pour le moment, je m’en foutais assez de savoir ce qui les avaient ramené, je ne songeais qu’à ma propre survie. Se faire dévorer vivant… Quelle horreur. Les paroles de David nous sortirent de notre léthargie.

- Sunshine, prends deux hommes avec toi et débarrassez-nous de tout ce qui encombre la grille. ordonna le Sergent. Les autres, vous pouvez rentrer, reposez-vous.

La voix du Sergent était tendue, il était sur les nerfs, ça se voyait. Il se dirigea ensuite vers l’équipe du Sergent Carlsen, sans doute pour organiser la garde. En rentrant dans le hall du commissariat, une pensée me vint à l’esprit : cette première attaque serait certainement le début d’un très long calvaire.

Quelques heures s’étaient écoulées depuis l’attaque des zombies, et le soleil commençait doucement à se lever. J’étais assis dans le hall d’entrée, appuyé contre le mur, mon fusil à pompe entre les jambes. De là où j’étais, je jetais un coup d’œil aux fenêtres qui se trouvaient de part et d’autre de la porte d’entrée, la faible lueur matinale filtrait aux travers de celles-ci. Une nouvelle journée commençait, certainement encore une journée de cauchemar. Ce qui c’était passé tout à l’heure avec les zombies me trottait encore dans la tête. Mes mains tremblaient tellement que je dus faire un effort incroyable pour me concentré suffisamment et ainsi arrêter de trembler.

Puis la même question bête et stupide à laquelle personne n’avait de réponse − comme dans tous les films de morts-vivants que j’avais vus – se posa irrémédiablement à mon esprit : pourquoi ? Pourquoi est-ce que les gens avaient été transformés en zombie ? Était-ce une intervention divine ? Une maladie inconnue qui les avait tout simplement transformé dans un état proche de la mort et qui leur enlevait toute raison ? Un virus ? Une attaque terroriste bactériologique ? Le fait est que je n’en savais rien… mais au point où on en était, cela n’avait plus d’importance. En effet, notre seule préoccupation désormais, était de survivre. D’ailleurs, la plupart de mes collègues semblaient déjà avoir oubliés qu’ils étaient flics et ne cherchaient plus qu’à rester en vie. Moi aussi d’un certain coté j’étais comme ça pour le moment, après tout, on avait refusé de défendre les civils en leur interdisant d’entrer dans le commissariat. Mais on n’avait pas le choix… par exemple, si cette gamine qui était infectée – ou peut-être un autre du groupe qui était dans le même état – était entrée ici, cela n’aurait pas mis longtemps à contaminé la moitié des policiers ici présent. Et c’était peut-être cruel, mais mieux valait elle que moi sur ce coup là. J’avais toujours été préparé à mourir pour la population, mais pas comme ça… je refusais de mourir dévoré ainsi, ou bien ne serait-ce que mon corps revienne à la vie, et qu’il commence à errer en quête de nourriture.

Un long frisson me parcourut toute l’échine du dos à cette pensée. Pas question que ça arrive, je préfère encore me tiré une balle dans la tête plutôt que de "vivre" ainsi. Je secouais un peu la tête histoire de faire partir ces mauvaises pensées lorsque j’entendis David et Elliot – son second dans l’équipe – parlés. Je n’arrivais pas à dormir, alors pour me changer un peu les idées, je décidais d’aller les rejoindre. Une fois arrivé près d’eux, je remarquais que le Sergent était soucieux, plus que d’habitude depuis le début de cette situation.

- Sergent, ça ne peut pas continuer comme ça.
- Je sais. répondit calmement David.
- On les a repousser une fois, mais la ville compte presque cent milles habitants, imaginez que toute la ville soit déjà transformée en…
- Je sais !!! s’emporta finalement David.

J’eus un bref mouvement de recul lorsque ce dernier s’énerva. Habituellement, il n’était pas quelqu’un qui se laissait gagner par la panique, mais même lui, il semblait commencer à faiblir. Pas étonnant en même temps vu la situation et la pression mise sur ses épaules. La plupart des agents ici présents comptaient principalement sur lui. David avait une très bonne réputation et un charisme qui lui assurait une totale confiance de la part des autres. D’ailleurs, presque tout le monde comptaient bien plus sur lui que sur Irons pour nous sortir de là. Mais la pression commençait à lui peser apparemment.

- Qu’est-ce qui se passe ? se fit entendre la voix ensommeillée de Marvin dans mon dos.
- Il se passe que ça ne peut plus durer ainsi. répondit sérieusement David. Bon, rien à foutre des ordres du grommissaire, j’entendis le ricanement de Raph qui était assit sur les escaliers menant à la porte d’entrée, on va passer un appel à l’extérieur, il nous faut des renforts impérativement.
- Il n’y a plus de réseau sur les téléphones. nous informa Marvin.
- Ce n’est pas grave, le poste de communication qui se trouve dans le bureau des S.T.A.R.S. utilise un réseau différent de celui qu’on utilise habituellement. Raph, préviens nous s’il y a un problème.

Nous suivîmes donc le Sergent Ford à travers les couloirs de l’aile est. En passant à coté des fenêtres d’un couloir qui donnait sur la grande avenue, je pouvais voir que tout était calme. Où était passé les zombies ? Est-ce que le fait que nous ayons abattu beaucoup de leurs semblables les avait dissuadés d’attaquer à nouveau ? Peu de chance à mon avis. Je n’y connais absolument rien à ces choses, mais d’après le peu que j’avais observé d’eux, ils étaient vraiment dénués de tout ce qui pouvait se rapprocher d’un raisonnement logique. Lorsqu’ils avaient attaqué la grille principale – celle qui était gardée par l’équipe à laquelle j’appartenais – ils ne semblaient être animés que par un seul désir : l’envie de manger, NOUS manger pour être précis. Et bien qu’ils recevaient du calibre 12 en pleine poitrine, ils continuaient d’avancer comme si de rien n’était, assez effrayant faut le dire.

Après avoir passé un deuxième couloir, on arrivait dans un troisième là où se trouvait l’escalier menant au premier étage. Nous arrivâmes dans un autre couloir où se trouvait le bureau des S.T.A.R.S. mais il était vide, les agents composant cette unité d’élite ayant soit tous été tué durant l’affaire du manoir Arklay, soit porté disparus depuis quelques temps. Ils avaient surement fuit la ville lorsqu’il en était encore temps, si j’avais su, je les aurais suivis…

Quoi qu’il en soit, lorsque David avait décidé de faire appel à des renforts malgré les ordres d’Irons, j’au une telle bouffée de soulagement que pour la première fois depuis le début de cette affaire, j’avais le sentiment que tout n’était pas spécialement perdus.

- Putain c’est pas vrai !!! cria alors David qui venait de rentrer dans le local des S.T.A.R.S.
- Quoi qu’est-ce qu’il y a ??? s’empressa de demander Elliot qui venait de rentrer à son tour.

Marvin et moi rentrâmes à sa suite pour constater le désastre. David et Elliot était en train de regarder avec horreur que le système avait été saboté, en effet, à plusieurs endroit on pouvait voir que les fils étaient complètement arrachés. En voyant ça, mon sentiment d’espoir qui s’était éveillé en moi venait de disparaitre aussi vite qu’il était apparu.

- Le poste de communication est H.S… il n’y a plus aucun moyen d’envoyer des messages à l’extérieur. nous informa David d’une voix comme le glas qui résonne à nos oreilles à l’approche de la mort.
- Mais… mais qui a bien put faire une chose pareille ? questionna Marvin, bien qu’il savait pertinemment que personne ne connaissait la réponse.
- Je n’en sais rien, mais une chose est sûr, c’est qu’il y a quelqu’un dans ce commissariat qui ne veut pas que nous quittions cette ville en vie. avança David d’un ton neutre en observant le poste de communication complètement HS.
- Sergent, vous pensez que c’est réparable ? demanda Elliot d’une voix sans espoir.
- Non… celui qui faisait ça connaissait parfaitement le système, il n’a fait qu’empêcher d’envoyer des messages, on peut toujours en recevoir, mais pas en émettre.
- Quelle merde… qui a accès à cette salle ? demandais-je.
- Tout le monde. soupira David. On aurait dut la fermer à clef, ce n’est pas une salle qui doit être ouverte à tout le monde normalement, surtout que les S.T.A.R.S. ne sont plus en ville, et qu’ils ne reviendront très certainement plus. Du moins je l’espère pour eux.
- Qu’est-ce qu’on fait alors ? demanda Marvin, découragé.

David ne nous répondit pas tout de suite, réfléchissant sans doute à ce qu’il convenait le mieux de faire. Le problème, c’est que je ne voyais pas ce qu’on pouvait faire désormais, si ce n’est continuer de se cloitrer dans ce commissariat à attendre que le temps s’écoule. Je préférais éviter de m’imaginer les différentes issues qui s’offraient à nous.

- Pour l’instant il n’y a plus rien à faire ici. Ça ne sert à rien de rester, redescendons.

Lorsque nous sortîmes du bureau des S.T.A.R.S., le Sergent ferma la porte à clef, puis donna celle-ci à Marvin pour qu’il aille la mettre dans la salle des pièces à conviction. Je trouvais que c’était un peu tard pour ça, il n’y avait plus grand-chose de valeur dans le bureau des S.T.A.R.S. à présent, mais bon.

Nous redescendîmes donc dans le hall, la plupart des autres agents étaient réveillés désormais, mais ils avaient tous une tête de déterrés. J’allais m’assoir sur les marches menant à la porte d’entrée à coté de Raph, et je me rendis compte, pour la première fois depuis le début de cette affaire, à quel point j’étais fatigué et démotivé.

Steven, Franck et Audrey vinrent eux aussi nous rejoindre. Notre amie s’asseyant derrière moi, elle s’accouda à mon dos. Je pouvais sentir que son moral était aussi bas que le mien.

- Vous avez pu demander du renfort ? me demanda Raph sans grand espoir.
- Non... répondis-je d’une petite voix.
- Pourquoi ? interrogea Sunshine.
- Le poste de communication a été saboté, me contentais-je de répondre, mais gardez ça pour vous, je ne veux pas être à l’origine d’un mouvement de panique chez les autres agents.
- Est-ce que ça sert à grand-chose de demander si on sait qui a fait ça ?
- Pas vraiment… juste qu’on se doute que quelqu’un dans ce commissariat ne veut pas nous voir sortir vivant de cette affaire.
- Mais c’est insensé. se plaignit Franck, et franchement, il avait bien raison sur ce coup là.

Je sentis alors qu’Audrey appuya son front sur mon dos, elle était à deux doigts de craquer, je le sentais bien, elle en pouvait plus, comme moi, elle était morte de fatigue – sans pour autant arriver à trouver le sommeil – mais en plus ses dernières lueurs d’espoir en espérant avoir des renforts venaient de disparaitre totalement. Non seulement la ville était en quarantaine mais en plus, personne n’allait venir nous aider, on ne pouvait compter que sur nous, mais que faire contre presque cent milles habitants transformés en zombie ? En supposant bien sur que la ville était déjà complètement contaminée, ce qui était bien évidemment, fort probable.

- Qu’allons-nous devenir ? se contenta de demander Audrey d’une voix calme.

Personne ne lui répondit. Moi y compris. Par ailleurs, je me sentais légèrement gênée par la position dans laquelle elle s’était mise, pas que ça me gênait, loin de là, mais le fait qu’il y est toujours eu un petit quelque chose… enfin bref, ce n’était pas vraiment le moment de parler de ça.

- Bon, à la place de se morfondre, si on allait voir un peu les infos ? Peut-être que les médias extérieurs pourront nous apprendre quelque chose. proposa Ivan qui venait de nous rejoindre avec Jean et David.
- Pourquoi pas ? Mais quelqu’un monte la garde ?
- J’ai posté plusieurs hommes derrières les barrages, nous informa David, et la plupart des hommes du Sergent Carlsen sont allé dormir après avoir monté la garde pendant la nuit.

L’équipe du Sergent Neil Carlsen, qui était à l’origine l’équipe de nuit, avait monté la garde aux barrages durant la nuit. Les deux Sergents avaient préférés maintenir le même ordre qui était établis à l’origine pour monter les gardes, ça rendait le tout plus facile. On se dirigea donc vers la salle de réunion où était installée une télévision. Lorsque nous arrivâmes sur place, on remarqua que plusieurs autres agents étaient déjà sur place en train de suivre les infos, quelques-uns du service de nuit que je ne connaissais pas étaient là aussi, sans doute qu’ils n’arrivaient pas à dormir. Nous allions nous assoir à coté de Marvin lorsqu’un flash spécial commença.

- Ici Mark White du Washington Times, nous sommes en direct devant la Maison Blanche où une réunion a été demandé d’urgence par le Président suite à la mise en quarantaine de la ville de Raccoon City dans le Middle West. Pour l’instant, nous ne savons absolument pas pourquoi un tel dispositif a été mis en place. Les personnes tentant de sortir de la ville étaient immédiatement arrêtées par les militaires qui formaient le blocus autour de la ville. D’après nos maigres informations, certaines personnes ont cependant tenté de forcer les barrages mais se sont fait tiré dessus par les militaires après divers sommations, cependant, les civils n’ont pas voulut retourner en ville et se sont fait tuer par les militaires.
- C’est surement des zombies qui étaient attirés par les militaires, il n’y a certainement plus beaucoup de personnes en vie en ville. avança sombrement Kevin de l’équipe de nuit et second du Sergent Carlsen.
- Quoi qu’il en soit, nous devrions… attendez… on m’informe à l’instant que le secrétaire de la défense sort justement de la réunion, nous allons essayer d’avoir une interview… ha le voila, monsieur, la ville de Raccoon City est toujours en blocus, pourquoi cela ? Pouvez-vous nous donner une explication à cela ?
- La seule chose que je peux déclarer est que tout devrait rentrer dans l’ordre d’ici peu, la ville est actuellement en proie à une épidémie de grippe rare et extrêmement contagieuse qui les rends dangereux et très violent, mais nos scientifiques sont actuellement à la recherche d’un remède en collaboration avec la division scientifique d’Umbrella Corporation qui nous a offert ses services bénévolement.
- Offert ses services bénévolement ? Mais c’est à cause d'eux tout ça !!! cria un des agents dans la salle que je ne connaissais pas.
- De plus, Umbrella nous a indiquer qu’ils s’engageaient à envoyer leurs unités paramilitaires, l’U.B.C.S., en ville afin d’évacuer les citoyens non-contaminés par cette grippe.
- Je vous remercie monsieur. C’était Mark White, en direct de Washington D.C. à vous les studios.

Je restais bouche bée devant ce que je venais d’entendre. Ce connard de secrétaire à la défense venait de raconter les plus gros mensonges que j’avais jamais entendus de ma vie. Une grippe ? Qu’il vienne en ville pour voir si c’était une grippe que les habitants avaient attrapé. Les autres agents présents dans la salle devaient penser la même chose que moi car personne ne parlait et ils avaient l’air aussi étonné que moi.

- Pourquoi tous ces mensonges ? questionna un agent.
- C’est pourtant simple, tu ne peux pas dire aux médias devant des millions de personnes qu’une ville entière est contaminée par un Virus qui transforme les gens en zombies et qui dévorent ensuite les vivants. Et que ce même Virus a été créé par Umbrella, simplement la plus grosse entreprise pharmaceutique au monde et qui envoient leurs unités pour aider les non-contaminés. Tu crois que les gens réagiraient comment ? se contenta de répondre David d’un ton amer.
- La crédibilité du gouvernement en prendrait un sacré coup. répondit Justin.

David se contenta de faire un mouvement positif de la tête. Je m’accoudais sur mes genoux et passa mes deux mains dans mes cheveux en poussant un profond soupir. La situation dégringolait de plus en plus.

- Une chose est désormais certaine, avança Elliot, nous ne recevrons aucune aide de l’extérieur.

[Ce message a été édité par son auteur pour la dernière fois le 30 mars 2014 à 00:20]
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Posté le 30 mars 2014 à 00:31 | Sujet : [FanFiction Resident Evil] Raccoon City's Disaster

Chapitre V




Encore un petit effort, j’y suis presque… c’était ce que j’étais en train de me dire tandis que je me trainais comme je le pouvais sur le sol recouvert de sang. De mon sang. J’étais en train de me vider, je n’allais pas tarder à mourir. Mais je ne voulais pas mourir. Appuyant sur ma blessure au cou afin de ralentir le saignement, je tentais d’avancer comme je le pouvais. Je pouvais entendre les râles des zombies derrière moi qui étaient vraiment proches désormais. J’étais tout seul. Je venais de tuer Franck alors qu’il m’avait mordu après avoir été transformé en l’une de ces choses. Je n’en pouvais plus, j’étais fatiguer, je voulais me reposer…
C’est alors que je sentis mes forces commencer à m’abandonner. J’en avais sans doute trop fait, il fallait que je me repose un petit peu, oui, je vais rester là. Mais cela ne dura pas, car aussitôt après, je pouvais sentit une force nouvelle prendre possession de mon corps, et je n’avais plus mal. J’étais bien, je ne ressentais plus aucune douleur. Tentant de me relever, je fus presque surpris de voir que je pouvais faire ça sans aucun problème. Une fois debout, je commençais à avancer, mais je trainais des pieds et je n’allais pas très vite. Bah, ce n’était pas grave, tant que je pouvais avancer, c’était le principal. En sortant de la ruelle, je vis sur le trottoir d’en face deux personnes qui avaient l’air d’aller bien. Je tentais de les appeler mais tout ce qui sortit de ma bouche fut un râle horrible, je n’arrivais plus à parler. Pourquoi ? Aucune idée, cela n’avait pas d’importance en fait, car ils venaient de m’apercevoir, enfin, je n’étais plus seul désormais, j’allais avoir de nouveaux compagnons. Et puis, si ça se trouve ils avaient peut-être à manger, je mourrais de faim depuis quelques minutes, et il fallait à tout prix que je trouve quelque chose – ou quelqu’un, je m’en foutais – à manger afin de me soulager l’estomac.

Je me réveillais en poussant un cri. Des larmes étaient en train de couler sur mes joues, j’avais mon Beretta serré dans ma main prête à tirer sur n’importe quoi de suspect. J’étais en sueur, et ma respiration était bruyante. J’étais assis sur une chaise dans la salle d’attente du premier étage et Franck dormait sur la banquette tout près de moi. J’avais rêvé. Merci mon dieu ce n’était qu’un rêve, je n’étais pas transformer en zombie et Franck était toujours vivant, tout le monde était encore en vie. Cependant, c’était tellement réaliste… je ne pus m’empêcher de porter une main à mon cou histoire de m’assurer d’être indemne. Je poussais un soupir de soulagement. Je posais ensuite mon front sur le bureau, tentant de reprendre une respiration normale. Me redressant et me séchant les larmes, je regardais l’heure : il était à peine 8h37. On était déjà le 26 Septembre, trois jours que cette situation avait commencé… ça paraissaient comme une éternité. La journée d’hier avait d’ailleurs été vraiment longue, après avoir assisté aux infos à la télé, on ne capta plus rien, uniquement des parasites, et il n’y eu rien d’autre de notable durant la journée. On se contentait de faire des tours de garde et s’occuper l’esprit comme on pouvait. J’avais passé la majeure partie de la journée à jouer aux cartes avec Franck, Raph et Meyer. Bien que la situation fût très tendue, Raphaël nous avait divertis l’esprit avec ses blagues pourries, j’avais même réussis à rigoler à quelques-unes d’entre elles. Quand on y pense, la situation était quand même très ironique. Lorsqu’on avait été attaquer par les zombies, nous avions espéré que c’était la dernière fois qu’on avait affaire à eux, et maintenant qu’ils ne s’étaient pas manifester pendant toute une journée – mis à part quelques zombies isolés qui s’étaient retrouver là par hasard – le trois quart des effectifs étaient sur le point de devenir paranoïaque et psychotique à force de ne rien faire. De plus, on ne voyait que très peu Irons, et malgré le fait que se soit un mauvais chef, pour le moral des troupes, il était important qu’il soit plus communicatif avec nous. Mais je n’étais qu’un simple policier et cela ne servirait à rien d’aller me plaindre, malgré le fait que David soit un bon ami.

Enlevant mon couvre-chef et le laissant tomber sur le bureau de l’accueil, je me relevais. Après le cauchemar que je venais de faire je n’arriverais plus à m’endormir, et de toute façon, je n’étais plus du tout fatiguer. Mon regard se posa sur Franck qui dormait toujours. Il ne s’était même pas réveiller lorsque j’avais poussé un cri, preuve qu’il était vraiment très fatigué, autant le laisser se reposer d’avantage.
Empoignant mon Remington, je sortis de la pièce pour me retrouver sur le balcon du premier étage, où j’avais une vue sur tout le hall. M’appuyant contre la rambarde, j’observais les autres agents. Marvin et David étaient en train de discuter. Je voyais également Raph rigoler avec deux types de l’équipe de nuit que je ne connaissais pas et Steven était assis sur les marches menant à l’entrée, fixant son fusil à pompe, sans doute perdu dans ses pensées. Cette vision me laissa morose et je préférais m’en détourner. Autant j’adorais Sunshine en temps normal de part son humour et sa bonne humeur, autant lorsqu’il y avait une situation relativement critique et qu’il était tout seul, l’observer me foutait le cafard. Je préférais regarder ailleurs. C’est alors que mon regard s’arrêta sur Audrey et là, se fut tout le contraire. La regarder ainsi me fit du bien. Qu’est-ce qu’elle était belle avec ses cheveux châtains clairs, ses yeux verts et… enfin, le reste était tout aussi agréable à regarder. Je repensais alors à ce que m’avais dit Franck avant-hier : « Quand vas-tu te décider à aller lui parler ? ». Je ne pus m’empêcher de ricaner en pensant que tout cela faisait vraiment clicher et que c’était digne d’un mauvais film d’horreur sous-poudrer de romantisme : le gars qui était trop timide pour aller parler à la fille qu’il aimait trouve finalement le courage de faire quelque chose alors que l’apocalypse règne autour de soi.

Fallait vraiment être con pour se rendre compte de ça dans une situation pareille… j’étais con, je le sais. Quoi qu’il en soit, je sortis de mes pensées lorsque je la vis se diriger vers l’aile est. Je passais mon fusil à pompe en bandoulière et me dirigeais vers l’échelle de secours qui permettait de descendre immédiatement dans le hall. Une fois en bas, je pris aussi la direction du hall d’entrée et suivis Audrey. J’arrivais alors dans le couloir devant la salle des inspecteurs et l’aperçut là, au distributeur de cigarette. Elle tentait de prendre un paquet mais la machine avait l’air de déconner encore une fois.

- Je ne savais pas que tu fumais. lui dis-je alors que je m’approchais d’elle.
- Ho c’est toi, tu m’as fais peur… me répondit-elle après avoir sursauté. Ca fait des années que j’ai arrêtées, bien avant d’entrer dans la police, mais là, j’ai bien besoin d’une clope mais la machine déconne.
- Qu’est-ce qui t’as poussé à arrêter ?
demandais-je pour avoir de la conversation avec elle.
- Je ne sais pas… je fumais parce que je trainais avec des amies qui fumaient toutes, mais ça revenait cher, et du jour au lendemain, j’ai décidé d’arrêter. Au début ça n’a pas été facile mais on s’y fait très rapidement. Et toi t’es un ancien fumeur ?
- Non, j’avais des parents assez stricts et si jamais ils m’auraient attrapé avec une clope en poche, mon père m’aurait fait bouffer le paquet complet jusqu’à en être malade.
répondis-je en rigolant, d’une part en imaginant mon père me faire ça et d’une autre part devant la banalité de la conversation que j’avais avec Audrey, mais c’était ça qui était bien, que dans une situation pareille, on arrive encore à avoir une discussion sur un sujet banal.
- Des parents trop stricts hein ? Moi c’est le contraire, ils ne l’étaient pas assez, et d’un coté, je peux leur en vouloir, s’ils l’avaient été un peu plus, ça m’aurait empêché de faire quelques bêtises que j’ai faite en étant adolescente.

J’avais compris au ton qu’elle avait employé qu’elle ne désirait pas s’étendre sur le sujet, aussi, je respectais son choix. J’observais à nouveau le distributeur.

- Alors, tu la veux ta clope ?
- Si tu sais m’en avoir, je ne dirais pas non.


N’hésitant pas, je pris mon Beretta et avec la crosse fracassa la vitre derrière laquelle se trouvaient les paquets de cigarette. J’en pris un et le tendis à Audrey. Celle-ci le prit avec un sourire.

- Je ne pense pas avoir d’amende pour ça tout de suite. lui dis-je avec une pointe d’humour.
- Waouh, c’est surement la chose la plus utile qu’on est fait pour moi cette semaine.

Mon sourire s’effaça alors, et la gravité de la situation nous entourant nous rattrapa. Ce petit moment de détente était terminé.

- Je voudrais pouvoir être utile. finis-je par répondre avec une certaine tristesse dans la voix.
- Tu l’es Ian. me répondit-elle en me regardant dans les yeux.

Nous nous fixâmes ainsi pendant presque une minute entière, sans rien dire. Ce qu’elle m’avait dit m’avait réchauffé le cœur. J’espérais pouvoir le lui prouver. Puis, n’obéissant plus qu’à mes instincts, je m’approchais d’elle pour l’embrasser. Elle se laissa faire, répondant à mon baiser. Elle passa ensuite ses bras autour de mon cou, laissant tomber au sol le paquet de cigarette que je lui avais donné. Nous nous laissâmes alors aller à nos instincts les plus basiques.

Une petite heure plus tard, nous nous trouvions dans la salle adjacente à la salle d’interrogatoire. J’étais en train de me rhabiller. D’ici, nous pouvions voir ce qui se passait dans la salle d’à coté via la grande vitre, mais ce n’était pas réciproque, celle-ci étant un miroir semi-réfléchissant. C’est alors que j’entendis Audrey pleurer. Je me retournais vers elle pour la regarder, elle se trouvait assise contre le mur, encore nue. J’allais m’assoir à coté d’elle, la prenant dans mes bras, je savais pourquoi elle était comme ça, et c’était ce que je craignais, qu’elle craque.

- Ian, tu crois qu’on va s’en sortir ? me demanda-t-elle entre deux sanglots.

Aie, c’était la question que je voulais absolument éviter. Si elle m’avait demandé cela avant qu’on ne couche ensemble, je lui aurais répondus que je n’en savais rien, mais maintenant, c’était plus délicat à dire. J’essayais donc d’être le plus honnête possible dans ma réponse.

- Je ne saurais pas te répondre… la seule chose dont tu peux être certaine c’est que je ferrais tout ce qui est possible pour te sortir de là.

Je n’avais pas répondu à sa question et ma réponse n’était franchement pas optimiste, je le savais. Moi-même, honnêtement, je désespérais de réussir à m’en sortir vivant, car après trois jours de cette situation et d’après les infos qu’on avait vues à la télé, ni le gouvernement ni l’armée n’enverraient de renfort, quitte à nous laisser crever ici comme des chiens.
Cependant, cette réponse parut satisfaire Audrey… ou bien elle tentait juste de me rassurer, je pencherais plutôt pour cette seconde option.

Finalement, nous nous rhabillèrent et quittèrent cette salle pour retourner dans le hall d’entrée. Les autres devaient surement se demander où on était passé. Et si Franck ne ferrait probablement pas de commentaire en nous voyant revenir ensemble, Raph ne se priverait certainement pas et je n’étais pas d’humour à subir ses blagues. Cependant, les remarques n’arrivèrent jamais, car lorsqu’on arriva dans le hall, on aperçut l’équipe du S.W.A.T. se diriger vers l’aile ouest.

- Qu’est-ce qui se passe ? demandais-je à Franck.
- Irons a demandé à ce que l’équipe du S.W.A.T. se réunisse dans la salle de réunion, ils partent en mission. me répondit-il d’un ton tendu.
- Quoi ? dis-je surpris. Irons veut les envoyer dehors ? Mais il est fou !!! Sergent ? appelais-je en me retournant vers David Ford.
- Je sais… mais c’est les ordres, on y peut rien, c’est Brian Irons le chef ici.
- C’est pas possible…
me contentais-je de dire devant cette réponse.
- Il n’y a rien qu’on puisse faire Ian, c’est comme ça c’est tout, tu veux peut-être monter une mutinerie contre Irons ? me dit d’un ton sarcastique Ivan qui était appuyé contre la fontaine.

Je ne répondis pas à la remarque qu’il me faisait.


Ce passage raconte les événements concernant l’équipe du S.W.A.T. donc le récit sera à la troisième personne.




Karl Trivian, le chef de l’équipe du S.W.A.T. de Raccoon City se dirigeait vers la salle de réunion situé dans l’aile ouest du Commissariat. Brian Irons venait en effet de le convoquer lui et son équipe. Ce dernier ne lui avait donné que de vagues informations sur le but de la réunion, mais il ne doutait pas qu’à l’issue de celle-ci il devrait partir en ville avec son équipe. Il n’avait pas spécialement peur, des missions périlleuses, il en avait vécu à Raccoon. En effet, la cinquantaine approchant, cela faisait quasiment trente ans qu’il était représentant des forces de l’ordre. Il se souvenait encore, pendant l’hiver 1969, où il avait, pour la première fois de sa vie, tirer avec une arme à feu à l’entrainement. Mais c’était loin tout cela désormais, et il savait parfaitement que cette mission n’allait pas être comme toutes celles qu’il avait mené jusqu’à aujourd’hui. Certes, ces zombies, d’après les rapports qu’il avait lu des sergents Ford et Carlsen – il ne les avait pas encore affronté, devant se tenir constamment près pour une occasion comme celle-ci – ne savaient pas utiliser des armes et résonner comme un humain, mais ils avaient deux énormes avantages sur eux : le nombre et ils n’avaient pas de conscience. Toutes personnes normalement constitué aurait peur de se retrouver avec des armes pointées sur lui, hé bien pas eux, ils s’en foutaient comme des vieilles chaussettes. Alors ils avaient beau tirer, ces monstres continuaient d’avancer jusqu’à ce qu’ils aient rendu l’âme. De plus, il avait entendu plusieurs agents de l’équipe de jour dirent qu’ils étaient particulièrement résistants aux balles.

Karl tenta de chasser toutes les pensées funestes qu’il avait en tête lorsqu’il arriva à la salle de réunion. Il devait reprendre l’assurance qu’il avait habituellement sinon ses hommes perdraient confiance. En effet, Trivian avait toujours été quelqu’un de strict mais bon et honnête avec ces derniers, il avait acquis leurs confiances au fil des années et il devait bien leur montrer qu’il était serein quand à tout cela. Lorsqu’il arriva finalement devant la porte de la salle de réunion, il prit une grande inspiration, passa une main dans le peu de cheveux qui lui restait – et qui commençait tout doucement à virer au blanc – et entra à l’intérieur. Toute son équipe était déjà là – c'est-à-dire quinze hommes – à attendre le début de la réunion. Immédiatement, un jeune homme d’environ vingt-cinq ans vint près de lui.

- Qu’est-ce qui se passe chef ? demanda le jeune à son ainé.
- Je n’en sais pas plus que toi fils, mais le Commissaire ne devrait plus tarder à arriver.

Ce jeune homme s’appelait Kurt, il avait intégré les S.W.A.T. il y a à peine un an. Depuis lors, Karl l’avait prit sous son aile. En effet, ce dernier n’avait pas d’enfant et sa femme l’avait quitté voila maintenant cinq ans, terrassée par un cancer généralisé. Il s’était alors enfermer dans son travail, devenant ainsi l’homme strict qu’on connaissait désormais. Mais lorsque le jeune Kurt était arrivé sous ses ordres, il s’était revu lui-même quand il avait son âge. Il s’était immédiatement prit d’affection pour lui, au point de l’appeler « fils », depuis lors, il tentait de lui apprendre tout ce qu’il savait sur le métier, espérant secrètement que se soit lui qui prendrait la relève lorsque Karl partirait à la retraite. Mais il avait encore quelques années à tirer, du moins il l’espérait vu toute l’agitation qui secouait désormais la ville.

C’est alors que Karl et Kurt entendirent quelqu’un se racler violemment la gorge. Ils se rendirent compte que Irons était déjà là, sur l’estrade, devant le tableau, pour commencer sa réunion. Les deux agents ne l’avait même pas vu entrer, à moins qu’il ne se soit trouver dans l’arrière salle depuis le début. Mais tout cela n’avait pas d’importance. Ils prirent donc place sur les chaises, attendant que leur supérieur hiérarchique prenne la parole.

- Messieurs, nous manquons cruellement de temps, donc je vais essayer d’être aussi bref que possible. Comme je l’ai déjà dit lors de la précédente réunion, nous avons décidé de ne laisser entrer aucun civil à l’intérieur du Commissariat, cela en vue d’empêcher la contamination d’infiltré nos rangs. Cependant, cela ne veut pas dire que nous devons laisser nos concitoyens sans aucune aide. Irons marqua une petite pause avant de reprendre ses instructions. Donc, voila ce qui va se passer, l’équipe du S.W.A.T. dirigé par leur chef Karl Trivian, va faire une descente en ville.

Immédiatement après cette déclaration, la salle fut inondée par les chuchotements des agents présents. Certains approuvaient cette décision, disant qu’il fallait à tout prix aider les civils, mais la majeure partie d’entre eux étaient assez réticents à faire cela. En effet, pour eux, sortir de l’abri qu’était le Commissariat était relativement dangereux, et ils n’étaient que quinze, non formée pour des interventions comme ils allaient faire. Cela n’avait absolument rien à voir avec une manifestation ou une prise d’otage dans un immeuble. Karl sentit d’ailleurs une goutte de sueur sur son front mais tenta de garder son calme. Kurt, quand à lui, restait silencieux et n’avait émit aucun avis à son supérieur. Irons tenta de calmer tout le monde.

- Messieurs, s’il vous plais, du calme. Je comprends votre réticence, et je ne vous cacherais pas que cela est dangereux là-dehors, vous avez sans doute lu les rapports des sergents Carlsen et Ford ou entendu des conversations des autres agents, mais nous devons tout faire pour sauver le maximum de civils. N’ais-je pas raison ?

Personne ne protesta cette fois-ci. Karl Trivian se demanda à cet instant si c’était parce qu’ils avaient peur du commissaire – dont les rumeurs, en vérité, n’était pas très élogieuses envers lui, mais cela, Karl tentait de les ignorer au maximum – ou bien parce que leur devoir de représentant de la loi était d’aller porter secours à ces civils. Il ne le saura probablement jamais, et à vrai dire, il s’en moquait un peu. Pour sa part, il était partagé entre le fait de rester dans un endroit sécurisé et l’idée qu’il voulait à tout prix sauver le maximum de vies humaines.

- Bien, à ce moment là, Karl aurait juré que Irons était réellement satisfait de pouvoir les envoyer, disons le clairement, au casse pipe, mais il se dit finalement que c’était son imagination qui lui jouait des tours, voila comment nous allons procéder. Vous quinze partirez dé ce soir à 20h. Vous prendrez un fourgon blindé pour cela, ainsi que six autres voitures. C’est plus que suffisant, mais celles-ci pourront vous fournir un bouclier au cas où vous devriez affronter ces zombies. Votre objectif est le centre-ville, d’après les dernières communications en date, beaucoup de survivants ont trouvé refuge là-bas, vous devrez donc leur porter secours. Vous assurez qu’ils ne manquent de rien, et une fois la zone ratissée, vous reviendrez au Commissariat. Voila concernant votre mission. A présent, j’aimerais vous parlez des… ennemis que vous allez rencontrés. Pour commencer, ces zombies sont très résistants aux balles.

Karl eu l’impression qu’on venait de lui jeter un saut d’eau froide en pleine figure. Alors certes, il avait lu les rapports et le savait déjà, mais quand on vous le dit, comme ça, de vive voix, ça vous fais quand même un choc.

- En effet, d’après les rapports sur les récents affrontements, seules les armes de gros calibres – Desert Eagle, fusil à pompe et mitraillette – sont réellement efficace. Il ne faut pas loin d’un chargeur entier de pistolet pour pouvoir les mettre au sol. Par ailleurs, leur point faible semble être la tête, d’après nos observations, après avoir reçu une balle en pleine tête ils ne se relèvent plus, visez donc le plus possible la tête. Dernier point, ne les laissez surtout pas vous agrippez : s’ils en ont l’occasion, ils vous mordront et croyez-moi, nous avons vu à l’œuvre un enfant zombie arrachée complètement la gorge de sa mère en une seule morsure. Bien, une fois que nous aurons terminé cette réunion, je veux que vous passiez tous par l’armurerie du sous-sol afin de vous équipez correctement. Avez-vous des questions ?
- Chef.
se manifesta un agent.
- Qui y a t-il ?
- Est-ce vrai que les moyens de communications avec l’extérieur sont coupés ?


Irons se racla un peu la gorge, il eut d’ailleurs l’air relativement embarrasser devant cette question.

- En effet… nos systèmes de communications avec l’extérieur sont hors d’usage, malheureusement, nous n’avons ni le temps, ni les effectifs actuellement pour mener une enquête pour trouver le coupable. Sur ce, veuillez aller vous équipez à l’armurerie, Trivian, voici la carte d’accès, rapportez la moi une fois que vous aurez finis.

Le chef des S.W.A.T. eut la très nette impression que le commissaire avait mit un terme à la discussion concernant le système de communication d’une manière bien rapide. Mais ce n’était vraiment pas le moment de tergiverser sur cela. Une fois en possession de la carte magnétique donnant accès au stock d’arme, Karl et son équipe se mirent en route pour le sous-sol. Dans la plupart des couloirs où ils passèrent – ceux qui étaient munis de fenêtre à vrai dire – ils aperçurent plusieurs agents occuper à scruter l’extérieur ou bien à condamner les vitres. Ce n’était qu’une mesure de sécurité, car il doutait fortement que les zombies parviennent à passer les barricades érigé à l’extérieur de l’enceinte du Commissariat. Cependant, on n’était jamais trop prudent et dans des situations comme celles-ci, il valait mieux prendre suffisamment de précautions.

Les agents arrivèrent rapidement à l’armurerie du sous-sol, après en avoir déverrouillé la porte, Karl commença la distribution des armes. Le stock de ces dernières avait déjà pas mal diminué depuis le début de la crise mais il en restait suffisamment pour eux. De plus, il restait assez de munitions pour ravitailler une petite armée. Trivian se réserva le dernier Desert Eagle de l’arsenal, les autres membres de son équipe se partagèrent les mitraillettes et Remington. Ils se fournirent ensuite suffisamment en munitions pour s’assurer de ne pas tomber à court durant leur opération. Une fois qu’ils eurent finis cela, ils sortirent de l’armurerie et Karl chargea un de ses hommes d’aller reporter la carte magnétique à Irons. L’équipe du S.W.A.T. passa ensuite le reste de la journée à répéter quelques manœuvres en vue de l’opération du soir. Rien d’autre de notable ne se passa durant ce temps, il n’y eu que peu d’attaque sur le Commissariat, et à chaque fois c’était des zombies isolés qui s’approchaient un peu trop près. Cependant, la plupart des agents restaient assis à attendre ou bien à scruter les environs depuis la petite cour devant le hall d’entrée. Ils n’avaient rien d’autre à faire, si ce n’est à attendre l’ennemi. Être à l’abri dans ce bâtiment était à la fois rassurant… et inquiétant. Pourquoi inquiétant ? Simplement parce qu’ils avaient peur que les zombies finissent par réussir à pénétré dans le Commissariat, et s’ils y arrivaient, ils n’auraient aucunes issues pour s’échapper.

Le soir arriva finalement, l’heure fatidique où l’équipe du S.W.A.T. devait partir pour leur mission. Un fourgon et six voitures furent donc utilisés, pour quinze agents. « Nous ne sommes pas assez… » ne put s’empêcher de penser Karl Trivian. En effet, leur mission était de sécurisé le centre ville et de venir en aide aux civils en difficulté, mais ils n’étaient que quinze pour effectuer cette mission périlleuse en territoire hostile. Parler de territoire hostile alors qu’ils se trouvaient dans une ville de plus de cent milles habitants pouvait prêter à sourire en temps normal, mais ici… ce n’était pas une situation normale. Les agents étaient isolés dans le Commissariat, ils ne savaient pas ce qui se passait en ville depuis pratiquement deux jours, si ça se trouvait, il n’y avait plus aucun habitant « normal ». Quoi qu’il en soit, que les habitants se soient tous transformés où pas, la situation restait pareille : ils n’étaient pas suffisants pour mener à bien cette mission. Karl se demandait si Brian Irons voulait leurs morts à tous, certes il y avait des paroles sensées dans ce qu’il avait dit, mais de là à n’envoyer que quinze hommes sur une telle mission, il y avait un fossé que lui n’aurait pas prit à la place du commissaire. D’ailleurs, en fin d’après midi, sous la pression de plusieurs de ses hommes, il avait prit son courage à deux mains pour aller parler à son supérieur et tenter de lui faire comprendre que c’était suicidaire ou qu’il lui fallait plus d’homme. Le commissaire avait simplement répondu qu’ils n’avaient pas les effectifs suffisamment pour envoyer d’autres agents avec lui et que d’autre part, leur mission n’était nullement de nettoyer le centre-ville de toute présence ennemie, mais de simplement s’assurer que les civils allaient bien. Au final, cela n’avait servit absolument à rien.
Alors qu’ils se dirigeaient vers le parking, Karl remarqua que Kurt tremblait, il avait peur, très peur même. Le vétéran posa alors une main sur l’épaule de son protégé pour tenter de le rassurer.

- Ca va aller fils, nous serons bientôt de retour. Tout ce que t’as à faire c’est de garder ton sang-froid et de ne pas paniquer.
- Je sais… je suis calme, mais je ne peux pas m’empêcher de trembler.
répondit le jeune.

Ne trouvant rien d’autre à ajouter, Karl laissa le silence tomber. D’ailleurs, personnes d’autres ne parlaient, ils étaient tous concentré sur leur mission. Ou bien étaient-ils en train de prier pour qu’on les aide ? Les deux sans aucun doute. Une fois arrivé au parking, ils se répartirent dans les différents véhicules. Six agents montèrent à l’arrière du fourgon, deux autres à l’avant, et six autres prirent les six voitures misent à disposition pour la mission. Karl, quand à lui, prit place coté passager dans l’une des voitures de patrouille. Ils avaient plus qu’assez de véhicules, mais comme le commissaire leur avait précisé lors de la réunion, ceux-ci pourraient leur servir de bouclier en cas d’affrontement avec les zombies.

Lorsqu’il prit place, Karl remarqua que ses mains tremblaient, il avait également un nœud dans l’estomac et… il avait extrêmement peur. Une goutte de sueur perla sur son front et dégoulina le long de sa joue pour se perdre sur son uniforme. Il respira profondément avant d’utiliser la radio pour communiquer avec les autres véhicules.

- On est partit les enfants, voitures 1, 2 et 3 vous prenez la tête, le fourgon reste au centre, et les autres vous fermez la marche. Terminé. dit-il avant de raccrocher le communicateur.

C’est ainsi que l’opération débuta. Lorsqu’ils sortirent du parking et se retrouvèrent dans les rues de Raccoon City, ils purent enfin se rendre compte à quelle point la ville allait mal : des voitures en feu encombraient les rues principales, les fenêtres des bâtiments étaient brisées, les portes barricadées, et celles qui ne l’étaient pas étaient défoncées. Bref, c’était le chaos, peu importe où les agents posaient les yeux. Mais ce n’était pas le pire. En effet, partout, en plein milieu de la rue, sur les trottoirs, dans les petites ruelles, des zombies déambulaient ici et là, en quête de chair fraiche, certains essayaient même d’attraper les voitures qui passaient devant eux, sans succès, leur lenteur naturel ne leurs permettant pas de les poursuivre. Karl remarqua tout de même que ces créatures les suivaient, même s’ils se faisaient distancer, ils continuaient à les suivre. Ca faisait franchement froid dans le dos de les voir comme ça.

L’horreur n’était cependant pas finie, car Karl remarqua bien vite que des êtres humains normaux courraient dans tous les sens pour tenter d’échapper aux zombies qui les poursuivaient en masse. A un moment, il aperçut une jeune femme qui sortait d’une petite ruelle sombre, se tenant le cou comme elle pouvait. Du sang dégoulinait d’une horrible plaie, elle s’appuya ensuite contre le mur à coté d’elle et tenta de crier à l’encontre des voitures qui passaient devant-elle sans s’arrêter. Son appel à l’aide s’arrêta cependant assez rapidement car les zombies qui la poursuivaient finir par la rattraper. L’un d’entre eux tenta de la mordre à l’épaule, mais, tandis qu’elle se débattait, ils tombèrent tout deux au sol. La civile ne put cependant tenir la tête de son agresseur éloigné à cause de sa blessure et bientôt, la mâchoire se referma sur sa gorge, mettant par la même occasion fin à ses souffrances. Ceci n’était qu’un exemple parmi tant d’autre, car peu importe où les agents du S.W.A.T regardaient, ils voyaient des gens se faire dévorer. Kurt – qui observait ce qui se passait par la petite vitre à l’arrière du fourgon – aperçut quelques personnes en train de se défendre avec des armes à feu, mais ils se firent bien vite submerger et malgré le bruit des véhicules, il jurait de les entendre hurler lorsqu’ils se firent dévorer par les zombies. A cette vue, ses tremblements recommençaient, et il n’était pas le seul, car il remarqua que les autres membres de son équipe tremblaient tout comme lui.

- On s’arrête pour les aider ? demanda l’un des agents dans la radio à l’intention de son chef.
- Non, répondit Karl, après une dizaine de secondes d’hésitation, notre objectif est le centre ville uniquement.

Cette décision avait été difficile à prendre, de plus, il savait pertinemment que c’était condamner ces gens à la mort s’il les laissait à eux-mêmes. Mais il n’avait pas le choix, leur objectif était le centre-ville. De plus, s’ils s’étaient arrêter à chaque fois pour aider les civils, non seulement ils n’auraient jamais de munitions en suffisance pour mener à bien leur mission, mais en plus il n’y avait absolument pas assez d’effectif pour une opération de ce genre à travers toute la ville. A contrecœur, il décida donc de se focaliser uniquement sur la mission et de tenter, par tous les moyens, de ramener tous ses gars au bercail. Autant dire que ça allait être très difficile…

Atteindre le centre-ville ne fut pas chose aisée. En effet, il leur fallut environ une heure et demie pour pouvoir arrivé à leur destination. La plupart des rues étaient obstruées par des carcasses de voitures, des barricades érigées dans la hâte, des incendies, voir même remplies de zombies. Ils durent donc effectués toute une série de détour pour finalement arriver dans le centre-ville. La grande avenue était, de manière générale, plutôt dégagée, bien qu’ils fassent zigzagués entre plusieurs voitures accidentées. Et soudain, Karl Trivian les aperçut. Les zombies, tels une armée venue d’outre-tombe, se dirigé, de leur démarche lente, vers eux. A vu d’œil, comme cela, ils étaient facilement deux voir trois cents. Même si c’était énorme, ils en arriveraient à bout… normalement. Ce dernier attrapa alors le combiné de la radio pour communiquer avec ses hommes.

- Stop !!! cria-t-il à l’intention de son équipe.

Obéissant au quart de tour, tous les véhicules s’arrêtèrent, prenant par la même occasion la formation qu’ils avaient organisée peu avant le début de la mission. Les trois premières voitures se mirent en position de bouclier pour leur offrir un abri relatif contre les zombies, tandis que les trois autres se mirent à l’arrière, formant un deuxième bouclier contre une éventuelle attaque en traite.
Le chef des S.W.A.T. revêtit sa cagoule d’intervention, puis sortit de la voiture et donna ses ordres.

- Répartissez-vous derrière les voitures et attendez mon signal pour tirer, et surtout, visez la tête en priorité, allez, go go go !!!

Les agents obéirent immédiatement. La plupart prirent appuis sur les capots et coffres des voitures de patrouilles, pointant de leurs mitraillettes et fusil à pompe les ennemis. Karl alla lui-même se placer derrière une voiture et aligna un zombie avec son Desert Eagle mais attendit tout de même avant de tirer. Ils n’étaient plus qu’à une centaine de mètre. Il préféra les laisser encore approcher un petit peu. Soixante mètres… cinquante mètres… quarante mètres…

- Feu !!! hurla alors Karl afin de couvrir les râles qu’émettaient les zombies tandis qu’ils se rapprochaient.

Se fut le signal. Tout le monde, dans une synchronisation quasi-parfaite, commencèrent à tirer vers les zombies. Le premier tir de Karl fit mouche en plein tête, lui explosant par la même occasion le crâne comme une pastèque trop mûr. Il ne perdit pas de temps à se féliciter sur cet exploit qu’il alignait déjà un deuxième zombie.
Les zombies tombaient un à un, certains ne bougeaient plus, ayant la tête touchés, mais d’autre, plus chanceux, se relevèrent presque aussitôt, repartant ainsi à la charge. Ceux qui étaient définitivement mort se faisaient piétinés par leurs semblables et d’autre les remplaçaient. Puis, pendant environ une petite dizaine de secondes, plus aucun tir n’eut lieu, presque tous les agents avaient vidés leur chargeur et étaient en train de recharger. « Plus vite, plus vite… » pensa Karl qui voyait les zombies se rapprocher à vue d’œil. C’est alors qu’il comprit leur erreur : les zombies n’étaient pas seulement deux ou trois cents : ils étaient des milliers ! Mais il n’y avait plus rien d’autre à faire que de défendre chèrement leurs vies.
Une fois son Desert Eagle rechargé, Karl recommença à abattre les zombies les uns après les autres, mais il avait l’impression que leur nombre ne diminuait pas.

- Je recharge, couvrez-moi ! cria l’un des agents.
- C’est mon dernier chargeur ! fit savoir un autre.

Les zombies n’étaient plus qu’à une vingtaine de mètre à présent. Ca sentait mauvais, les munitions diminuaient de secondes en secondes et les zombies, eux, ne diminuaient pas. Soudain, le chef entendit un agent crié quelque chose qu’il n’aurait pas voulu entendre au moment même où il vidait un autre chargeur.

- Des zombies arrivent par l’autre coté !!!

Karl ne savait plus où donner de la tête. Ils étaient pris en sandwich. Il chargea son dernier magasin de Desert Eagle puis donna les ordres qui lui passèrent immédiatement par la tête.

- Que la moitié aille de l’autre coté pour défendre nos arrières ! cria-t-il à l’intention de qui pourrait l’entendre dans tout ce déluge de balle.

D’un même mouvement, huit agents, qui l’avaient entendu, arrêtèrent de tirer pour changer de coté. Les détonations ne s’affaiblissaient pas, à cela se mélangeaient l’odeur de la poudre et celle, nettement plus désagréable, du sang et de la chair en putréfaction provenant des zombies qui étaient de plus en plus proche. Le tout donnait une ambiance chaotique.

- Je n’ai plus de munitions !!! cria un agent où on pouvait sentir la panique envahir la voix.
- Prenez votre Beretta !!! répondit Karl du tac-o-tac.

Karl ne put s’empêcher de faire un pas en arrière lorsqu’il se rendit compte que les zombies n’étaient plus qu’à une dizaine de mètre des voitures. Il visa un zombie qu’il considérait particulièrement proche lorsqu’il entendit le bruit significatif de fin de chargeur. Il sentit une vague de stress lui monter des entrailles lorsqu’il comprit qu’il n’avait plus de balle pour son arme principale. Lâchant son gros calibre qui résonna sur la bitume en tombant par terre, il dégaina son Beretta.
Kurt, de son coté, ne se débrouillait guère mieux. Il venait d’envoyer une paire de zombies en enfer et il rechargeait sa mitraillette avec son dernier chargeur lorsqu’il aperçut des zombies réussissant à se glisser entre deux voitures. Vidant son chargeur sur ceux-ci il parvint à les repousser, mais son arme automatique était désormais vide… ni une ni deux, il la laissa tomber pour prendre son pistolet.

Karl entendit un hurlement à coté de lui et en jetant un coup d’œil, se rendit compte que des zombies avaient réussit à pénétré dans leur périmètre. En effet, un agent était déjà en train de se faire dévorer par trois d’entre eux.
A l’arrière, la situation était tout aussi catastrophique. Un agent parvint à tuer deux zombies avec une seule balle de son Remington mais c’est alors qu’il sentit quelque chose lui agripper le pied. Il n’eut pas le temps de réagir qu’il sentit des dents pénétrés dans sa chair, lui arrachant un cri de douleur. Le monstre avait rampé sous la voiture pour l’atteindre. Par pur réflexe, il tira sa dernière cartouche dans la tête du zombie qui vola en éclat, mais le mal était fait, il était en train de pisser au sang, il allait mourir d’une hémorragie s’il n’arrivait pas à stopper l’écoulement de sang. Cependant, il n’eu jamais l’occasion de se préoccuper d’avantage de ça. Un zombie, qui avait littéralement plongé sur le capot de la voiture derrière laquelle il était, atterrit sur lui, le faisant chuter en arrière. L’agent n’eu pas le temps de se protégé que la mâchoire du zombie se referma sur sa gorge, lui arrachant un deuxième cri de douleur qui fut bientôt étouffé à cause du sang qui était en train de l’étouffer.
Le policier à coté de lui tenta de l’aider et arrosa de balle le zombie qui était en train de le déguster mais c’était trop tard : il était définitivement mort. Cet élan de solidarité lui fut d’ailleurs fatal. Il venait d’achever le zombie que deux autres l’agrippait, l’envoyant au sol. Quelques secondes plus tard, il était lui aussi en train de servir de nourriture aux zombies.

Karl, suite à la scène du « repas » qui s’offrait à lui, avait eu une demi-seconde d’inattention qui faillit lui couté la vie. Lorsqu’il reporta son attention sur les monstres, trois zombies sautèrent sur le capot pour tenter de l’attraper. Il parvint à éviter l’assaut en faisant une petite roulade sur le coté. Cela faisait des années qu’il n’avait plus fait de cascade dans le genre pour échapper à quelque chose lors d’une de ses missions, et en d’autre circonstances, tout le monde aurait rigoler en le voyant, mais là, il se rendit compte qu’il n’y avait plus grand monde pour rigoler. En effet, plus de la moitié des policiers étaient déjà au sol, en train de se faire dévorer par les zombies, tandis que les autres n’avaient plus de munitions pour leurs armes principales et tentaient, avec assez peu de résultat, de s’en sortir en utilisant leurs Beretta. Le chef des S.W.A.T. tenta de crier – en vain – qu’il fallait se replier vers les petites ruelles à tout prix, le vacarme qui régnait ici eu tôt fait de couvrir ses paroles. C’est alors que son regard tomba sur Kurt.

Le jeune officier de police sentit quelque chose l’agripper par derrière. Devinant immédiatement que c’était un zombie, il tenta de se dégager. Se fut peine perdu. Les deux tombèrent au sol, le mort tentant de mordre l’épaule de Kurt. Ce dernier bloquait sa tête tant bien que mal mais il sentait qu’il était en train de perdre du terrain. Il ne s’était pas imaginer que ces choses avaient une telle force. Cherchant à tâtons son Beretta qui était tombé au sol, sa main ne trouva que son couteau de combat réglementaire qui se trouvait à son étui sur sa hanche. Ne perdant pas de temps, il sortit le poignard pour le planter dans la tête de son agresseur, le tuant définitivement. Il poussa un soupir de soulagement tandis qu’il se relevait.

- Attention Kurt !!! hurla à ce moment là Trivian à s’en faire casser la voix.

Mais c’était trop tard. Son protégé ne vit le zombie qu’au dernier moment, lorsque celui-ci lui mordit l’épaule, lui arrachant un gros morceau de chair. Poussant un hurlement de douleur, Kurt tenta de le repousser mais cela ne servit qu’à présenter sa nuque au zombie qui mordit une seconde fois, le faisant à nouveau chuter au sol. Le cadavre allait achever sa proie lorsque des coups de feu résonnèrent et que le corps s’affala sur le sol. Karl agrippa le blessé par son uniforme et commença à le trainer sur le sol, en direction d’une ruelle que ce dernier avait remarqué quelques secondes plus tôt et qui semblait être vide de toute présence indésirable.

- Appuies sur la blessure fils !!! Je vais te sortir de là. tenta de le rassurer le vétéran.

En fait, avec tout ce qui se passait, Karl ne doutait pas que Kurt ne l’avait pas entendu, mais c’était un moyen de se rassurer soi-même. Il ne voulait pas perdre le gamin, pas dans un endroit comme ça, où il finirait en nourriture pour zombie et asticot. « Allez on y est presque » pensa Trivian en voyant la ruelle se rapprocher de plus en plus. Celle-ci n’était plus qu’à quelques mètres lorsqu’il fut dans l’incapacité de tirer plus loin Kurt. Celui-ci semblait avoir doublé, voir triplé, de poids. Il se retourna pour voir ce qui se passait lorsque la vision la plus horrible possible s’offrit à lui : quatre zombies avaient sautés sur ce dernier et étaient en train de le dévoré vivant. Les monstres l’avaient mordu un peu partout, sur les bras, les jambes, le torse, l’abdomen, ses côtes commençaient d’ailleurs à être visibles sur son flanc gauche.

- Non !!! hurla le policier en braquant son arme sur les assaillants, mais rien ne partit, son chargeur était vide.
- Va… t’en… vite… parvint à articuler Kurt malgré sa cagoule avant qu’un zombie ne morde à pleine dent sa gorge et l’achève définitivement.

Karl sentit les larmes lui montés aux yeux en voyant ça mais il n’avait plus le temps. Tout le monde – ou presque – était mort ici, il fallait à tout prix s’enfuir pour pouvoir rester en vie. Ravalant ses larmes et se détournant du cadavre de Kurt, il fit sauter son chargeur vide pour enclencher le dernier qu’il avait. Aussi vite que son corps de cinquante ans le lui permettait, il tenta de rejoindre la petite ruelle qu’il avait aperçut. Alors qu’il allait y parvenir, un zombie, provenant de la droite, tenta de lui sauter dessus. Il réussit à l’esquiver et se retrouva dos contre une voiture. Le zombie tenta de le mordre mais il parvint à l’éviter en plongeant sur sa gauche, il aligna ensuite son agresseur et vida son chargeur sur lui, le faisant chuter au sol, mort.

Se relevant péniblement, ce dernier tenta une nouvelle fois de s’échapper mais un autre zombie l’agrippa dans le dos, le tirant en arrière. Karl se retrouva couché sur le coffre d’un véhicule. D’une main, il retenait la tête du zombie pour éviter de se faire mordre, tandis que de l’autre, il pointa son arme sur lui mais lorsqu’il voulut tirer, il ne put qu’entendre le bruit caractéristique du fin de chargeur. Le zombie précédant lui avait fait vider ses dernières munitions.
Tandis qu’il se battait pour rester en vie, il sentit des mains lui agripper les pieds : un autre zombie tentait de le mordre. Par il ne savait quel réflexe, il lui décocha un coup de pied en pleine tête. Il entendit d’ailleurs quelque chose craquer, sans doute la nuque car le corps chuta en arrière, sans vie. Reportant son attention sur le zombie qui tentait de le mordre, il voyait sa bouche se rapprocher de plus en plus de lui. Dans un ultime effort, il tenta de dévier la mâchoire sur le métal mais il n’y arriva pas : les dents se refermèrent sur sa gorge. Ses cordes vocales avaient dut être tranchées par la même occasion car aucun son ne sortit de sa bouche.
Karl sentit ses forces l’abandonner, il ne parvenait pas à se délivrer de l’étreinte du zombie, sa vue devenait floue, il crut entendre un hurlement au loin, sans doute un autre policier qui se faisait tuer à son tour… Il ne ressentait presque plus de douleur. Ses mains relâchèrent totalement la tête du zombie qui arracha une grosse partie de sa joue gauche.
Karl Trivian était mort. Trois minutes plus tard, plus aucun policier n’était vivant. L’opération n’avait duré qu’une heure cinquante, et ils n’étaient arrivés dans le Centre-ville que vingt minutes plus tôt.

[Ce message a été édité par son auteur pour la dernière fois le 30 mars 2014 à 00:33]
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Posté le 30 mars 2014 à 00:44 | Sujet : [FanFiction Resident Evil] Raccoon City's Disaster

Chapitre VI




Je regardais une nouvelle fois l’heure : 2h41. Ca faisait déjà un peu plus de six heures que l’équipe du S.W.A.T. était partie. J’étais stressé, et je n’étais pas du tout fatigué. J’avais donc proposé à David de prendre le tour de garde pour le moment devant le commissariat, Franck m’avait accompagné. J’avais peur pour mes collègues, le poste de communication étant hors-service, nous n’avions pas la possibilité de les joindre. La seule chose à faire était d’espéré qu’ils reviennent tous saint et sauf.
Quoi qu’il en soit, depuis que j’étais posté ici il n’y avait eu aucun problème. Seul un zombie avait tenté de forcé la grille mais je l’avais achevé d’un coup de couteau dans le crâne entre les barreaux de cette dernière. Je voulu boire une gorgée de la bouteille d’eau que j’avais pris dans le distributeur tout à l’heure lorsque je remarquais qu’elle était déjà vide.

- J’en ai marre… ne pus-je m’empêcher de marmonner.
- T’as dis quelque chose ? me questionna Franck, je l’avais sortit de ses pensées apparemment.
- Non rien. Je pensais juste à l’équipe du S.W.A.T., j’espère qu’ils vont bien.

Franck garda le silence. Il connaissait mon avis sur cette mission suicide, il n’était pas nécessaire d’en reparler. Je m’appuyais contre la grille en poussant un nouveau soupir et passant une main dans mes cheveux. J’avais toujours pas récupéré mon couvre-chef que j’avais laissé au premier étage… bah j’en aurais certainement plus besoin désormais. Mon attention fut alors attiré par quelque chose sur le toit d’un bâtiment voisin, à environ une vingtaine de mètre. J’avais cru apercevoir « un truc » qui se tenait à quatre pattes. Mais je n’en étais absolument pas certain. La distance et la nuit ne m’aidait pas pour voir. C’était peut-être mon imagination.

- Ian, Franck, il va y avoir une réunion, le sergent vous demande. retentit une voix derrière moi.

Je ne pus m’empêcher de sursauter en l’entendant. Je me retournais immédiatement, pointant mon fusil à pompe vers la source de la voix, puis je rabaissais mon arme lorsque je remarquais que c’était Kenny, de la même équipe que moi. Je ne le connaissais pas très bien, ne lui ayant jamais réellement parler. Je me contentais de lui répondre par un geste positif de la tête avant de me diriger vers les doubles portes avec Franck. Quelques minutes plus tard, on se retrouvait à nouveau dans cette satanée salle de réunion, le commissaire était déjà là. Je pouvais voir qu’il n’était pas bien, ses cheveux trempés par la sueur étaient collés sur son crâne et il avait une mine abominable. Pas étonnant avec tout ce qu’il se passait pour le moment.

- Messieurs, nous avons un problème grave qui nous concerne tous.

Haussant les sourcils, je me demandais bien ce qu’il pouvait y avoir comme problème grave mis à part les zombies qui infestaient la ville. La situation était suffisamment désespérée comme ça. Durant l’espace de quelques secondes, j’eu peur que ça concernant l’équipe du S.W.A.T. mais je chassais bien vite cette idée de ma tête. Les systèmes de communications étaient détruits et s’ils étaient revenus, on le saurait.

- Ce problème est à la fois simple et très problématique : la nourriture. laissa-t-il tombé.

Durant quelques secondes, je ne compris pas. A en voir la mine de Franck, lui non plus apparemment. Puis petit à petit je me mis à comprendre. En effet, c’était un problème relativement grave quand on y pensait. Cependant, la plupart de mes collègues ne semblaient pas avoir encore compris ce qu’il voulait dire.

- Oui, vous avez bien entendu. Inutile de vous rappeler que nous nous trouvons dans un commissariat et qu’à part quelques sandwichs et bouteilles d’eau, nous n’avons plus aucune nourriture. Pour le moment vous ne le ressentez peut-être pas, mais d’ici peu, la faim va vraiment nous poser problème.

Brian Irons marqua une petite pause pour s’éponger le front avant de reprendre.

- Voila donc ce que nous allons faire : il me faudrait des volontaires pour faire une sortie dans le supermarché le plus proche, je crois qu’il y en a un à cinq kilomètres d’ici. Si des pillards ne s’en sont pas emparés, il devrait y rester beaucoup de vivre, de quoi tenir le siège ici encore quelques temps. Alors, y-a-t-il des volontaires ? demanda le commissaire en regardant l’assistance tandis qu’un agent de l’équipe de nuit levait la main.
- Monsieur, excusez-moi.
- Oui ? Vous êtes volontaire ?
- Heu… non… désolé… est-ce que vous avez eu des nouvelles du S.W.A.T. ?
- Hé bien…
Irons marqua une petite pause, il sembla chercher ses mots. Non, malheureusement nous n’en avons pas, car comme vous le savez, « quelqu’un » a saboté le système de communication, donc nous ne pouvons plus communiquer avec eux. Mais cela ne fait que six heures qu’ils sont partit. Avec tout ce qui se passe en ville, la plupart des rues doivent être bloquées et ils ont dut faire énormément de détour. De plus, s’ils ont trouvé des civils en difficultés, ils ont prit du retard. Mais ne vous inquiétez pas, je suis certain qu’ils vont très bien et qu’ils seront très bientôt de retour parmi nous. acheva-t-il d’un ton qui ne laissait pas de place à la réplique.

L’agent ne posa plus de question, mais je vis à son visage qu’il n’était pas du tout satisfait par la réponse du commissaire. Moi non plus à vrai dire je n’étais absolument pas satisfait. Déjà que je ne l’étais pas avant même qu’ils soient partit mais alors maintenant.

- Alors, quelqu’un se porte-t-il volontaire ? La mission ne devrait pas durer plus d’une petite heure, vous n’avez qu’à vous rendre sur les lieux, chargez le maximum de provisions et revenir.
- C’est bon je vais m’en chargez.
Résonna une voix derrière moi que je ne connaissais que trop bien.
- Sergent Ford… je suis désolé, mais très honnêtement, je préfèrerais que vous restiez ici à commander nos effectifs, Vous nous serez plus utile ici que dehors. Quelqu’un d’autre ? demanda à nouveau Irons sans laisser la chance à David de discuter.
- Moi je vais y aller.

Je fermais les yeux quelques secondes, priant pour avoir mal entendu. Lorsque je les rouvrais, je ne pus que constater : Ivan s’était porté volontaire. Je le connaissais suffisamment bien pour savoir que lorsqu’il prenait ce ton pour parler, il n’y avait aucune chance qu’on lui fasse changer d’avis. Il était appuyé contre le mur du fond, attendant la suite des événements. Je reportais ensuite mon regard sur Irons qui sembla satisfait que quelqu’un finisse par se dévouer.

- Je vous remercie Pudjak. Quelqu’un d’autre encore ? L’idéal serait d’avoir au moins cinq personnes pour cette mission qui, je le répète, est de la plus haute importance.
- Nous, on y va également.
se fit entendre une autre voix devant moi.

Au premier rang, deux agents se levèrent. C’était des membres de l’autre équipe, je ne les connaissais pas particulièrement mais je savais qu’ils s’appelaient Nick et John et que c’était deux frères. Mis à part ça…
Irons se contenta d’affiche un sourire en voyant les deux nouveaux volontaires. Une nouvelle fois, il parcourut la salle du regard, attendant patiemment que deux autres personnes se dévouent.

- On dirait que ce gros porc va pouvoir bouffer à nouveau comme il veut. marmonna une voix derrière moi pleine d’amertume.

C’était Steven qui venait de dire ça. Sa haine pour le commissaire était bien connue au sein des agents. En fait, avant il était inspecteur, mais suite à une affaire de meurtre en série il y a trois ans, impliquant un directeur de chez Umbrella, il a été rétrogradé par le commissaire sans autre explication. Bien évidemment, il avait tenté de porter plainte aux affaires internes, mais rien n’y fait, le chef avait eu gain de cause. Une autre voix relativement timide me fit sortir de mes pensées à ce moment là.

- Je suis aussi volontaire.

Marty venait de se désigner. Cependant, je n’étais absolument pas certain qu’il voulait réellement y aller. Tandis que je le regardais, je pouvais voir qu’il tremblait des mains et était en nage, pourquoi voulait-il donc y aller ? Y avait une autre raison, c’était obliger.

- Je vous remercie. Un dernier ?

Mon regard croisa à ce moment là celui de Jean. Il y avait une petite lueur dans ses yeux… il m’adressa un signe de tête pour me demander si je voulais y aller. Je me contentais de lui répondre par la négative. Je ne voulais pas y aller, j’avais peur… Peur d’être coincer par ces saloperies là-dehors et de me faire dévorer vivant. J’étais peut-être égoïste sur ce coup là, mais tant pis. Le français poussa un petit soupir. A ce moment là, je sus ce qu’il allait faire, et je m’apprêtais à l’en empêcher lorsque Franck m’agrippa le bras, me faisant un petit geste de la tête pour me dire de le laisser faire.

- Vous avez votre cinquième homme.

Je regardais mon ami, son lance-grenade entre les mains. Il était déterminé à réussir cette mission, ça se voyait dans son regard. Je sus, à ce moment là, que quoi que je puisse dire, je n’arriverais pas à le faire changer d’avis.

- Très bien ! résonna la voix de Irons, visiblement satisfait de la tournure que prenait les événements. Voila comment vous procéderez, vous partirez d’ici à quatre heures du matin, c'est-à-dire dans environ trois quart d’heure. Vous prendrez un fourgon et vous dirigerez vers le supermarché le plus proche. Vous remplirez autant que vous pourrez le véhicule et vous revenez. Normalement, cette mission ne devrait pas prendre plus d’une heure. Des questions ? Non ? Alors la réunion est terminée, vous pouvez retourner à vos postes messieurs.

Ce passage raconte les événements de l’équipe qui doit rapporter des vivres, se sera donc écrit à la troisième personne

Les cinq agents qui s’étaient portés volontaire pour rapporter des vivres étaient prêts à partir. Jean avait été désigné chef d’équipe par David. Pas qu’il soit le plus gradé parmi eux, le grade ne voulait plus dire grand-chose depuis le début de cette crise, mais c’était en lui que ce dernier avait le plus confiance. Les autres n’avaient émis aucune objection. Ne sachant pas ce qu’ils allaient rencontrer durant la mission, ils avaient tous reçu un petit supplément de munitions pour leurs armes principales ainsi que pour leurs armes de poing. Ca ne serait pas de trop pour sortir dans la ville qui était, à l’heure actuelle, certainement habitée que par des zombies.

Jean s’installa derrière le volant, Ivan coté passager et les trois autres à l’arrière. Prenant leur courage à deux mains, ils sortirent du parking sous-terrain, se retrouvant dans les rues de Raccoon City. Leurs réactions en découvrant l’hécatombe qui régnait en ville était sensiblement la même que celle des membres du S.W.A.T., quelques heures plus tôt.
A l’arrière, si Marty était toujours la victime de tremblement et frôlait la crise cardiaque, Nick et John étaient plus décontractés. Le premier des deux avait la réputation d’être un gars sympa toujours de bonne humeur tandis que le second était beaucoup plus réservé. Beaucoup de personne se demandait d’ailleurs ce qu’il était venu faire dans la police vu qu’il ne présentait pas réellement d’entrain à faire son travail. D’après ceux qui étaient de la même promotion que lui, il était devenu flic juste pour suivre son petit frère sur qui il veillait depuis que leurs parents étaient morts. Drôle de motivation pour faire un métier à risque comme-ci.
Tandis que le fourgon s’engageait dans une petite ruelle qui semblait être vide de tous ennemis, Marty se leva. Ce dernier se dirigea vers la vitre – abaissée – qui séparait l’arrière de la cabine du conducteur.

- Arrête le véhicule Jean.
- Qu’est-ce qui se passe ?
demanda Ivan tandis que Jean s’arrêtait.

Marty serra un peu plus son Remington entre les mains tandis qu’il hésitait à répondre à la question du croate. Il croisa ensuite le regard du conducteur et ne put s’empêcher de regarder le sol, ne supportant pas de le regarder dans les yeux. Vu qu’il ne répondait pas, Jean se décida à prendre les devants. Plus vite ils en auraient finit avec cette discussion et plus vite ils pourraient partir de là, rester ainsi avec le moteur tourner dans cette ruelle ne le rassurait pas spécialement.

- Marty qu’est-ce qui se passe ?
- …
- Si tu ne nous dis pas ce que tu veux on ne pourra rien faire.
- Je… hé bien…
se risqua-t-il. En réalité, je ne me suis pas porter volontaire pour faire cette mission, et à vrai dire j’en ai rien à foutre de trouver des vivres et de les rapporter au commissariat.
- Pourquoi t’es venu alors ?
se fit entendre la voix de gamin de Nick.
- Ma femme… répondit Marty avec une voix brisée au bord des larmes.
- Ta femme ?
- Oui… je… elle est restée dans notre appartement.
- Mais pourquoi tu n’as rien dit au moment où Irons a décidé de condamner les entrées ?
- J’avais peur…
se contenta-t-il de répondre. J’avais peur qu’on me jette dehors si je voulais mettre ma femme à l’abri, alors j’ai rien dit… et maintenant elle est peut-être morte par ma faute !!!

Des larmes commencèrent à couler le long de ses joues. Le silence régna dans l’habitacle. Personne ne trouvait quoi dire. Cette situation dura cinq bonnes minutes, jusqu’à ce que Marty réussisse à retrouver son calme pour pouvoir parler.

- Je vais sortir ici, je me débrouillerais pour retourner jusque chez moi.

Jean et Ivan se regardèrent, ne sachant que faire. Même s’il n’était pas un leur ami proche, ça restait un collègue et ils devaient s’entraider. De plus, le français avait été nommé chef d’équipe, il ne pouvait décemment pas laisser partir comme ça un de ses hommes, surtout pour l’envoyer à une mort certaine.

- Marty, voila ce que je te propose : tu nous aide à remplir la mission en venant avec nous, puis, nous viendrons avec toi chercher ta femme. A ce moment là, à toi de voir ce que tu voudras faire.

L’agent ne répondit pas, se contentant de regarder son chef d’un soir. Il ne voulait pas attendre une minute de plus avant d’aller retrouver sa femme, Lana. Mais il savait qu’il n’avait pas le choix, s’il partait tout seul comme ça, sans véhicule, il ne ferait pas deux cents mètres avant de se faire tuer. C’était la triste réalité… Il se contenta donc de lui faire un simple geste de la tête pour le remercier de sa décision et alla se rassoir, à coté de John, qui était resté silencieux.
Le petit groupe reprit sa route, se dirigeant vers leur objectif. Ivan regarda alors son meilleur ami. C’est vrai qu’avec toutes ces histoires, ils n’avaient pas vraiment pris en compte le problème de la famille. Pour lui, il n’y avait pas de problème, il était divorcé et elle était repartie depuis des années en Croatie. Mais il savait que Jean était marié. Il se risqua donc à lui poser la question.

- Et ta famille ?
- Il n’y a pas de problème, ils sont en sécurités.
- Ils sont où ?
- Chez mes beaux-parents, ils sont partit là bas il y a une dizaine de jours, le hasard fait bien les choses. Ils devaient revenir hier normalement, mais avec les nouvelles comme de quoi la ville est frappée par une « grippe », ils seront surement restés à Boston.
- Et s’ils ont essayés de revenir en ville ?
demanda Ivan.
- Les militaires qui font le blocus de la ville les auront empêchés de rentrer.
- Ha, tu as vraiment pensé à tout.
se contenta-t-il de dire tandis que son ami affichait un petit sourire.
- La seule chose qui me fait peur en fait, c’est de mourir ici et de ne plus les revoir. reprit Jean d’un ton fatigué.

Les dernières paroles du français jetèrent un froid dans la cabine. Les deux hommes gardèrent ensuite le silence. A l’arrière, Marty était un peu plus serein, il priait pour que Lana soit seine et sauve. Il se demandait toujours comment il avait put être assez lâche pour ne pas aller la rejoindre dé le début. S’il lui était arrivé quelque chose pendant qu’il n’était pas là, il ne se le pardonnerait jamais.

Un quart d’heure plus tard, ils arrivèrent en vue du supermarché. Le fourgon s’immobilisa sur la route devant le bâtiment. Observant les alentours, Jean n’aperçut que quelques zombies disperser sur l’avenue. Ceux-ci se dirigeaient vers eux mais ils étaient encore assez loin, normalement, ils auront finit de faire le plein de provision avant qu’ils ne les atteignent. Prenant une profonde inspiration, Jean saisit son lance-grenade, vérifiant qu’il était bien chargé puis se tourna vers ses collègues.

- Alors comme on a dit : on ne prend que le nécessaire et ce qui est nutritifs, des aliments non-périssables, des conserves, et surtout beaucoup de bouteilles d’eau. Et je vous le dis tout de suite, faites pas les cons avec vos bières et toutes vos conneries, compris ? Alors c’est partit.

Suite à ça, les cinq agents sortirent du fourgon, braquant leurs armes autour d’eux et se couvrant mutuellement pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Une fois arrivé à l’entrée du supermarché, ils remarquèrent que les battants étaient ouverts, signe que quelqu’un était déjà passé par ici. Jean fit signe à Ivan d’entrer le premier, puis à John de le couvrir. Les deux désignés rentrèrent dans le bâtiment, il y faisait sombre. Le disjoncteur avait dut sauter car il n’y avait plus de courant. Heureusement, la lumière provenant des lampadaires dans la rue éclairait l’intérieur par les vitres, la plupart d’entres elles étant brisées.

John et Ivan explorèrent le magasin, ils constatèrent rapidement que la plupart des rayons avaient déjà été pillé, et ça, ce n’était pas l’œuvre des zombies. Mais ils n’avaient pas le temps de se préoccuper de ça. John retourna chercher ses collègues tandis qu’Ivan commençait déjà à charger dans un sac des provisions. Ils ne devaient pas perdre de temps.

- C’est bon, R.A.S., la voie est libre. informa John à ses équipiers.
- Parfait, Nick, on y va, Marty, tu monte la garde ici. Préviens-nous si jamais les zombies sont trop proches, on fait aussi vite qu’on peut.

Suite à quoi, Jean s’engouffra dans le supermarché, suivit de John et Nick. Ils rejoignirent rapidement le croate qui avait déjà finis de remplir un sac et engouffrait déjà des bouteilles d’eau dans le second. Les trois nouveaux arrivants s’attelèrent eux aussi à la tâche, tentant de faire cela le plus rapidement possible.
Soudain, le chef de l’équipe redressa la tête : il avait la sensation qu’ils n’étaient pas seuls ici. Il resta ainsi quelques secondes à la recherche d’un bruit ou quelque chose dans le genre qui pourrait trahir la présence d’un indésirable. Mais rien… il se remit donc à charger son sac, pensant que ce n’était que le fruit de son imagination. Cependant, moins d’une minute plus tard, un bruit de boite de conserve heurtant le sol se fit entendre. Immédiatement, Jean, Ivan et Nick braquèrent leurs armes dans le vide, ne sachant pas d’où venait ce bruit. John avait chargé deux sacs de provisions sur son dos pour les rapporter au fourgon donc il laissa ses camarades s’occuper de ça.

- Est-ce que vous avez bien vérifié s’il n’y avait personne ? demanda un Jean qui était à cran.

Ivan lança un regard dans une direction. Le chef n’eu pas besoin que ce dernier dise quelque chose, il avait parfaitement compris ce qu’il voulait dire.

- La réserve bordel de merde…

Jean fit quelques pas en avant mais s’arrêta lorsqu’un autre son parvint à ses oreilles. On aurait dit que c’était des bruits de pas mais aussi comme si des griffes frottaient sur le sol. Une chose était certaine, ce n’était pas un zombie ni un humain qui se trouvait là, derrière les rayons. Nick ravala difficilement sa salive tandis que le bruit se rapprochait de plus en plus. Ivan lança un regard à son chef, attendant sa décision pour agir. Jean ne savait pas, justement, quelle décision il devait prendre dans une pareille situation. S’il était certain que la « chose » savait qu’ils étaient là, il aurait fait feu à volonté, mais là…

- Chef… se risqua à murmurer Nick.

Il n’eu pas le temps de terminer sa phrase : un horrible cri suraigüe résonna dans le rayon d’à côté. Puis, quelque chose apparus au dessus d’eux avant d’atterrir juste devant John. La chose avait une forme humanoïde, mais elle n’avait rien d’humain. Elle devait mesurée dans le mètre dix, vingt grand maximum, et était recouverte de ce qui ressemblait à des écailles. De plus, ses bras ne se terminaient pas par des mains, mais par des griffes immenses qui semblaient extrêmement mortelles. Le sang qui perlait encore sur ces dernières en témoignait. Ivan fut le plus rapide et mit directement le monstre en joue avec son fusil à pompe mais ne put tirer : le plus vieux des deux frères était également dans sa ligne de mire.

- John pousse toi de là !!! cria le croate afin de le faire réagir.

Malheureusement, alourdit par les sacs qu’il portait, l’agent n’eu pas le temps de comprendre ce qui se passait que la créature sautait déjà dans sa direction, le décapitant proprement d’un seul coup de griffe. La tête roula sur le sol aux pieds d’Ivan tandis qu’une gerbe de sang termina sa course sur Jean.

- John !!! hurla son frère à s’en casser la voix.

Pointant son Desert Eagle sur le monstre, il tira dans sa direction mais son ennemi fut plus rapide, étant doté d’une vivacité vraiment inhumaine. Sautant dans les airs pour éviter de se faire toucher par Nick, la chose atterrit derrière ce dernier. Pris de vitesse et aveuglé par la rage, il n’entendit pas Ivan qui lui criait de se jeter au sol. Il tenta de se retourner pour faire payer son crime au meurtrier, il fut prit une seconde fois de vitesse. Le monstre, qui avait reçut le doux surnom de Hunter de la part de ses créateurs, plongea telle une flèche sur sa seconde proie : le coup de griffe qu’il assena à Nick ne fut pas fatal, mais son bras droit s’arracha à son corps, tombant par la même occasion par terre. Poussant un hurlement de douleur, il tenta de stopper l’hémorragie de sa plaie mais ses souffrances s’arrêtèrent rapidement lorsque la griffe l’empala, le tuant sur le coup.

Ivan, se moquant à présent de toucher ou non Nick, fit cracher son Remington. Mais le Hunter, qui avait vu le coup venir, et visiblement doter d’une certaine forme d’intelligence primaire, plaça le corps de sa victime entre lui et le croate. Ce qui eu pour résultat que ce fut le cadavre qui reçut les plombs, déchiquetant encore un peu plus son corps sans vie. C’est alors qu’un projectile de 40mm heurta de plein fouet le Hunter. L’explosion qui en résultat aurait réduit n’importe qui en cendre, mais le monstre était toujours debout, ressemblant à une torche vivante, tentant de se débarrasser des flammes qui le consumait petit à petit. Finalement, le monstre tomba au sol et après un dernier spasme, rendit totalement l’âme. Jean ne put s’empêcher d’observer la créature encore quelques secondes, jusqu’à ce qu’Ivan le sorte finalement de sa léthargie.

- Allez mec il faut filer d’ici, il y en a peut-être d’autre !

Reprenant ses esprits, Jean jeta un dernier coup d’œil aux cadavres de ses deux collègues qui venaient de périr sous ses yeux. Il avait déjà vu des policiers se ferrent tuer durant le service, mais pas de cette façon… marmonnant un petit « je suis désolé », il s’arracha à cette contemplation et ramassa les sacs de provisions qu’il avait chargé. Même s’ils avaient perdus deux hommes durant cette mission, il ne fallait pas que leurs sacrifices aient été vains. Alors qu’il allait s’élancer vers la sortie, des coups de feu attirèrent son attention, ceux-ci provenaient de l’extérieur. Avec tout ce qui s’était passé avec ce monstre, il n’avait même pas remarqué que du vacarme provenait de dehors depuis plus de deux minutes.

- Mais qu’est-ce qu’il se passe là-dedans ? cria Marty à l’encontre de ceux qui étaient toujours à l’intérieur.

Jean et Ivan se précipitèrent à l’extérieur pour constater la situation catastrophique dans laquelle ils étaient : une foule de zombie, sans doute attirer par les bruits et l’odeur de la chair fraiche, se rapprochaient dangereusement du supermarché. Plusieurs avaient déjà été tués par Marty mais ça ne faisait pas une grosse différence.

- Allez, montez dans le fourgon, je vous couvre. déclara Ivan.

Tirant sur son pompe, il lâcha une cartouche qui fit sauter la tête d’un zombie trop proche à son gout. Ne s’arrêtant pas là, il continua à faire cracher le feu à son Remington. Les chevrotines explosaient littéralement tout ce qu’elles touchaient. Ses deux équipiers étaient déjà monté dans le fourgon et venait de mettre le contact lorsqu’il tomba à court de munitions. Tentant de recharger comme il pouvait il ne remarqua pas le zombie qui s’approchait de lui dans son dos.

- Derrière toi Ivan ! cria Jean afin de le prévenir du danger.

Laissant tomber l’idée de recharger son arme par manque de temps, il se retourna et le frappa avec la crosse de son fusil avant de tenter de monter à l’avant du véhicule. Alors qu’il allait grimper, il sentit quelque chose lui agripper la jambe et avant qu’il n’ait eu le temps de se dégager, des dents putrides pénétraient dans sa chair, lui arrachant un morceau de son mollet. Poussant un cri de douleur, il laissa tomber son fusil à pompe sur le sol pour dégainer son Beretta. Quelques balles plus tard, le zombie relâcha finalement sa prise et il put entrer dans le fourgon, celui-ci démarrant immédiatement en trombe. Ivan poussa à nouveau un cri tandis qu’il tentait de stopper la coulée de sang.

- Marty. appela Jean. Il y a une trousse de secours à l’arrière.
- C’est bon,
tenta de le rassurer son ami, j’ai juste besoin d’une bande, il ne m’a pas mordu trop profondément, ça ne devrait pas causer trop de problème.

Quelques minutes plus tard, Ivan avait bien bandé sa jambe et ne ressentait plus beaucoup de douleur, plus de peur que de mal se dit-il. Cependant, Jean n’était pas aussi rassuré que lui, il lui en fit d’ailleurs part.

- Ivan… tu te souviens de cette gamine l’autre jour à la grille de l’entrée du commissariat ?
- Oui…
- Elle était recouverte de morsure… et elle est devenue une…
- Je sais, j’y pensais… mais les morsures étaient beaucoup plus grave, à un point que ça l’a tuée. Moi je n’en ai eu qu’une petite, ça ne devrait pas être mortel, ne te tracasse pas.


Jean garda le silence, priant Dieu pour que le croate ait raison sur ce coup là. Il avait déjà perdu deux de ses collègues dans ce supermarché, il ne tenait pas à perdre son meilleur ami en plus de ça. Le silence s’installa ensuite dans l’habitacle pendant plusieurs minutes. Se fut finalement Marty qui le brisa.

- Qu’est-il arrivé à John et Nick là-dedans ?

Jean ne répondit pas. Ivan se chargea donc de raconter ce qui s’était passé dans le supermarché.

- On avait remplis les sacs de nourriture lorsqu’on a entendu du bruit provenant de la réserve. Jean s’apprêtait à aller voir ce que c’était lorsqu’un monstre atterrit au milieu du groupe. Je… on n’avait jamais vu un truc du genre avant… elle était beaucoup plus rapide et dangereuse que les zombies. Elle semblait être recouverte d’écailles et de couleur verdâtre. Elle les a tués tous les deux avant même que nous puissions lui tirer dessus. De plus, elle n’avait pas de main mais des griffes… c’est à peu près tout, je ne sais pas d’où venait cette saloperie et je ne veux pas le savoir, j’espère juste que c’était la seule.

Ivan avait dit tout cela très lentement, marquant des pauses fréquemment. Une fois son récit terminé, il émit un grognement en sentant un élancement dans son mollet. Il pesta contre le zombie qui lui avait fait cette blessure mais savait qu’il devait s’estimer heureux, elle n’était pas fatale. Les civils qui s’étaient transformés en zombie ne pouvaient pas en dire autant malheureusement.
A l’arrière, Marty n’avait plus rien dit, encore choqué par les déclarations de son collègue. Déjà lutter contre une armée de zombie c’était pas facile, mais si des monstres munis de griffes aussi tranchantes que des lames de rasoirs s’ajoutaient à ça, ça allait vraiment devenir pénible. Quelques instants plus tard, ce dernier se releva d’un seul coup pour se diriger vers l’avant.

- Jean, où est-ce qu’on va là ?
- On rentre.
- Quoi ? Mais ce n’était pas ce qui était convenu !
- Désolé Marty, mais on a déjà perdu deux hommes, il faut rentrer, c’est trop risquer de trainer encore en ville.
- Jean, tu m’as menti alors ? Je pensais que tu étais du genre à respecter tes engagements !
- Marty, essaye de comprendre…
répondit Ivan à la place de Jean, voyant que ce dernier gardait le silence.
- Que j’essaye de comprendre ? Mais Ivan c’est de ma femme dont il est question là !
- Femme que tu as abandonnée y a de cela plusieurs jours.
se contenta de lui répondre le chef d’équipe.

Suite à cette dernière remarque, Marty garda le silence. Lacombe n’avait pas tout à fait tord, il n’empêche que ces paroles étaient cruelles pour lui. Ce dernier ne voulait pas se montrer méchant, lui aussi avait une famille, mais en tant que responsable de cette mission, il devait faire rentrer tout le monde au bercail. Il avait déjà perdu deux hommes, pas question d’en perdre d’autre.

- Vous avez raison, reprit Marty, se serait égoïste de ma part de vous faire courir des risques pour une raison qui ne regarde que moi. Arrêtez le camion, j’irais tout seul, c’est plus très loin.
- Non mais tu es fou ?
s’emporta Ivan. Tu ne feras pas deux cents mètres dans cette ville avant de te faire tuer par les zombies, sans parler de la créature du supermarché, qu’est-ce que tu feras s’il y en a d’autre en ville et que tu les croises ?

Marty ne répondit pas, se contentant de se diriger vers les portes à l’arrière du fourgon, attendant que le conducteur arrête le véhicule. Finalement, Jean freina d’un coup sec avant de donner un coup sur le volant.

- D’accord c’est bon, c’est bon. On va venir avec toi. Mais si jamais il y a le moindre problème, on se tire, avec ou sans toi, c’est bien compris ? finit par décider ce dernier.
- Merci. se contenta de répondre Marty, conscient qu’il avait de la chance que son chef change d’avis.

Suite à quoi, le français reprit la route, se dirigeant vers le domicile de son collègue. Malgré tout, il restait persuadé qu’il faisait une erreur monumentale.
Une vingtaine de minutes plus tard, ils arrivèrent enfin devant le bâtiment où se trouvait l’appartement de Marty. Ce dernier tremblait terriblement. Il ne savait pas dans quel état il allait retrouver sa femme… morte ou vivante ? Ou bien pire encore ? Il allait le savoir d’ici peu. Le moment des retrouvailles se comptait en une poignée de minutes, mais il avait l’impression que ça durait des heures. Jean, de son côté, observait les alentours avant de couper le moteur, s’assurant qu’il n’y avait aucun gêneur dans les environs. Une fois assuré de ça, il se retourna vers les autres pour leur dire que c’était bon, empoignant son lance-grenade au passage. Ivan, de son coté, sortit son Beretta, ayant perdu son fusil à pompe lorsqu’il s’était fait mordre.

Les trois hommes descendirent ensuite du fourgon, s’avançant prudemment vers l’entrée du bâtiment. Premier mauvais signe : les doubles portes d’entrées étaient complètement défoncés. L’une des deux pendait encore par une charnière tandis que l’autre était à même le sol. Le rythme cardiaque de Marty s’accéléra encore un peu à cette vue. Un peu trop rapidement au gout de Jean, il pénétra dans le bâtiment, tandis que ce dernier couvrait les arrières du groupe avec son M79.

Lorsqu’Ivan pénétra dans la cage d’escalier, Marty avait déjà commencé à grimper les marches pour se diriger vers les appartements. A cause du stress qui le submergeait, il en devenait négligeant, ce qui était dangereux pour tout le groupe. Suivant avec prudence son collègue, il commença l’ascension lentement, faisant attention à une quelconque présence ennemie. Au premier abord il ne semblait y avoir personne ici, tout était silencieux. Mais dans le supermarché aussi il faisait calme, et quand on voit le résultat…
Jean, qui suivait Ivan, remarqua à ce moment-là que ce dernier trainait quelque peu sa jambe blessée. Mauvais signe.

- Ivan, ta jambe ça va ?
- Oui, tracasse… juste que la morsure me démange comme c’est pas permis, mais tracasse, c’est supportable. Quand on retournera dans le fourgon, je devrais changer le bandage, je le sens plein de sang.


Une fois arrivé au troisième étage, Marty tenta d’ouvrir la porte qui se trouvait sur sa gauche, sans succès. Il se retourna vers les deux autres qui venaient de le rejoindre.

- La porte est verrouillée, elle doit être encore à l’intérieur.

Jean pensa à ce moment qu’il tentait vraiment de se rassurer par n’importe quel moyen. C’était compréhensible, il avait besoin de ça, mais il risquait de tomber de haut une fois rentré à l’intérieur. Il garda cependant son commentaire pour lui-même. Marty, de son côté, se colla contre la porte pour tenter d’entendre quelque chose, mais en vain.

- Lana ? Tu m’entends ? C’est moi, ouvre moi…
- Tu entends quelque chose ?
demanda Ivan.
- Non… Lana ? répéta Marty un peu plus fort.
- Elle doit…
- Lana !
cria-t-il cette fois-ci. Ouvre je t’en prie !
- Doucement…
s’énerva Jean. Tu risque d’attirer du monde.
- Je m’en fou. Donnez-moi un coup de main s’il vous plaît.


Il se recula alors de quelque pas puis donna un violent coup d’épaule sur la porte. Celle-ci s’ébranla quelque peu mais ne céda pas. Jean et Ivan se joignirent à lui, puis, ensemble, tentèrent de l’enfoncer.

- Elle est en acier renforcée ou quoi cette porte ? se plaignit Ivan en se massant l’épaule.
- Elle a dut la barricader avec un meuble. répondit Marty plein d’espoir.

Ils finirent par enfoncer la porte dix minutes après pendant lesquelles ils s’acharnèrent dessus. Lorsqu’ils rentrèrent enfin dans l’appartement, ils comprirent que c’était une commode qui la bloquait de l’intérieur. Marty se précipita ensuite dans le salon, tandis que les deux autres étaient en train de sécuriser les lieux. Même si c’était verrouillé de l’intérieur, ils préféraient rester prudents.

- Lana ?

En entendant cela, les deux amis se précipitèrent dans le salon pour voir ce qui se passait et là, ils restèrent interdits devant le spectacle qui s’offrait à eux. Lana était bien là, mais dans quel état… celle-ci avait une énorme plaie à l’épaule, tandis qu’il lui manquait carrément la main gauche. La femme de Marty, ou plutôt, son ex-femme, se dirigeait vers ce dernier qui n’esquissait pas le moindre geste, ayant même laissé tomber au sol son fusil, sans doute pétrifié par ce qu’il voyait. Malgré ça, l’état de zombification de sa femme n’était plus à prouver. Le mieux qu’il avait à faire pour elle à présent, c’était de mettre fin à cette pâle imitation de vie qui l’habitait. Ivan observa quelques secondes son collègue et voyant comme il tremblait, il comprit qu’il n’arriverait pas à tirer sur la femme qu’il aimait.

- Marty, je suis désolé, mais…
- Non… tais-toi.
- Il faut partir, le mieux que tu puisses faire pour elle maintenant est de mettre un terme à ses souffrances.
- Comment veux-tu que je fasse ça ?
répondit amèrement Marty, en larme.

Ivan ne répondit pas, il regarda ensuite Jean qui était resté dans l’encadrement de la porte. Ce dernier détourna le regard lorsqu’il comprit ce que le croate attendait de lui. Il soupira avant de lever son arme, alignant la tête du zombie.

- Marty, tu devrais sortir, tu n’as pas à assister à ça.
- Attends, qu’est-ce que tu fais ?
répondit-il en se retournant.

L’homme ne prit pas la peine de répondre, Marty avait parfaitement comprit ce qu’il voulait dire par là. Il allait tirer lorsque ce dernier s’interposa entre sa femme et son collègue, mettant les bras en croix. Ivan remarqua la lueur de démence présente dans ses yeux. Il comprit à ce moment là qu’au moindre mouvement mal-interprété, un échange de coup de feu allait se produire.

- Marty… écoute moi, elle n’est plus humaine… tu ne veux quand même pas défendre un zombie ?
- Je… ça… non… je ne peux pas te laisser faire ça !

- Espèce d’idiot. marmonna Ivan entre ses dents.
- Holà, calmez-vous les gars, aucun de vous deux ne veut faire une bêtise qu’il regretterait après hein ? tenta de calmer les choses Jean.

Les trois hommes étaient à cran. Ivan jeta un regard vers Lana et remarqua qu’elle n’était plus qu’à deux mètres derrière son collègue. Il marmonna alors un vague « désolé » avant de l’empoignée pour l’envoyer sur le côté. N’ayant plus de temps à perdre, il tira une balle qui alla perforée le crâne du zombie. Le cadavre chuta lourdement au sol, le bruit étant étouffé par le tapis.

- Non ! hurla à ce moment-là Marty.

Celui-ci eut alors une réaction à laquelle Ivan ne s’était pas attendu : il dégaina son arme de poing, et sans la moindre hésitation, tira une balle vers ce dernier. Le projectile alla s’enfoncer dans son ventre, lui faisant poussé un cri de douleur, chutant lui aussi au sol. Jean ne perdit pas de temps pour riposter, tirant une grenade de son M79 vers Marty, qui fut littéralement pulvérisé par la cartouche de 40mm. Le feu gagna alors rapidement le tapis, puis les tentures des fenêtres. D’ici quelques minutes, tout l’appartement allait être gagné par les flammes.

De l’autre coté de la rue, quelques heures auparavant, un groupe d’une dizaine de survivants avait trouvé refuge dans un magasin de vêtement. Ils avaient barricadé les fenêtres avec quelques planches qu’ils avaient trouvé ici et là. Se pensant en sécurité dans cet abri provisoire, ils avaient décidé d’y rester pour se reposer quelques temps. Malheureusement, ils avaient fait l’erreur de laisser entrer quelqu’un qui avait été blessé, mordu par un zombie pour être exact. N’étant au courant de rien à propos de la contamination qui avait touché la ville, et surtout, ignorant absolument tout de l’origine de ces zombies, ils n’y avaient pas prêté grande attention. Surtout que ladite blessure était assez anodine et non-mortelle. Cela se révéla fatale pour tout le groupe. En effet, peu de temps après, le pauvre homme avait succombé et était finalement revenu en zombie. Le reste des survivants, pris au dépourvus, et surtout pris au piège dans leur propre abri, n’eurent pas le temps de réagir que le carnage avait commencé. A présent, il n’y avait plus que des zombies dans le magasin. Ceux-ci avaient commencé à s’exciter sur les barricades qu’ils avaient eux-mêmes ériger de leur vivant lorsque trois policiers s’étaient manifestés non-loin d’eux. Excitation renforcée par les coups de feu qui résonnèrent quelques minutes plus tard. Les planches finirent par se briser, les vitres avec, et les zombies s’aventurèrent dans la rue, se dirigeant à présent vers l’entrée du bâtiment ou les agents de police étaient entrés…

Jean se précipita vers Ivan qui venait de cracher du sang. La balle était ressortie et ça lui faisait un mal de chien, mais apparemment, elle n’avait touchée aucun organe vital. Il n’en revenait pas, il s’était fait tirer dessus par son propre collègue. Marty avait essayé de le tuer ! Il luttait pour sa vie depuis plusieurs jours face à des zombies, et c’était un être vivant qui avait faillit le tuer. C’est à ce moment là qu’Ivan comprit que les plus mauvaises créatures dans cette ville, n’était pas spécialement les zombies, mais bien souvent les humains eux-mêmes. Il porta une main sur son ventre, celle-ci était pleine de sang.

- Ivan ! Tiens bon mon vieux, je vais te sortir de là.
- Sale fils de pute… il a essayé de me tuer… comment il va ?
- Je… il est mort… c’était un réflexe.
- Je… vois… te tracasse pas Jean, la balle m’a traversée, il me faut juste stopper l’écoulement de sang, y a ce qu’il faut dans le fourgon…
- Allez, il faut sortir d’ici, le feu se propage rapidement.


Passant un bras autour de ses épaules, Jean réussit à remettre son ami sur ses pieds. Celui-ci lâcha une plainte sous la douleur. Ils se dirigèrent ensuite tant bien que mal vers les escaliers, dans le but de rejoindre le fourgon. Le fait qu’Ivan soit déjà blesser à la jambe ne facilitait en rien la situation. Jean le savait, il n’aurait jamais dut accepter de revenir chercher la femme de Marty. Non seulement ils avaient perdu un homme de plus dans cette mission, mais en plus son meilleur ami était désormais blesser et en danger de mort. La situation était critique et il fallait rentrer de toute urgence au commissariat. La descente des escaliers se révéla elle aussi pénible. Non seulement la cage était relativement étroite – et l’immeuble n’était même pas muni d’ascenseur – mais Ivan pesait lourd sur son épaule, sans compter que le lance-grenade qu’il portait d’une seule main faisait lui-aussi son poids.

Après cinq grosses minutes, alors que pour monter cela n’avait pris que deux petites minutes en étant prudent, ils arrivèrent finalement au rez-de-chaussée. Le français poussa un soupir de soulagement en sortant du bâtiment… pour ensuite poussé un cri de surprise et de terreur. Une dizaine de zombies qui sortait de seul Dieu sait où était en train de se diriger vers eux. Dans cette position, il était impossible pour Jean de réussir à tirer avec son lance-grenade, et de toute façon, les zombies étaient désormais bien trop proche pour risquer de faire feu. Ivan, armé uniquement de son Beretta, tenta de tirer vers leurs opposants pour les ralentir. Malheureusement, il n’était pas en condition pour viser correctement et ses balles n’atteignirent que le torse d’un seul zombie.

- Bordel, c’est pas vrai. Marmonna Jean, dont la panique envahissait la voix.

Les zombies avaient déjà dépassés le fourgon, il était donc impossible de le rejoindre. Il n’avait pas le choix que de faire demi-tour. Entrant à nouveau dans l’immeuble, il fit marche-arrière en remontant à nouveau les marches. Cependant, son allure était fortement ralentie par Ivan qui souffrait de plus en plus. Les zombies, quand à eux, étaient juste derrière. A cette vitesse, ils allaient rapidement se faire rattraper, et Jean avait beau faire marcher ses méninges, il ne trouvait pas une solution pour les sortir de là.
C’est lorsqu’ils arrivèrent au deuxième étage qu’Ivan prononça les mots que son ami redoutait depuis le début :

- Jean… arrête… je n’en peux plus… j’ai trop mal…
- Qu’est-ce que tu raconte ? Allez, on va s’en sortir !
- Je ne saurais plus… laisse moi ici, je vais les retenir comme je peux, trouves une issue et barre toi.


Voyant que son ami ne réagissait pas, Ivan se dégagea puis se laissa glisser le long du mur. De là où il était, il avait une vue sur l’étage inférieur, d’où il entendait venir les râles des zombies qui se rapprochaient.
Jean, de son côté, avait les larmes aux yeux. Ne sachant pas quoi dire, il se contenta de dégainer son Beretta pour le poser à coté de son ami, puis, faisant le salut militaire, se détourna du croate et reprit l’ascension des étages.

Lorsque Jean arriva au quatrième étage, il remarqua une échelle de secours derrière une des fenêtres. Celle-ci semblait donner sur l’arrière du bâtiment. Avec un peu de chance, la ruelle était dégagée et il pourrait faire le tour pour récupéré le fourgon pendant que les zombies étaient affairés avec Ivan. Le français voulut se donner un coup de poing pour avoir pensé ça. Alors qu’il ouvrait la fenêtre, il entendit des coups de feu provenant d’en dessous. Il fut tenter de faire demi-tour pour venir en aide à ce dernier mais il se ravisa, il devait faire en sorte que son sacrifice ne soit pas vain. Enjambant l’appui de fenêtre, il rejoignit l’échelle et lorsqu’il commença à descendre celle-ci, un cri de douleur se fit entendre.

- Ivan…

Se faisant violence, il acheva sa descente et se retrouva dans une petite ruelle qui empestait les poubelles. Heureusement, aucun zombie ni créature ne se trouvaient dans les parages. Il ne perdit pas de temps pour faire le tour du bâtiment. Lorsqu’il se retrouva sur la rue principale, il inspecta minutieusement les alentours, pour n’avoir aucune mauvaise blague cette fois-ci. Une fois assuré que celle-ci était déserte, il se précipita à toute vitesse vers le fourgon, s’engouffra à la place conducteur et…

- Ho mon dieu…

Face à lui, à la sortie du bâtiment qu’il venait de quitter, il aperçut Ivan sortir, encore un Beretta dans la main droite. Il trainait encore plus la jambe où il avait la morsure et son bras gauche était recouvert de morsure, mais il était bien vivant. Ne réfléchissant pas plus longtemps, il sortit du véhicule pour se précipiter vers Ivan, se demandant toujours comme il avait fait pour échapper au groupe de zombie.

- Ivan, tu t’en es sortit !
- Jean… va-t-en… vite…
lâcha-t-il dans un souffle très faible.
- Que…

Jean ne termina pas sa phrase, Ivan venait de se jeter sur lui, le faisant chuter au sol. Il comprit que ce dernier avait tenté, dans ses ultimes instants de lucidité, de le prévenir qu’il était en train de se transformer en zombie. Car oui, il était devenu l’un d’entre eux, ça ne faisait plus aucun doute. Ses yeux étaient désormais vitreux et injectés de sang, de la bave et du sang s’écoulait de sa bouche et avec une force dont Jean n’avait pas soupçonné, il tentait de le mordre.

- Ivan arrête !

Mais ça ne servait à rien, l’homme qui avait été son meilleur ami n’existait plus. A sa place, il n’y avait plus qu’un cadavre ambulent dénué de toute pensée. Le lance-grenade de Jean avait glissé un peu plus loin, hors de sa portée. Il lâcha d’une main la tête du zombie pour tenter de dégainer son Beretta… lorsqu’il se souvint qu’il l’avait laissé à Ivan. Son opposant profita de ce moment où le policier avait son attention détourné pour le mordre au cou, lui arrachant un morceau de chair. Jean poussa un cri de douleur, ce qui, par la même occasion, lui procura une poussée d’adrénaline. Il réussit à renverser le zombie et arracha le Beretta de sa main, colla ensuite le canon de l’arme sur le crâne du monstre qu’était devenu Ivan, et après l’avoir regardé une dernière fois, vida le chargeur dessus. Trois balles partirent avant qu’il ne soit vide. Jean relâcha l’arme et se rendant compte à quel point il était exténué, chuta sur le sol, puis perdit connaissance.

Une heure plus tard, le policier se réveilla. Il se demanda immédiatement s’il n’était pas mort. Regardant autour de lui, il se rendit compte qu’il était toujours devant l’immeuble d’appartement… et à côté du cadavre d’Ivan. Ne supportant pas la vue du zombie, il se releva, détournant son regard. Sa main se porta instinctivement à la blessure qu’il avait au cou. Certes, ça lui faisait mal, mais la morsure était bénigne, et peu de chair avait été arrachée. Ramassant ensuite son lance-grenade, il se dirigea vers le fourgon d’un pas hésitant, il avait la tête qui tournait et sentait la fièvre le gagner. Il s’assit derrière le volant, il fallait qu’il rentre le plus vite possible au commissariat. Il espérait qu’ils pourraient faire quelque chose pour sa blessure, en plus ça le démangeait depuis qu’il s’était réveillait. Il gratta légèrement la plaie et sentit un petit morceau de chair pourrie lui resté entre les doigts. Il regarda ce dernier avant de détourner le regard. Il avait une petite idée de ce qui lui arrivait, mais il ne voulait pas se l’admettre, non, pas à lui… Bref, il mit le contact, et alors qu’il pensait qu’il avait quand même perdu les quatre hommes qu’on avait mit sous sa direction – dont son meilleur ami – pour cette simple mission de ravitaillement, le fourgon prit la direction du commissariat.

Une demi-heure plus tard, à un kilomètre de là, un véhicule de la police s’était encastré dans un lampadaire et avait fait un tonneau, se retrouvant désormais sur le côté. A la place du chauffeur, le zombie qu’était devenu Jean Lacombe tentait désespérément de sortir de l’habitacle. Il avait tellement faim… il devait trouver quelque chose à manger… quelque chose de bon, et vite.
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Posté le 30 mars 2014 à 00:49 | Sujet : [FanFiction Resident Evil] Raccoon City's Disaster

Chapitre VII




- Il est quelle heure ? me demandais pour la cinquième fois Franck.
- 7h30… repose toi un peu, t’as pas dormis de la nuit.
- Je ne suis pas fatigué, je suis trop inquiet pour les autres…


Je ne répondis pas. En effet, cela faisait désormais plus de trois heures que le groupe qui avait reçut la mission de rapporter des vivres était partit. Et depuis, nous n’avions pas eu de nouvelles d’eux. J’étais inquiet, encore plus que pour l’équipe du S.W.A.T. car ici, j’avais deux de mes amis proches qui y étaient allé. A la base, l’expédition ne devait durer qu’une heure et demi grand maximum mais là ça faisait plus du double qu’ils étaient partit. On s’était dit qu’ils avaient eu des difficultés pour traverser certaines zones chaudes, qu’ils allaient revenir avec un fourgon remplis de nourriture, mais personnellement, je n’étais pas très optimiste. Quand au groupe des S.W.A.T., personne n’en parlait, mais tout le monde s’était rendu à l’évidence : ils étaient mort. Aucune nouvelle d’eux depuis bientôt douze heures, dans une ville remplies de zombies, alors qu’ils n’étaient qu’une quinzaine… fallait pas être très intelligent pour comprendre ce qui leur était arrivé. Mais pourquoi Irons les avait envoyé dans le centre ville ? Cette question me torturait l’esprit depuis pas mal de temps.

En observant les autres policiers présents dans le hall, je pouvais sentir la tension qui régnait. La plupart était en manque de sommeil mais n’arrivait tout de même pas à dormir, ajouté à cela le stress de ne pas voir revenir nos collègues et vous obtenez une situation très tendue. Pour ma part, je commençais à en avoir marre de rester assis sur les marches menant à l’extérieur. Je me levais donc pour rejoindre le groupe qui se trouvait à l’accueil.

- Sergent, ça fait quand même plus de trois heures qu’ils sont partit. dit Elliot avec une pointe d’hésitation dans la voix.
- Je sais mais je ne peux rien y faire. se contenta de répondre d’une voix calme David, les bras croisés.

J’admirais vraiment le sergent Ford. Je le connaissais depuis des années désormais, et même s’il était tout aussi stresser que nous intérieurement, il faisait de son mieux pour ne pas le montrer et garder son calme, évitant ainsi que la panique ne nous gagne et que certains perdent confiance en leur chef. Car oui, pour moi et la plupart des hommes de notre équipe, notre véritable chef était David, et non pas Irons qui ne faisait que rester dans son bureau à donner des ordres… qui n’étaient pas spécialement bon la plupart du temps.

- Il faut pourtant faire quelque chose. reprit Audrey à la place d’Elliot.
- Si ça ne tenait qu’à moi je n’aurais jamais envoyé le S.W.A.T. ainsi que les autres en dehors du commissariat.
- Que faisons-nous alors ?
enchaina Marvin qui était assis sur la chaise devant le PC.
- On attend, je ne vois vraiment pas ce qu’on pourrait faire d’autre.
- Moi je sais ce qu’on doit faire.
lâcha Steven qui venait de nous rejoindre. On appelle le grommissaire et on lui dit ses quatre vérités, je suis prêt à te soutenir David, il nous faut quelqu’un qui sache donner des ordres sur le terrain et non pas simplement se terrer derrière un bureau en chêne.

A l’entendre parler ainsi, je remarquais Raph avec un petit sourire, il était prêt à rigoler mais vu la situation, il réussit à se retenir. Moi j’avais pas du tout envie de rire. Je priais pour qu’Ivan et Jean reviennent sains et saufs avec un tas de nourriture. De plus, nous-mêmes, nous ne savions pas si on allait en sortir vivant. Pour l’instant, ce bâtiment nous offrait un refuge, mais pour combien de temps ?

- Attendez, attendez ! Vous voulez faire quoi là ? Vous voulez monter une mutinerie ou quoi ? On n’est pas à l’époque des pirates hein, vous croyez qu’il suffit de lui dire que vous ne lui obéirez plus, de le foutre dans une cellule et que le tour est joué ?
- Sergent,
me risquais-je à mon tour, ce qui est en train de se passer n’a rien d’une situation normale. D’après ce qu’on sait, la moindre erreur peut nos être fatale, et des erreurs, vous savez aussi bien que nous qu’Irons en a fait un paquet depuis le début de cette crise. Et je ne tiens pas à crever à cause d’une mauvaise décision de cet incapable.

Voila, je m’étais lâché. Je n’avais vraiment pas l’habitude de parler ainsi de mes supérieurs, mais là, il fallait vraiment qu’on fasse quelque chose avant que tout le monde ne se fasse tuer. Mes paroles semblèrent d’ailleurs avoir mit le doigt là où il fallait car David prit un petit moment pour évaluer la situation et réfléchir à tout ce qu’on avait dit. Finalement il se redressa, la mine décidé.

- Très bien, vous avez raison, il faut faire quelque chose. dit-il avant de se tourner vers un autre agent. Toi, va cherchez le commissaire Irons, dis lui qu’on a quelque chose à lui dire, et que c’est urgent.

L’agent se contenta de répondre par l’affirmative avant de partir chercher notre chef. Enfin les choses allaient bouger, peut-être que c’était la première étape vers une issue heureuse. Ma bonne humeur nouvellement acquise retomba cependant très vite lorsque mes pensées se tournèrent à nouveau vers mes deux amis portés disparus. Pourquoi avait-il fallut qu’ils se portent volontaire pour cette mission bon sang ? D’autre se serait forcément dévoués à leurs places. Oui c’était égoïste ce que je pensais, mais merde, je ne voulais pas perdre mes amis, pas comme ça…
Je fus cependant bien vite arraché à mes réflexions lorsque la porte menant à l’aile est s’ouvrit avec fracas, laissant entrer dans le hall l’agent que David avait envoyé tout à l’heure chercher Irons. Celui-ci était exténué, comme s’il avait courut pour revenir ici. Il s’appuya contre la rambarde quelques secondes pour reprendre son souffle.

- Sergent… on a… un gros problème…
- Qu’est-ce qui se passe encore ?
répondit David en s’avançant vers lui.
- Le commissaire… il a disparu… il n’était pas dans son bureau…

Un silence s’installa alors. Cela voulait-il dire qu’Irons s’était barré ? Mais si c’était le cas, où était-il partit ? Sortir hors du commissariat était tout simplement suicidaire, et il n’y avait pas beaucoup de cachette à l’intérieur. J’étais assez partager devant cette nouvelle. D’un côté, au moins on aura plus à obéir à cet idiot, mais d’un autre côté, on ne pouvait pas le laisser ainsi sans le chercher. David resta pantois quelques secondes le temps de digérer la nouvelle mais retrouva rapidement son assurance.

- Il faut le retrouver… Fred, Meyer, vous montez la garde devant l’entrée au cas où les zombies attaqueraient, vous nous avertissez s’il se passe quelque chose. Toi, dit-il en se tournant vers l‘agent qui venait de revenir du bureau d’Irons, va prévenir le sergent Carlsen de ce qui se passe et dis lui qu’on lance des recherches dans le commissariat. Ian, Franck, avec moi, les autres, vous cherchez dans tout le bâtiment, il faut le retrouver. On se retrouve tous ici dans une heure.

Une fois ses ordres donnés, moi et mon meilleur ami suivîmes notre sergent. Rapidement, nous atteignirent le premier étage de l’aile est, là où se trouvait le bureau du commissaire. Une fois à l’intérieur, nous fouillâmes partout. Je n’avais jamais aimé me retrouver dans cette pièce. Irons était un amateur de taxidermie, et plusieurs animaux empaillé décoraient les murs. Il y avait des têtes de cerfs, des oiseaux et encore d’autre. Je trouvais cette ambiance carrément malsaine. De plus, quand je les observais, j’avais l’impression qu’ils avaient leurs yeux rivés sur moi. Je sais que c’était impossible, ils étaient morts, mais ça n’empêchait pas d’avoir cette sale impression d’être observé de partout.
On passa plusieurs minutes à fouillé le bureau, ainsi que les pièces alentours mais on dut bientôt se rendre à l’évidence : Brian Irons n’était plus là. Je n’avais aucune idée de ce qui avait bien pu se passer ici. A force d’être tout seul, enfermer, il avait dut péter un plomb ou quelque chose du genre. Enfin, de toute façon, à dire vrai, je n’étais pas vraiment inquiet pour lui, j’étais même soulager à la limite qu’il ne soit plus là.

- Allons fouiller le reste de l’étage, ça ne sert à rien de rester ici. nous informa notre sergent.

Suivit de Franck, nous quittâmes ce bureau pour continuer à inspecter le reste de l’étage. On passa donc l’heure qui suivit à rechercher Irons, en vain. On passa le reste au peigne fin, sans succès, il était introuvable. J’étais même allé jusque sur l’héliport, présent à l’arrière du commissariat, au cas où, mais il n’y avait personne. De plus, des bruits très peu rassurant provenant de la ruelle derrière me firent rentrer en quatrième vitesse. C’est seulement plusieurs minutes plus tard que je me rendis compte que c’était impossible que se soit des zombies, car pour aller dans cette ruelle, il fallait passer par l’entrée arrière du commissariat, or on avait érigé des barricades… Mais bon, honnêtement je n’avais aucune envie d’aller vérifier ce que c’était.
Un peu plus tard, nous nous retrouvâmes tous dans le hall, et personne n’avait retrouvé le commissaire. Il avait purement et simplement disparus. Si Steven et Raph étaient plutôt content de la situation – ils détestaient vraiment Irons – David, lui, était vraiment en colère. Lorsqu’il parla, se fut avec énervement.

- C’est super, c’est vraiment magnifique, notre propre chef nous abandonne à présent, mais ou est-ce qu’on va bordel ?
- David, calme-toi s’il te plais, ça ne sert à rien de…
voulu le raisonner le sergent Carlsen.
- Me calmer ? Mais comment veux-tu que je me calme bordel de merde ! On a perdu vingt hommes à cause de ce gros con inutile !!! Et à présent, il nous abandonne, qu’est-ce qu’on est censé en déduire hein ?

Je fus sous le choc à ce moment là : il avait compté le groupe d’Ivan et Jean dans ceux que nous avions perdus depuis le début de cette crise. Depuis qu’ils étaient partit je m’étais efforcé de me dire qu’ils étaient retardé à cause de l’état de la ville et qu’ils allaient bientôt rentrer. Mais là, de la façon dont David l’avait dit, tous mes espoirs furent réduits à néant : ils étaient morts et ils ne reviendront pas.
M’appuyant contre le mur, je ne participais plus à la conversation, j’étais trop choquer pour ça. Certes, en tant que policier, on devait toujours être prêt à perdre un ami, un proche, mais Raccoon City, grâce à Umbrella jusqu’à maintenant, avait toujours été une ville paisible avec un taux de criminalité très bas. Je sentis la main d’Audrey s’immiscé dans la mienne, je la serrais.

- Holà doucement sergent, rien ne dit que les hommes de Trivian et le groupe qui sont partit chercher la nourriture soient morts. avança Kevin de l’équipe de nuit, le seul qui osa répondre à David.
- Kevin, reprit le sergent, d’un ton beaucoup plus calme, mais las, cette fois-ci, est-ce que tu crois vraiment qu’ils ont réussit à s’en sortir ?

Cette fois-ci il ne répondit pas. Un silence pesant s’installa. Me laissant glisser le long du mur, je demeurais pensif. Qu’allait-il advenir de nous désormais ? C’était la question qui se répétait inlassablement dans ma tête, mais personne ne pouvait m’apporter de réponse. Je sentais que j’allais devenir fou à force de penser à ça. Comme tous ceux qui étaient ici, je ne voulais pas mourir, je voulais survivre… partir loin de cette ville et me refaire une vie autre part. Mais à bien y réfléchir, quand on vit une situation pareille, est-ce que c’était possible d’avoir à nouveau une vie normale ? Je repensai alors aux membres du S.T.A.R.S. après l’histoire dans la forêt. Et le simple fait qu’ils soient tous – ou du moins je l’espérais pour eux – partit de la ville, montrait qu’ils avaient encore un combat à mener. Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour retourner quelques mois en arrière et les croire à présent, les rejoindre dans leur lutte, les aider, aussi maigre que soit ma contribution. Avec toutes ces pensées en tête, je commençais à m’assoupir lorsque la voix inquiète de Franck me réveilla.

- Sergent ?

Regardant ce qui se passait, je compris l’inquiétude de mon ami : David avait l’air terrifié. Je ne comprenais pas pourquoi. La disparition d’Irons était certes problématique, mais pas à ce point là quand même.

- La carte de l’armurerie… commença-t-il d’une voix où la panique était perceptible. C’était Irons qui la possédait, et il a disparut… la carte avec lui. On ne peut plus aller chercher des munitions dans le dépôt.

Avec ces paroles, je sentis une épée de Damoclès suspendue au-dessus de ma tête. Il me fallut quelques secondes pour pleinement réaliser ce que cela entrainait… il nous restait des munitions sur nous mais qui allait rapidement s’épuiser, et il nous était impossible de nous en procurer de nouveau. Cette fois, c’était vraiment catastrophique. Déjà avec des munitions, la situation était grave, mais alors sans aucune réserve, elle devenait carrément désespérée. Durant une fraction de seconde, je me dis que coller le canon de mon Beretta sur la tête et appuyer sur la détente serait une mort beaucoup plus douce et une libération comparé au moment où les zombies finiraient par rentrer dans le commissariat. Mais je chassais bien vite cette idée de la tête : je voulais survivre, et j’y arriverais, peu importe comment, je le ferrais.

Une heure passa dans un nouveau silence morose, et bien que je n’avais pas envie de dormir, le fait que j’étais réveillé depuis plus de vingt-quatre heures à présent, finit par avoir raison de moi et je m’endormais dans un sommeil sans rêve. Malgré qu’aucun cauchemars ne vint me hanté, je dormis très mal, et lorsque Franck vint me réveiller plusieurs heures plus tard, j’avais un mal de crâne horrible et mon dos était tout courbaturé. En ouvrant les yeux, je remarquais que la plupart des agents étaient présents, les sergents Ford et Carlsen attendaient qu’on se réunisse tous pour commencer une réunion. Attrapant la main que m’offrait mon collègue pour me relever, je repris mon Remington entre les mains et rejoignit le reste des policiers. David prit alors la parole.

- Nous avons un grave problème, commença-t-il sans faire de détour, vous le savez surement à présent : le commissaire Brian Irons a disparut sans laisser de trace. Nous avons eu beau chercher du sous-sol jusqu’aux étages supérieurs, il est introuvable. Nous ne savons absolument pas où il est.

Des murmures se firent alors entendre. La plupart semblait heureux que le commissaire ne soit plus là, apparemment ils n’avaient pas encore réalisé quel problème cela amenait pour la suite. Ceux-ci s’arrêtèrent d’ailleurs aussitôt que David leva une main pour réclamer le silence.

- Cependant, ce n‘est pas le seul problème que nous avons : comme vous le savez, seul la carte magnétique que Irons possède nous permettait d’accéder au dépôt. A présent, nous n’avons plus cette carte donc il nous sera tout simplement impossible de nous ravitailler en munitions.

Cette fois-ci, se ne fut pas de simples murmures qui résonnèrent, mais de véritables plaintes. Ils se rendaient à présent compte de la gravité de la situation. Sans pouvoir se réapprovisionner en munitions nous ne tiendrons pas longtemps si d’autres attaques avaient lieux. Était bien fou d’ailleurs celui qui pensait qu’il n’y en aurait plus.

- Qu’allons-nous faire alors ? demanda un de mes collègues.
- Il n’y a rien d’autre à faire, répondit calmement David, avec le sergent Carlsen, nous avons décidé qu’actuellement, nous ne changerons pas notre tactique, il faut défendre le commissariat, c’est notre seule chance.
- Et lorsque nous n’aurons plus de munitions ?
- Nous aviserons à ce moment là. intervint Neil Carlsen, sentant sans doute que notre sergent n’arriverait pas à calmer tout le monde à lui seul. Comme nous l’avons précisé, nous ne changerons rien actuellement. Nous possédons suffisamment de munitions pour repousser ces zombies…

Je décrochais à partir de ce moment là. Les sergents voulaient seulement rassurer la plupart d’entre nous, mais je n’étais pas dupe. J’étais présent lorsque David s’était rendu compte qu’on ne pourrait plus entrer dans l’armurerie, et j’avais lu la peur, la terreur même, sur son visage. Il était professionnel et son grade de sergent, il ne l’avait pas volé, alors il se faisait violence pour minimiser la gravité de la situation. Tout ce que j’espérais c’est qu’il ne craquerait pas sous la pression. J’avais envie de croire qu’il trouverait une solution pour tous nous sortir d’ici. Mais je rêvais… Depuis le début, j’essayais de me rassurer, j’avais essayé de rassurer Audrey – je ne voulais pas la voir perdre courage – mais il fallait se rendre à l’évidence : nos espoirs d’en sortir vivants étaient minces. De plus, vu depuis le temps que ces zombies étaient revenus parmi les vivants, si on devait être secourus, on l’aurait déjà été. Nous n’avions plus eu de nouvelle du monde extérieur depuis deux jours, la télé avait cessée d’émettre, je me demande comment ils prenaient la chose là-dehors. Quel gros mensonge ils avaient sortit aux gens ? Ils parlaient toujours de grippe ? Dans le meilleur des cas, ils diraient que plusieurs habitants de Raccoon City était toucher par une espèce de rage qui les transformait en cannibale. Bah, même ça, se serait trop en dire, ils en sont surement restés à la grippe.

Et le blocus autour de la ville ? Je n’y avais pas pensé depuis plus de deux jours, mais je me demandais comment les militaires s’en sortaient. Ils avaient surement dut ouvrir le feu sur des zombies. Même s’ils empêchaient les vivants de sortir, au moins ils massacraient du zombie. Toutes ces questions qui me trottaient dans la tête allaient finir par me rendre malade. Je repensais alors au cauchemar que j’avais fait hier matin… et si c’était une prémonition ? Ho pitié mon Dieu, faites que ça ne soit pas ça… autant me faire tuer durant le service par une rafale de balle, je m’y étais préparé depuis que j’étais entré dans la police, mais me faire dévorer vivant, puis mon corps revenant à la vie par après… rien que d’y penser, je fus parcourus par des frissons. Audrey dut remarquer mon malaise, car immédiatement après je sentis sa main dans la mienne. Ca me faisait du bien de la savoir là, ça me réconfortait, j’en avais besoin. C’est là que je me rendais bien compte que je n’étais pas aussi solide que ce que je pensais moi-même. Je fus ensuite sortit de mes réflexions par la voix de Raphaël, pleine de sous-entendus. Celle-ci fut accompagnée d’un soupir de la part de Franck en comprenant ce que l’autre voulait dire par là.

- Au fait, personne n’y pense mais la fille du maire qui était avec Irons, elle est devenue quoi ?
- Tu peux pas savoir, mais alors là à quel point je m’en fous de cette fille pour le moment Raph.
me contentais-je de lui répondre d’un ton las.

Ma réflexion le fit sourire. Je savais qu’il essayait de détendre l’atmosphère, mais là ça ne prenait plus vraiment. De plus, je commençais à ressentir les effets de la faim. Cela faisait désormais plus de vingt-quatre heures que j’étais à jeûne, et ça devenait de plus en plus difficile. Il fallait que je pense à autre chose sinon j’allais devenir fou. Je me concentrais donc à nouveau sur les sergents qui continuaient de parler, tentant tant bien que mal de calmer la situation.

- Alors pour l’instant…
- Contact !
résonna la voix lointaine de Meyer qui se trouvait dehors.

Nous restâmes quelques secondes sans réagir bien qu’on savait pertinemment ce que ça voulait dire. Les doubles portes s’ouvrirent à la volée, laissant entrer Fred avec un visage terrifié.

- Les zombies attaquent ! Ils sont nombreux !
- Tous à vos postes !
crièrent à l’unisson les deux sergents, commandant chacun leurs hommes.

Génial ne pus-je m’empêcher de penser en resserrant mon emprise sur mon Remington. Alors qu’on venait de se rendre compte que les munitions n’allaient pas tarder à manquer, il fallait que ces cadavres sur pattes nous attaquent. Me précipitant à l’extérieur avec mes compagnons, je restais pétrifié lorsque je vis le nombre de zombie qui étaient là : ce n’était pas seulement dix ou vingt qu’ils étaient, mais au moins deux ou trois cents. Plusieurs cadavres jonchaient déjà le sol derrière les barricades, Meyer faisant des merveilles avec son PSG-1.
Je me repris cependant rapidement, et j’allais me mettre au poste que m’avait assigné David avant la première attaque. Posant un genou par terre, je pris appuis entre deux barreaux de la grille avec mon fusil. Je visais déjà le groupe de monstre qui se rapprochait, attendant le feu vert du sergent. En voyant la masse de zombie approché, je me dis que le M79 de Jean aurait vraiment été utile dans cette situation. En repensant à lui et à ce qui avait certainement dut lui arriver, ma rage contre ces choses immondes redoubla d’intensité. Sur le moment, je n’avais qu’une seule envie : tuer le plus possible d’ennemis. Cela devait se voir sur mon visage car Franck, qui était à côté de moi, me posa la question.

- Tu penses aux autres hein ?
- Oui…
- Nous avons peu de munitions et aucune marge d’erreur, visez rapidement et juste, chaque balle doit faire mouche ! Et surtout, touchez la tête ! A mon commandement… feu !!!
ordonna David.

Comme lors de la première attaque, tout le monde tira en même temps dans une synchronisation remarquable. Du moins c’est ce que je pensais, je n’avais vraiment le temps de m’en assurer. La première salve envoya au sol un bon paquet de zombie. La pression qu’on avait sur les épaules concernant les munitions nous obligeait à viser avec soin et à ne gâcher aucun projectile. Franck, avec sa mitraillette, tirait seulement par petite rafale, préférant économiser ses munitions au maximum. L’équipe commander par le sergent Carlsen s’était elle aussi mit en action d’après les coups de feu qui provenaient de l’autre côté de la cour. La suite ne fut plus qu’une succession de tir, rechargement, tir, rechargement, tir et ainsi de suite pendant cinq minutes. Mais ces cinq minutes, où je voyais les zombies se rapprocher inexorablement des barricades, semblaient avoir duré des heures dont je pensais ne jamais voir l’issue.

Je rechargeais pour la troisième fois mon fusil à pompe lorsque les zombies atteignirent finalement la grille principale, celle dont on était chargé de défendre. Je fis un bref mouvement en arrière pour être hors de porté de leurs bras. Leur nombre avait largement diminué depuis le début de l’attaque mais ils étaient encore en quantité conséquente. Tirant une nouvelle cartouche, j’atteignis le bassin du zombie le plus proche et celui-ci fut littéralement couper en deux… mais cela ne le tua par pour autant ! La partie supérieure de son corps continuait de ramper sur le sol, tentant de forcer la grille. Ses intestins pendaient lamentablement derrière lui, c’était un spectacle tout à fait dégueulasse. Cependant, ces monstres n’ayant aucun sens de la solidarité, il se fit bien vite piétiner par ses propres congénères, l’achevant sans doute. Je me détournais donc de cette sinistre constations.

- Ils ne doivent pas passer les barricades ! hurla d’une voix tonitruante David qui engageait un nouveau magasin dans son Desert Eagle. S’ils arrivent à passer c’est la catastrophe !

Sentant une poussée d’adrénaline en moi, je redoublais de hargne à l’encontre des zombies. Visant la tête de l’un d’eux, la cartouche lui fit exploser la tête dans une gerbe de cervelle putréfiée et de sang. Finalement, quelques minutes passèrent à nouveau et leur nombre diminua de plus en plus, pour finalement n’y avoir plus qu’un tas de cadavre sanguinolent de l’autre côté de l’enceinte. Des coups de feu résonnaient encore, provenant de l’autre équipe, mais ils devraient bientôt en finir également. Je les regardais longuement alors que l’adrénaline chutait et je me mis à penser qu’eux aussi, avant de devenir des zombies, étaient des êtres humains comme moi. Ils avaient très certainement une famille, un boulot, un domicile, peut-être un animal de compagnie… mais je chassais bien vite ces pensées de ma tête. Déprimer pour le moment était le meilleur moyen de se faire tuer. Je remarquais alors Raph qui observait un cadavre précis.

- Rah je suis dégouté…
- Pourquoi ?
- J’ai dus buter un de ces trucs qui avaient encore de beaux restes… foutue connerie, elle n’aurait pas sue restée seine le temps que je tire un coup sérieux ?
- Putain… toi tu me fais peur sérieux…
lui répondis-je avec une mine dégoutée, la scène s’imposant d’elle-même dans mon esprit.
- Bah quoi ? Tant qu’à crever, j’aimerais au moins pouvoir ressentir la chaleur humaine une dernière fois quoi… fais chier, moi je pensais mourir rapidement d’une balle mais non, je suis sûr une de ces conneries me bouffera les couilles pendant que je serais toujours vivant.

Ce mec était vraiment crade, c’était pire que ce que je pensais. Préférant ne pas éterniser cette conversation avec un type comme Raphaël, je me retournais vers David. M’apprêtant à lui demander ce qu’il fallait faire à présent, je fus pris de court lorsqu’un vacarme couvrant les derniers coups de feu se fit entendre, provenant de l’autre côté, là où l’équipe du sergent Carlsen se trouvait. Je ne mis qu’une fraction de seconde pour comprendre qu’il y avait un problème. Le sergent n’eu pas besoin de nous donner d’ordre que nous nous précipitâmes tous vers l’autre côté. Une fois arrivé sur les lieux, nous ne pûmes que constater : la barricade ouest venait de lâcher sous l’assaut des zombies. Plusieurs agents s’étaient retrouver coincer sous les défenses qu’on avait érigé tandis que d’autres étaient déjà en train de se faire mordre par des zombies, hurlant de douleur. Encore une fois, nous n’attendîmes pas de recevoir d’ordre pour passer à l’action. Je shootais dans la tête d’un monstre qui était en train de mordre le bras d’un agent, puis je l’achevais d’une balle. Ces derniers n’étaient plus très nombreux, mais ça avait suffit pour défoncer les barricades.

Tandis que je trainais un agent qui avait quasiment le pied droit arraché pour le mettre à l’abri, Franck me couvrait avec son arme automatique. Des grosses gouttes de sueur perlaient sur mon front. Lorsque je mis le pauvre homme en lieu sûr, je repartis « sur le champ de bataille ».

- Ian ! entendis-je derrière moi tandis que j’achevais un zombie d’un bon coup de crosse sur le crâne.

Lorsque je jetais un coup d’œil derrière moi, je crus tourner de l’œil : Marvin était au sol, un zombie sur lui en train d’essayer de le mordre. Et l’agresseur gagnait du terrain à chaque seconde. Je le mis immédiatement en joue mais me retint : l’éparpillement de la chevrotine allait toucher Marvin à coup sûr ! Je me précipitais donc auprès de lui, priant pour ne pas arriver trop tard et je réussis à le dégager de son assaillant. J’appuyais ensuite mon genou sur son torse, l’empêchant de se relever puis j’abattis la crosse de mon arme sur son crâne. Puis je le frappais une deuxième fois, puis une troisième et une quatrième. Je ne m’arrêtais que lorsque sa tête ne ressemblait plus qu’à de la bouillie sur le tarmac.

Je me relevais ensuite péniblement, la crosse de mon fusil recouverte de cervelle putréfiée. Je me rendis compte à ce moment là que les autres agents avaient finis de tuer les zombies qui avaient passé les barricades. Cependant, c’était l’hécatombe parmi nous, je pouvais voir que plusieurs policiers étaient sévèrement blessés. Celui que j’avais aidé tout à l’heure avait le bras en charpie et l’autre que j’avais mis à l’abri avait un moignon à la place du pied droit désormais. Et encore, ce n’était pas terminé, Steven et Franck tentaient de stopper l’hémorragie d’un collègue qui était tombé dans les vapes à cause de la douleur. Raph, de son côté, soutenait un autre blessé pour le rentrer dans le commissariat. J’aperçus ensuite Audrey qui aidait quelqu’un, je fus soulagé de la voir en parfaite santé. Le sergent Carlsen, pour sa part, était indemne mais complètement abattus par les événements. Comment avait-on put en arriver là ? A l’autre barricade, on avait assez bien réussis à gérer les zombies, alors qu’ici c’était très clairement la catastrophe.

- Je t’en dois une. me dit Marvin tandis que je l’aidais à se relever.
- T’en aurais fais autant pour moi. me contentais-je de répondre.

Ne sachant pas trop quoi faire dans l’immédiat vu que les blessés étaient déjà prit en mains, je me dirigeais vers les deux sergents qui discutaient de ce qu’il fallait faire.

- Sergent ?
- Que faisons-nous ?
demanda Marvin.
- Combien y a-t-il de blessé ? questionna David.
- On en a compté douze. Certains assez grave, d’autre avec des blessures plus légères, mais aucun mort… pour le moment. Précisa Elliot.
- Comment ça pour le moment ? lui demanda Neil Carlsen.
- D’après ce qu’on avait vu avec les civils l’autre jour, quand tu es mordu, tu deviens l’un d’entre eux…
- Mais on n’en est pas certain.
- Mais si ça arrive ?
répliqua Elliot.
- Je… je ne sais pas, mais ils sont encore vivants tant que maintenant, on a pas à se poser la question de savoir ce qu’il faut en faire !
- Neil…
intervint David en tentant de calmer la situation. Elliot a raison, on doit prendre des précautions, on ne peut pas les laisser comme ça, à côté de nous.
- Mais c’est de mes hommes que vous êtes en train de parler là bon sang !
- Tu crois que je n’y ai pas pensé peut-être ?


Voyant que cette discussion ne menait à rien, je décidais de m’interposer, même si je doutais que mon avis ait un poids quelconque.

- Heu… Sergents ? Lorsque je suis allé à l’hôpital, le premier jour, un médecin m’a dit qu’avec une morsure, peu importe le temps que ça prends, on finit par se transformer en ces choses.
- Est-ce qu’il a parlé de la gravité des blessures ? Est-ce irréversible ?
- Il n’en savait rien… c’était juste une constatation avec certains patients qu’il avait traité.
- Et combien de temps ça prends ?
- Il ne m’a rien dit.
- Peut-être que lorsque les blessures ne sont pas mortelles, les mordus ne se transforment pas.
reprit Neil.
- Il faut quand même prendre des mesures sergent. revint Elliot à la charge.

David ne répondit plus, restant pensif de nombreuses secondes. C’était une décision difficile à prendre. Pendant ce temps là, des agents commençaient à brûler les cadavres de nos assaillants. C’était une bonne initiative, fallait pas qu’ils nous refilent une saloperie ou quelque chose du genre.

- Neil, je suis désolé, mais il faut quand même isoler les blessés. On ne le fait pas de gaieté de cœur, c’est nos collègues et amis aussi. Au moins le temps de voir ce qu’il va se passer et si on ne court aucun risque en restant tout près d’eux. trancha David.
- Bon… d’accord… marmonna Carlsen à contrecœur. Et pour le reste, on fait quoi ?
- Je pense que ça ne sert plus à rien de tenter de défendre les barricades extérieures. Les zombies ont déjà réussit à les forcer une fois, et vu le nombre de blesser qu’on a eu, on ne sera plus assez pour les repousser efficacement s’ils attaquaient à nouveau en masse. On va se retrancher dans le commissariat et barricadé du mieux qu’on peut les entrées et fenêtres.


Ne trouvant rien à redire à cela, Neil se contenta d’un signe de tête positif. Nous suivîmes donc l’avis de David. Lorsque les cadavres eurent finis d’être brûlés, nous rentrâmes dans le hall. J’observais les blessés, aucun d’eux n’étaient morts mais certains étaient vraiment mal en point. Quelques-uns n’étaient même plus conscients. Je m’accroupis à côté de celui qui avait été mordu au bras, il était pâle, très pâle. Lorsque je relevais sa manche pour voir l’état de sa blessure je restais interdit : tout autour de la morsure, sa peau commençait à pourrir. De plus, il se grattait furieusement, arrachant par moment quelques morceaux de peaux en décomposition. Il ne semblait même plus le remarquer. Mon dieu mais qu’est- ce qu’il lui arrivait. Je fis un pas en arrière par réflexe, ne supportant pas cette vue. L’espace d’un instant, je pensais à lui tirer dessus, stoppant ainsi cette souffrance par la même occasion mais je chassais rapidement cette idée de la tête. Je n’avais aucun droit de lui ôter la vie. Je revins rapidement vers mon chef pour lui faire part de ma découverte, mais apparemment je n’étais pas le seul. Plusieurs autres étaient arrivés à la même constatation.

- Sergent, ils ne vont pas bien du tout, la plupart ont déjà perdus connaissance et les autres sont vraiment mal en point. informa Justin.
- Quels sont les symptômes ?
- J’en sais rien, j’y connais rien moi… tout ce que je vois, c’est qu’ils se grattent à s’en arracher la peau et que là où ils ont été blessés, ça commence à pourrir, c’est pas beau à voir.
- Et merde… on peut plus attendre, on doit les isoler.
Il se tourna ensuite vers les autres policiers. Bon, écoutez-moi tous ! On va aller mettre les blessés dans la morgue, au premier sous-sol. Ils pourront se reposer là-bas. Ceux qui ne les conduiront pas là-bas devront aller barricader toutes les fenêtres du rez-de-chaussée. On va devoir se retrancher dans le commissariat, donc veuillez à ne laissez aucune ouverture, compris ? Allez, on a du pain sur la planche.

Avoir du pain sur la planche était un euphémisme. Disons le très clairement : on était carrément dans la merde. Les barricades extérieures avaient lâchées et on n’était plus assez pour pouvoir les maintenir avec efficacité. De plus vu le nombre de blessé qu’on avait sur les bras… si seulement les hommes de Trivian n’étaient pas partit dans le centre-ville.

Finalement, déplacés tout les blessés jusqu’au sous-sol nous prit presque une bonne heure. Je pensais qu’en une vingtaine de minutes, ça aurait été finis, mais avec certains qui étaient non seulement gravement blessé, mais en plus inconscient, ça avait été relativement difficile. Une fois le dernier installé sur l’une des tables d’autopsie, je poussais un soupir de soulagement. J’étais épuisé par cette journée et complètement en nage. M’épongeant le front avec une serviette, je m’appuyais contre le mur. Seul David et Franck étaient encore là, les autres étaient déjà remontés donner un coup de main pour condamnés les entrées. Notre sergent était en train d’examiner l’un des blessés, celui que j’avais aidé et qui manquait le pied droit – dont je ne connaissais même pas le nom en fait – pour être exact. Finalement, il lui prit le pouls. J’avais peur de ce qu’il allait m’annoncer.

- Son état est stable ?
- Non, il est mort.
laissa-t-il tombé platement. On ferait mieux de sortir d’ici.

Comprenant ce qu’il voulait dire par là, on sortit tout les trois de la morgue. Je remarquais ensuite que David ferma la porte à clef. Sa main tremblait. Je comprenais où il voulait en venir, et ça le répugnait tout autant que moi de le faire. Mais quelqu’un devait le faire, et en tant que chef, il ne voulait pas que quelqu’un d’autre prenne la responsabilité de cet acte.

- Sergent, vous saviez qu’ils allaient tous se transformer n’est-ce pas ?
- Oui,
me répondit-il mal à l’aise, mais je n’ai pas eu la force de le dire à Neil. Dé que j’ai vu la gosse l’autre jour, j’ai compris que ceux qui se faisaient mordre se transformaient tôt ou tard en zombie.
- Il ne serait pas plus humain de les achever au moins ? Pour leur éviter cette horreur.
demanda Franck.

Suite à cette question, David sortit son Beretta et nous le tendit.

- Certes, vous pouvez le faire, allez-y, mais ce ne sera pas moi, je ne saurais pas. De plus, je doute qu’ils auraient voulu qu’on use les dernières munitions dont on dispose pour les achever. Enfermés dans cette salle, ils ne seront pas dangereux, tant que maintenant du moins.

Ma part d’humanité me disait d’aller les achever tous d’une balle dans la tête, les empêchant ainsi de revenir d’entre les morts. Mais mon bon sens et l’argument de David me fit pencher de l’autre côté. Se ne serait pas moi qui irais les achever non plus. Franck sembla penser la même chose, car il fit demi-tour pour sortir d’ici. Il fallait encore aller aider les autres à barricader les ouvertures. Cette idée fit naitre en moi un sentiment de claustrophobie. La pensée de ne plus pouvoir sortir d’ici à partir de maintenant, et que les zombies nous prendraient au piège s’ils parvenaient à rentrer me faisait terriblement peur. Je ne voulais pas finir comme ceux présent dans la morgue.
Alors que je m’apprêtais à sortir moi aussi du sous-sol, un râle qui faisait froid dans le dos et qui me rappelait nos ennemis décharnés provint de la morgue… j’aurais dus être triste pour eux, je l’étais en fait, mais j’étais en réalité soulagé que ce ne soit pas moi et l’un de mes amis qui se retrouve dans cette salle. C’était peut-être égoïste et lâche, mais l’instinct de survie s’imposait à moi.
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Asch
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Hypée déchue


Posté le 30 mars 2014 à 00:50 | Sujet : [FanFiction Resident Evil] Raccoon City's Disaster
c'est pass mal j'aime bien. (je vient de finir le chapitre 1 :v )

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Ace_Hanlon
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Pavey César


Posté le 30 mars 2014 à 00:54 | Sujet : [FanFiction Resident Evil] Raccoon City's Disaster

Chapitre VIII




La plupart d’entre nous tentaient de s’occuper comme ils pouvaient pour ne pas devenir fou. Moi je me contentais de rester près des portes d’entrées, à regarder par la fenêtre, mais il n’y avait rien à voir, heureusement ou malheureusement ? La réponse m’importait peu en fait, tout ce que je voulais, c’était penser à autre chose. Les images des corps entassé dans la morgue, morts pour la plupart, me revenaient sans cesse en tête, ainsi que les râles qui s’en émanaient lorsque je quittais le sous-sol. Rien qu’à l’idée que je pourrais devenir ainsi me donnait envie de pleurer. Par ailleurs, la faim me tenaillait et mon ventre criait famine, mais cela me passait au-dessus de la tête. J’avais autre chose à penser qu’à manger, même si la seule chose que j’avais avalée durant les dernières vingt-quatre heures était deux gaufres au chocolat provenant des distributeurs. Ceux-ci avaient été littéralement dévalisés depuis qu’on était enfermé dans le commissariat, alors qu’en temps normal, il fallait souvent plus de deux mois pour qu’ils soient complètement vidés. La nourriture qui en provenait avait la mauvaise réputation d’être achetée au rabais depuis que quelqu’un avait eu une intoxication alimentaire en mangeant des bountys. Mais bon, à présent, plus personne ne pensait à attraper une saleté vu les circonstances. Tout ce qu’on voulait c’était survivre, peu importe comment.

Dans cette position depuis presque une heure, je finis par me lasser de voir le néant. Il n’y avait rien d’intéressant dehors, le seul fait notable était que la bouche à incendie avait lâchée et que le jet d’eau montait à presque trois mètres de hauteur. Tu parles d’une nouvelle. Je me détachais donc de cette vue, m’asseyant sur les marches. Je fermais quelques secondes les yeux, laissant échappé un profond soupir tout en me pinçant l’arrête du nez.
J’avais envie de prendre une douche, histoire de me détendre un minimum mais le commissariat avait été aménagé dans un ancien musée et le bâtiment était assez vieux, ce qui faisait qu’on n’avait jamais installé de sanitaire pour se laver. Ca pouvait paraitre futile de penser à des choses aussi basiques avec tout ce qui se passait dehors, mais c’était le meilleur moyen pour éviter de devenir fou.
Je sentis alors une petite tape sur le dos, puis quelqu’un s’assit à côté de moi. J’ouvris péniblement les yeux pour reconnaitre Franck. Il semblait au moins aussi motiver que je l’étais actuellement. Lorsque nous affrontions les zombies, l’adrénaline se chargeait de nous donner un joli coup de fouet, mais quand nous n’avions rien à faire… c’était une véritable horreur. Nous avions également fini de barricader tout ce qui pouvait l’être, alors à part tourner en rond, les occupations étaient très restreintes. Et passer des heures à jouer aux cartes devenaient rapidement lassant.

- Tiens au fait, on n’a pas eu trop le temps d’en parler, mais tu m’avais pas dis que t’avais fini par conclure avec Audrey. Ne crois pas que ça m’a échappé quand vous êtes revenu ensemble hier de je ne sais pas trop où. laissa tombé Franck après un moment de silence.

Je comprenais où il voulait en venir. Il voulait juste parler de choses un peu plus amusantes et nous changer les idées. Mais très franchement, je n’avais vraiment pas envie de commencer à parler de ça maintenant. Surtout qu’il fallait être réaliste : je ne savais absolument pas où cette relation allait nous mener. Si ça se trouve, dans une heure je serais mort dévorer par ces créatures. Rien qu’en pensant à ça, un frisson me parcourut toute l’échine.

- S’il te plait Franck, je n’ai vraiment pas envie de parler de ça pour le moment.
- Ho allez quoi Ian, je suis ton meilleur ami non ? Tu peux bien m’en parler.
insista Franck, une mine faussement vexé sur le visage.
- C’n’est pas une question de meilleur ami ou pas, c’est juste que j’ai pas envie d’en parler, c’est tout… à qui que se soit.
- Sérieux… les autres se posent des questions, ils aimeraient aussi bien savoir. Si tu savais tout ce que Raph raconte déjà comme connerie, alors qu’il est au courant de rien…
- Ho mais je m’en contrefous de ce guignol !
finis-je par m’emporter.

Franck ricana quelque peu. Je compris à ce moment-là qu’il m’avait provoqué uniquement pour me dérider un petit peu, et ça avait marché. Le fait de m’énerver comme ça me faisait me sentir un peu plus vivant qu’il y a quelques minutes. D’ailleurs, je venais d’y penser, mais les remarques de Raph sur le cadavre de la fille tout à l’heure, c’était peut-être pas si anodin que ça qu’il me l’ait dit à moi et pas aux autres. Il voulait certainement une réaction vis-à-vis d’Audrey. Il changera donc jamais, même quand on est entouré de zombie qui ne désire qu’une seule chose et c’est de nous manger. Parfois je me demandais quand même pourquoi je le considérais comme un ami sérieusement. Il n’était pas méchant, il nous faisait même rire souvent, enfin quand la situation était encore normale, mais il pouvait aussi être vachement lourd parfois.

- Plus sérieusement, dis-moi un peu comment vous considérez votre relation ?
- On en a pas vraiment parlé en fait,
finis-je par lui avouer après un petit moment d’hésitation, on est conscient tout les deux qu’on risque de mourir ou de se transformer en l’une de ces choses à tout moment. Et si ça arrive, ça fera moins de souffrance pour l’autre.

Franck ne répondit pas, se contentant d’un vague mouvement de tête. Il comprenait parfaitement notre décision silencieuse, même si mes sentiments pour elle était réels. J’espérais que c’était réciproque.
Ma réponse avait jeté un froid et un nouveau silence s’installa, moins pesant tout de même. C’est à ce moment-là qu’une nouvelle question s’imposa à mon esprit. Je n’y avais pas pensé jusqu’à présent mais elle était en réalité existentielle : comment et pourquoi ces zombies se sont manifesté ? D’après le peu qu’on savait, c’était Umbrella qui était derrière tout ça, mais c’était une réponse très vague. Pourquoi ils avaient fait cela ? Comment ? Etait-ce volontaire où un accident ? Tant de questions me taraudaient l’esprit et j’étais bien conscient qu’aucune, ou très peu, de réponses me seraient données. Si les S.T.A.R.S. étaient encore là, ils pourraient nous éclaircir sur la situation. Peu importe lequel d’entre eux, que se soit Redfield, Burton, Valentine, Chambers ou Vickers, ils avaient tous survécu à ce qu’ils avaient vécu dans ce manoir. L’aide qu’ils pourraient nous apporter n’aurait pas été de refus.
Mais c’était trop tard maintenant. Ils avaient voulu nous avertir, on les avait traités de menteur, on avait refusé de les croire, et maintenant, voilà ce qui nous arrivait. On ne pouvait s’en vouloir qu’à nous-mêmes. Quand ils étaient revenus, blessés et traumatisés, ils nous avaient raconté ce qu’il s’était passé là-bas. Nous ne les avions pas cru, mais en y repensant, vu leur état, pourquoi ils auraient menti ? Avec du recul, je pouvais comprendre qu’ils n’avaient rien à y gagner à mentir sur une affaire pareille, surtout en accusant Umbrella d’avoir créé des monstres. On n’attaquait pas une multinationale sans raison. J’avais envie de hurler, là maintenant « je vous crois, alors revenez nous aider ». Mais je me retins, car en plus de passer pour un idiot, les autres penseraient que j’étais en train de péter un plomb.

Un hurlement de douleur provenant des étages supérieurs me fit sortir de mes pensées. Instinctivement, je levais la tête vers le balcon du premier étage. Vu comme j’étais perdu dans mes réflexions, il me fallut quelques secondes pour comprendre que ce cri ressemblait à celui d’un homme. Une fois l’information bien digérée, le stress m’envahit une fois de plus. Si quelqu’un venait de hurler dans le commissariat, cela signifiait forcément que quelque chose d’indésirable était entré dans le bâtiment, et ça, c’était vraiment une mauvaise nouvelle.

- Qu’est-ce que c’était que ça ? questionna David, plus pour lui-même que pour nous.
- Un cri. répondit du tac au tac Raph.

Je vis ensuite le sergent lancé un regard noir vers ce dernier, avant de rapporter son attention sur le balcon du premier étage. Quelques secondes passèrent sans que personne ne fasse de commentaire. Finalement, se fut à nouveau David qui prit les choses en main. Regardant qui se trouvait dans les parages, il désigna rapidement ceux qui l’accompagneraient.

- Ian, Franck, Kenny, vous venez avec moi.

Me relevant, je fus immédiatement imité par mon ami, Kenny nous rejoignit aussi rapidement. Nous suivîmes donc notre sergent, montant par l’échelle jusqu'au premier étage. Une fois arrivé sur le balcon, nous allions nous diriger vers la bibliothèque lorsque des coups de feu provenant de cette dernière retentirent. Ca semblait être une arme automatique et à entendre le nombre de rafale, ça devait être du sérieux. Ne perdant pas une seconde de plus, nous nous précipitâmes vers les doubles portes. Une fois arrivé devant celles-ci, David ordonna à Kenny d’ouvrir la porte, puis je devais sécuriser l’intérieur avec lui pendant que Franck nous couvrait.
Ouvrant donc lentement la porte, Kenny se bougea de notre chemin, nous laissant sécuriser la grande pièce. Il n’y avait rien au premier coup d’œil, jusqu’à ce que je remarque des traces de sang par terre. David me fit signe d’aller voir ce que c’était pendant qu’il me couvrait. Avançant pas à pas, je sentais mon cœur battre à cent à l’heure. Me rapprochant du sang qui recouvrait le sol, je fus frappé par la quantité qu’il y avait, une véritable marre rouge. Une foule de questions s’imposa à mon esprit : est-ce que c’était des zombies qui étaient à l’origine de ça ? Si oui, combien étaient-ils ? Et surtout, où étaient-ils désormais ? Tant de questions sans réponse qui me firent frissonner. La main sur la détente de mon arme, je me relevais après avoir examiné les traces. Vu la quantité de sang qu’il y avait, quelqu’un était mort, c’était obliger. Malgré cela, aucun ennemi n’était visible…

- Aucun signe de…

Je ne pus terminer ma phrase, un bruit de porte résonnant dans mon dos. Avec une vitesse dont je ne soupçonnais même pas l’existence chez moi, je fis un demi-tour pour pointer mon fusil vers la petite porte qui donnait sur l’aile ouest, en bas des escaliers menant au deuxième étage, là où se trouvait le clocher. Je rabaissais cependant mon arme lorsque je reconnus Kevin et Sam. Neil Carlsen les avait envoyé faire une ronde un peu plus tôt, ils avaient dû entendre les cris eux aussi et revenir rapidement.
Une fois que mes équipiers me rejoignirent, Kevin nous fit un geste en direction du second étage. David lui répondant par la positive, il ouvrit la marche, suivit par Sam puis par moi-même. Franck et Kenny restèrent en arrière, afin de nous couvrir au cas où la situation dégénérerait. Je gravis les marches l’une après l’autre, mon cœur battant à deux cents kilomètre à l’heure, j’avais l’impression qu’il allait exploser dans ma poitrine. Je ne m’étais jamais rendu compte à quel point le battement de notre propre cœur pouvait provoquer un état de stress. J’avais peur de ce que j’allais trouver en haut, bien qu’un calme olympien régnait dans les lieux. Ca me faisait penser au calme avant la tempête.
Lorsque nous arrivâmes sur le balcon, je restais pétrifier par ce que je voyais : au bout du couloir, il y avait un homme appuyé contre le mur, je reconnus Jacob, sa mitraillette était à ses pieds, sans doute vide. Il y avait également un corps. Du moins c’est ce que je pensais être, car il lui manquait la moitié inférieure, sa colonne vertébrale pendait dans le vide, des gouttes de sang tombant à intervalle régulier. Sa figure, quand à elle, était horriblement balafrée, si bien que je ne reconnaissais même de qui il s’agissait. Et finalement, entre Jacob et le cadavre, il y avait la créature la plus horrible que je n’ai jamais vu, même dans les meilleurs films d’horreur. Elle se tenait à quatre pattes, celles-ci se terminant par de longues griffes. Sa chair était à vif et ses muscles visibles, sa peau partait en lambeau. Mais ce n’était pas le plus horrible, non, car si tout ça relevait de l’esprit tordu d’un producteur de film d’horreur, le pire était sa tête. Celle-ci ne ressemblait plus à rien, de là où je me trouvais, je ne voyais même pas ses yeux, mais la masse qui sortait du haut de son crâne avait étrangement l’air d’être un cerveau. Une vision à vous refilé des cauchemars. Et malgré ça, j’étais fasciné par cette créature qui ne bougeait pas d’un centimètre, qui restait là à observer le pauvre homme. Je n’arrivais pas à détacher mon regard de celle-ci. Il le fallait pourtant.
Se fut Sam qui bougea le premier, faisant un pas en direction de la créature. Nous avions tous nos armes pointées vers elle, mais elle était trop proche de Jacob pour qu’on puisse tirer sans risquer de le toucher lui aussi.

- Jacob, murmura Sam, ne bouge pas, je…

A ces mots, se fut comme si le monstre avait reçu une décharge électrique car il se retourna à une vitesse prodigieuse, fixant Sam. C’est à ce moment là que je remarquais seulement qu’il n’avait pas d’organe visuel, aucun œil était visible sur sa tête. Comment faisait-il pour se repéré alors ? Quoi qu’il en soit, il y eu un déclic suite à ça, notre ennemi ouvrit la bouche et une langue d’une longueur anormale en sortit, se dirigeant vers mon collègue… qui se fit transpercer au niveau de la poitrine par cette dernière. Il était déjà mort lorsqu’il tomba à genou, car aucun son ne sortit de sa bouche. Je restais pétrifié par le spectacle qui s’offrait à moi.

- Sam ! cria Kevin en voyant son ami mourir sous ses yeux.

Se fut le signal d’alarme : d’une synchronisation quasi-parfaite, nos armes crachèrent le feu en direction du monstre. Celle-ci prit plusieurs décharges dans le corps, les pattes et même une dans la tête, j’en suis certain. Cependant, ça ne sembla pas l’arrêter et, sans élan, il fit un bon d’une longueur inhumaine, parcourant en l’espace d’une seconde la distance qui nous séparait. Pris de court, nous n’eûmes pas le réflexe de la remettre en joue. M’attendant à voir sa langue fouetter à nouveau l’air, je fus surpris lorsqu’elle plongea littéralement sur Kevin. Le choc fut si violent qu’ils cassèrent la rambarde et tombèrent tous deux dans le vide. La chute ne dura que deux petites secondes avant d’entendre le choc lorsqu’ils atterrirent sur le plancher de la bibliothèque.

Ma léthargie finie après la mort de Sam, je fus le premier à réagir pour me précipiter à l’étage inférieur pour venir en aide à Kevin, s’il était toujours vivant. Lorsque j’atteignis le bas de l’escalier, les coups de feu provenant de Franck et Kenny résonnèrent dans la pièce. Ceux-ci arrosaient littéralement le monstre qui, malgré tout ce qu’il avait reçu, continuait de se déplacer sur le sol, se rapprochant inlassablement d’eux. Soudain, elle s’arrêta et à sa manière de se courber, je compris qu’elle s’apprêtait à bondir vers eux.

- Attention ! tentais-je de les prévenir.

Mais se fut trop tard, car comme lorsqu’elle avait plongé dans notre direction, elle sauta dans celle des deux hommes. Franck réussit à l’éviter en plongeant sur le côté, mais pas Kenny. Je ne pouvais qu’assister au spectacle qui s’offrait à moi. Toutes griffes en avant, il entra en collision avec ce dernier… son arme naturelle lui ouvrit tout l’estomac et ses intestins se déversèrent sur le sol, tandis qu’il tombait sur ses genoux, incapable de rester debout. Mais il n’était pas mort, je le voyais en train de tenir ses boyaux à deux mains, tentant de les remettre à leur place. J’eu un haut-le-cœur en voyant ça. J’avais envie de l’aider, mais que pouvais-je faire ? Finalement, il tomba à plat ventre, mort.

- Kenny !

Ne se faisant pas prier, Franck fit cracher sa mitraillette en direction du monstre. Celui-ci continuait d’encaisser les balles, tentant de les éviter par petits sauts. Mon fusil à pompe rejoignit bientôt l’arme de mon meilleur ami. Sans doute trop fatigué pour continuer à esquiver nos projectiles, une chevrotine finit par l’atteindre, lui arrachant une de ses pattes. L’abomination poussa un cri strident à me percer les tympans, me procurant un frisson dans tout le corps. Ca ne dura cependant pas, car une autre décharge, bien plus puissante, résonna à côté de moi. Le Desert Eagle de notre sergent venait de faire exploser ce que je pensais être le cerveau de la créature, répendant un liquide gluant sur le sol de la bibliothèque. Bien qu’il soit déjà mort, le monstre fut pris de spasme, agitant encore ses pattes, griffant l’air à la recherche d’une proie qu’il ne trouverait pas. Si tout à l’heure, j’éprouvais une certaine fascination pour cette chose, à présent, tout ce que je ressentais était de la pitié. Elle était contre-nature, elle n’était pas censée exister, comme tout ce qui se trouvait dans cette ville à l’heure actuelle.
Je remarquais tout de même quelque chose : des trois personnes qu’il avait tuées, il n’a pas tenté d’en dévorer une seule. Il s’est contenté de les tuer, un point c’est tout, cette chose ne cherchait qu’à tuer ce qui se trouvait devant lui. Et je suis certain que si on n’était pas arrivé, Jacob aurait subit le même sort. D’ailleurs, où est-ce qu’il était lui ? David était descendu en même temps que moi pour venir en aide aux autres, mais lui était resté en haut apparemment. Un hurlement d’agonie me fit sortir de mes réflexions : Kevin, il n’était pas encore mort. Soulagé, je me précipitais vers lui mais pila net quand je le vis.

- Ho mon dieu. murmurais-je.

Oui, il était bien vivant, mais de quelle façon ? Il avait le visage entièrement balafré, ses yeux étaient fermés mais un filet de sang coulait de ses orbites. Je compris qu’il avait les yeux crevé. Par contre, il n’avait pas l’air d’être trop amocher par la chute, mais c’était surement le cadet de ses soucis actuellement.

- Ian ! Aide-nous bon sang ! cria David tandis qu’il tentait d’immobiliser Kevin.

Le pauvre Kevin essayait de porter ses mains à son visage, mais David et Franck l’en empêchait. Il ne fallait surtout pas qu’il y touche. La quantité de sang qui en dégoulinait était phénoménal, à un tel point que je me demandais comment il n’avait pas encore perdu connaissance, à moins que se soit la douleur qui, justement, le maintenait conscient ?

- Ian !
- Je… j’arrive.
balbutiais-je difficilement.

Lorsque je commençais à maintenir les bras de Kevin immobile, mes mains se retrouvèrent presque immédiatement recouvertes de sang, du sang de mon collègue. Celui-ci continuait de crier de douleur, la voix désormais rauque, le visage rougeâtre. Après quelques minutes qui me semblèrent durer des heures, Kevin arrêta de se débattre, et bientôt ses cris s’arrêtèrent, il avait perdu connaissance. Au même moment, la double porte s’ouvrit en grand, laissant entrer plusieurs personnes qui avaient reçues l’ordre de rester dans le hall.

- Nous avons entendu des coups de feu et… mon dieu mais qu’est-ce que c’est que cette chose ?
- Venez nous donner un coup de main.
le coupa le sergent Ford. Il faut l’amener dans le hall, que quelqu’un le soigne, les autres, il faut se débarrasser des corps des morts aussi.
- Se débarrasser des corps ? On ne va pas juste les balancer comme ça !
s’indigna Elliot.
- Nous n’avons pas le choix, leur puanteur va attirer tous les monstres dans un rayon de deux kilomètres, c’est ce que vous voulez ?

Elliot sembla décontenancer par la réponse de David. Je ne participais pas à leur discussion, j’étais trop occupé à tenter de stopper le sang qui continuait de couler des plaies de Kevin.

- Non bien sur, mais…
- Alors obéissez à mes ordres officier Edward !


Sans répondre, les renforts se répartirent les tâches. Je ne voulais absolument pas savoir comment ils allaient se débarrasser des cadavres. Heureusement, je ne restai pas suffisamment longtemps dans la bibliothèque pour le voir. Avec l’aide de plusieurs autres, on transporta Kevin jusqu’au hall. Le chemin fut long et fastidieux, on a dû faire tout le tour par l’aile ouest, s’arrêter à plusieurs reprises pour reprendre notre souffle – on continuait à souffrir de la faim et on s’épuisait très vite – et tenter de minimiser les secousses pour le blessé. Se ne fut vraiment pas une partie de plaisir. Deux fois, Kevin se réveilla en poussant des cris de douleur, mais il sombrait très vite à nouveau dans l’inconscience. Cette dernière étant sans doute trop forte pour qu’il puisse le supporter.

Finalement, nous réussîmes à l’emmener dans le hall. Directement, tout ceux qui était resté ici s’agglutinèrent autour de nous pour nous débarrasser de notre fardeau. Lorsque nous eûmes déposé Kevin, je me rendis compte seulement maintenant à quel point j’étais épuisé et que j’avais envie de dormir.

- Est-ce que quelqu’un s’y connait en médecine ? demanda David.
- Moi, laissez-moi passer, je m’en occupe. résonna la voix d’Audrey.
- Tu t’y connais en médecine ? dis-je en haussant les sourcils ?
- J’ai fais deux ans d’études d’infirmière avant d’abandonner.

Suite à quoi, on la laissait soigner Kevin. Je quittais le hall discrètement, désireux de me retrouver un peu tout seul. Il devait être aux environs de dix-neuf heures, je vais essayer de dormir un petit peu. M’allongeant sur la banquette de la salle d’attente de l’aile ouest, je serrais mon Remington contre moi, près à m’en servir à la moindre alerte. Je sentais mes mains trembler, et un bruit me parvint assez vite à mes oreilles. C’était quelque chose de dérangeant, à vous donner envie de plaquer vos mains sur vos oreilles pour ne plus rien entendre. Je finis par comprendre que c’était en fait les battements de mon propre cœur.
Il ne me fallut qu’une poignée de secondes pour sombrer dans un sommeil sans rêve, réparateur. Aucun cauchemar ne vint me hanter cette fois-ci, ce qui me surprit, vu ce qu’on venait de vivre dans la bibliothèque, je m’étais attendu à revoir la créature, les boyaux de Kenny se déversant sur le sol, le visage horriblement balafré de Kevin. Mais rien de tout ça ne me rendit visite.

Lorsque je me réveillais, j’avais un mal de crâne épouvantable. Mon ventre avait cessé de crier famine, ce qui n’était pas forcément une bonne chose. Avoir faim me rappelait que j’étais encore en vie, mais là… la frontière entre la vie et la mort était tellement proche actuellement, que tout ce qui pouvait me rattacher à mon humanité était la bienvenue, même si ça voulait dire mourir de faim. En regardant l’heure, je remarquais que j’avais à peine dormi une heure. J’aurais espéré me reposer un peu plus longtemps, mais ça ne servirait à rien de tenter de me rendormir. Mon cerveau était en mode alerte, et il refusait tout simplement de se laisser aller.

Les mains crispées sur mon fusil, je revins dans le hall. La première chose que j’aperçu était Kevin, assis à l’accueil, aussi immobile qu’une statue. Mais ce qui me choqua fut son visage, il avait un bandage qui lui masquait les yeux, mais ses cicatrices descendaient jusqu’à sa bouche, et une partie de son cuir chevelu avait été arraché. Il avait vraiment de la chance d’être en vie, même s’il était aveugle désormais. Un nœud dans mon estomac se manifesta à cette pensée : être aveugle dans un endroit pareil devait vraiment être horrible. De plus, et c’était une pensée purement égoïste, on allait devoir s’occuper d’un impotent. Cette pensée m’acheva définitivement.

- Comment va Kevin ? demandais-je à Elliot qui se tenait tout près de moi.
- Comment va Kevin ? Il a les yeux et la moitié du visage déchiqueté, comment tu te sentirais ? répondit-il d’un ton amer.

Comprenant qu’il ne voulait pas en parler, je m’éloignais de lui. Je ne voulais plus regarder Kevin, j’étais présent lorsqu’il s’était retrouvé dans cet état et le souvenir de cet événement me revenait sans cesse en mémoire. Mon regard tomba aussi sur Jacob, qui était recroquevillé dans un coin, tenant son pistolet serré contre lui, il avait le regard perdu dans le vague, et j’en suis sur, un brin de folie dans les yeux. Si Kevin me mettait mal à l’aise, lui par contre me foutait carrément les jetons.
La fatigue marquait le visage de la plupart des agents, peu d’entre eux trouvaient le sommeil, et lorsqu’ils s’endormaient, ils devaient être la victime de cauchemar. Je décidais de me diriger vers le groupe qui était assis sur les marches menant à la porte d’entre. Mon groupe. Franck, Marvin, le sergent Ford, Steven, Raph et Audrey. Il n’y avait personne d’autre, c’était notre comité, les sept mousquetaires. C’est en les voyant ainsi que je me rendis compte que c’était eux que je ne voulais pas qui meurt, les autres pouvaient mourir – bien sur je serai triste mais se serait passable – tant que eux survivaient, je m’en remettrai. C’était égoïste, mais c’est comme ça que je le vivais à présent, le désir de survivre avec mes amis proches avait pris le dessus sur l’esprit collectif.
Par ailleurs, je sentais que le groupe se briserait en mille morceaux si jamais l’un d’entre eux venait à perdre la vie. Et puis quelque chose d’autre me revenait en mémoire : le groupe n’était déjà plus au complet, il en manquait… Ivan et Jean, qui avaient disparu depuis plus de douze heures à présent. Personne ne le disait, mais ils ne reviendront probablement jamais. Ils étaient surement morts en allant chercher cette nourriture. Je sentis les larmes me monter aux yeux et je me forçai à me dire qu’ils étaient toujours vivants, qu’ils n’avaient simplement pas les moyens de revenir et qu’ils luttaient, eux aussi, pour leur survie, quelque part dans cette ville. Ils n’étaient pas si facile à tuer, ils faisaient parties des meilleurs flics du R.P.D, c’était obligé qu’ils soient encore en vie.
M’asseyant sur la première marche, je sentis Audrey s’appuyer contre moi. Contre toute attente, Raph ne fit aucun commentaire. Malgré son tempérament enjoué qui tentait à chaque fois de nous remonter le moral, même lui ne semblait plus vraiment enclin à jouer le guignol. C’était un signe que le moral était vraiment au plus bas.

- Il y a eu des nouvelles ? demandais-je, plus pour échapper à ce silence pesant que pour vraiment m’enquérir de ce qui pouvait s’être passer pendant mon sommeil.
- Non, si ce n’est que nous ne sommes plus que vingt hommes en vie, dont deux qui sont hors-courses. répondit Franck, ponctuant sa phrase par un signe de tête envers Kevin et Jacob.

En effet, s’il y avait une nouvelle attaque – et il y en aura j’en suis certain – nous ne pourrons pas compter sur ces deux là. Pire, nous devrons constamment surveiller Kevin, devenu aveugle, pour pas qu’il se retrouve dans une mauvaise situation. Nous n’avions vraiment pas besoin de ça.

- Que faisons-nous maintenant sergent ?
- On attend notre mort.


Il avait répondu avec un calme effrayant, dénué de tout humour. Cette révélation me fit froid dans le dos et un frisson me parcourut le long de l’échine. Personne ne répondit. David, l’homme pour qui nous avions tant de respect, venait de complètement nous saper le peu de moral qui nous restait. Marvin plongea sa tête entre ses mains et Steven se contenta de fixer ce qu’il y avait devant lui, sans sourciller.
Le silence se prolongea ensuite, nous mettant tous mal à l’aise. Je décidais de compter les munitions qui me restaient, autant dire plus beaucoup. Une quinzaine de cartouche. Et dire qu’on avait un stock d’arme bourré de munition en tout genre au sous-sol, si seulement nous avions la carte d’accès… cette pensée ne fit que renforcer ma haine envers le commissaire Irons. Pourquoi nous avait-il abandonné ? Je ne comprenais pas. Il aurait pu nous laisser la carte au moins.

- Ian, racontes-nous une histoire. lâcha soudain Franck.
- Quoi ? répondis-je déconcerté, certain d’avoir mal compris ce qu’il me demandait.
- Racontes-nous une histoire.
- Ca ne va pas non ?
- Allez vas-y.
renchérit Raph.
- N’importe quoi, t’as bien une petite histoire à nous raconter non ?
- Bon bon d’accord, alors…
finis-je par dire, avant de marquer une petite pause.
- Alors tu la raconte ta putain d’histoire ? lâcha Steven, de mauvaise humeur.
- Ok ok, alors, il était une fois…
- Ha non, pas un conte de fée ou une connerie du genre s’te plais !
se plaignit Franck.
- Fermez-là, c’est mon histoire ok ? Alors vous vous taisez et vous écoutez.

Personne ne répliqua.

- Donc, comme je le disais, il était une fois un magicien, il y a des milliers d’années, en Grèce, qui exerçait de la magie noire…
- Ca s’appelle un sorcier ça.
me coupa Franck.
- Oui hé bien le mien c’est un magicien, un point c’est tout. Il était au service d’un roi, un roi très puissant, qui partait sans cesse en guerre contre ses voisins. Quand il était absent, il confiait le trône à son magicien, en qui il avait une confiance aveugle. Cependant, le magicien abusait de la confiance de son roi, si bien qu’il exerçait de plus en plus la magie noire. Les années passèrent, et une idée lui vint un jour à l’esprit : et s’il avait sa propre armée ? Il pourrait s’emparer du royaume, dépouillé le roi de son trône et devenir un vrai roi lui-même. Sachant qu’il ne pourrait jamais compter sur une véritable armée, il se tourna vers d’autres soldats : ceux qui étaient déjà tombés au combat. A force de manipuler l’obscur, il réussit à réveiller plusieurs cadavres de soldat qui étaient de véritables héros de leur époque…
- Ho non, pas une histoire de zombie.
se plaignit Audrey.
- Mais heureusement, avant même qu’il ait pu en réveiller d’avantage, le roi fut mis au courant des intentions de son magicien, suite à quoi il le banni à tout jamais de son royaume, lui ordonnant de ne jamais y remettre les pieds.
- Elle est nulle la fin !
s’exclama Raph.
- Qui a dit qu’elle était finie ?
- Ha… ben continue alors.
- Merci. Juste avant de partir, le magicien promit au roi qu’il reviendrait, qu’il aurait son royaume un jour ou l’autre, qu’il ne pourrait pas l’arrêter. Lorsqu’il quitta les terres du roi, il partit faire un long voyage, dans des endroits qu’il ne soupçonnait même pas l’existence. Un jour, alors qu’il avait renforcé ses pouvoir magiques, il eu l’idée de se rendre au labyrinthe construit par Dédale.
- Que voulait-il y faire ?
- J’y arrive. Au début, le magicien voulait une armée de mort-vivant, mais il s’était rendu bien vite compte à quel point cette armée aurait ses limites. Il eut alors une autre idée : pourquoi ne pas faire une armée de minotaure ? Comme celui qui était présent dans le labyrinthe ? Ces monstres étaient beaucoup plus fort qu’un homme, s’il arrivait à en créer plusieurs par magie, il aurait là une puissante armée. Il passa donc plusieurs années à…
- Kevin, non !!!
m’interrompit Steven en hurlant.

J’eus à peine le temps de jeter un coup d’œil à ce qu’il se passait qu’il était déjà trop tard : un coup de feu retentit dans le hall, faisant taire toutes les conversations. Le cadavre de Kevin chuta de son siège, tombant lourdement sur le sol, la main tenant encore son pistolet fumant. Je restais pétrifier par ce que je venais de voir. Il avait préféré se suicider plutôt que de continuer comme ça. Malgré son handicap, je ne pus m’empêcher d’éprouver de la colère envers lui, qui venait de nous abandonner dans ce cauchemar. Pour moi, c’était purement de la lâcheté. Maintenant, il était en paix, il n’avait plus à avoir peur de se faire dévorer ou de se transformer en zombie. Il n’avait plus rien à craindre.

- Plus que dix-neuf. laissa tomber platement Raph.

Personne ne répondit. Serrant les poings, ma colère ne chutait pas. Pour moi, se suicider avait toujours été la voie de la facilité, échapper à quelque chose afin d’éviter de l’affronter. Certes, c’était une mort plus douce à celle qui nous attendait surement, mais je ne pouvais pas m’y résoudre. J’espérais également qu’aucun de mes amis ne ferait un truc du genre. Et s’ils le feraient, je serais énormément déçu.
Audrey dut sentir ma crispation car elle passa une main dans la mienne, insistant pour que je desserre les poings. Je finis par me calmer et liai nos doigts. Sa présence, une fois encore, me faisait un bien fou. Je repensais ensuite au reste de l’histoire, mais je n’avais plus du tout envie de parler à présent. Les autres ne me demandèrent même pas de continuer. Ce qui venait de se passer nous avait à nouveau foutu un coup au moral. Je vis deux agents enlever le corps de Kevin. Où l’emmenaient-ils ? Aucune idée, et je n’avais pas envie de le savoir.

- Jacob, qu’est-ce que tu fous ? s’écria quelqu’un.
- Je me tire ! Laissez-moi passer !

Nous nous levâmes tous d’un même mouvement. Qu’est-ce qui se passait encore ? Après un simple coup d’œil, je compris bien vite le problème : Jacob s’était relevé, son pistolet entre les mains. Il menaçait à tour de rôle tous ceux qui se trouvaient autour de lui. La folie régnait dans son regard. Certains tentaient de le calmer et de l’approcher, mais il les repoussait à chaque fois. David tenta de la même chose, les mains en l’air, afin de l’apaiser.

- Jacob, calme-toi…
- Non sergent ! Laissez-moi passer !
- Ecoute…
- Non ! Si jamais vous ne vous écartez pas de la porte, je vous descends tous, c’est compris ?
- Qu’est-ce que tu vas faire ?
demanda Steven d’une voix calme, tandis qu’il se rapprochait lentement de Jacob.
- Je… je veux sortir d’ici.
- Tu te rends bien compte des risques ?
- Je m’en fiche ! Tout sera mieux que d’attendre de crever ici.
- Je te demande juste de baisser ton arme et de te calmer, s’il te plaît.


A ce moment là, Steven tenta d’agripper le bras de Jacob pour le désarmer, mais un coup de feu partit et la balle vint se figer dans le marbre, à cinquante centimètre de mon pied. Il avait faillit me coller une balle ! J’étais à deux doigts de dégainer mon propre flingue pour le descendre. Mais le fait que nous devions économiser nos munitions me retint.
Steven et David continuèrent d’essayer de le calmer, en vain. Je compris à ce moment là que Jacob était tout simplement perdu, il n’avait plus toute sa tête, ce qu’il avait vécu avec l’écorché l’avait traumatisé et aucun d’entre nous ne pouvait l’aider. De plus, s’il restait avec nous, il allait être dangereux pour quelqu’un. David sembla le comprendre car il finit par rendre les armes.

- Laissez le passer.
- Quoi ?
répliqua Steven. Mais…
- Laissez le passer !
ordonna David, élevant un peu plus la voix.

Malgré ce qu’il nous avait dit tout à l’heure, comme de quoi on ne faisait plus qu’attendre notre mort, il gardait la maitrise de lui-même. Il n’avait pas encore abandonné, et vu tout le respect que les hommes avaient pour lui, eux non plus n’abandonneraient pas.
Nous laissâmes donc Jacob passé. Tenant toujours fermement son arme, il passa les doubles portes du hall, les claquant derrière lui. Un long silence s’installa parmi nous. Je repensais à ce que Raph avait dit tout à l’heure, que nous n’étions plus que dix-neuf en vie, j’avais une furieuse envie de dire « nous ne sommes plus que dix-huit » mais je m’abstins, le moral était déjà suffisamment bas, personne n’avait besoin de ça. Malgré tout, la réalité me sauta rapidement au visage : nous avions de moins en moins de chance de survivre. Dix-huit pour tenir un bâtiment comme le commissariat relevait de l’impossible. Déjà lorsque nous étions au complet avec les barricades à l’extérieur, c’était difficile, alors maintenant. La voix de Justin brisa finalement ce silence pesant.

- Vous croyez qu’il…
- Il est déjà mort.
se contenta de dire froidement Meyer.

Et s’il ne l’était pas, ça n’aller pas tarder. Neil Carlsen avait l’air abattu, ça se comprenait. Lui et David se concertèrent alors pour la suite. Les deux équipes ne voulant plus dire grand-chose – celle du sergent Carlsen était presque entièrement décimée – ils en vinrent à la conclusion qu’il fallait diviser les hommes restants en deux groupes. Chacun veillerait à la sécurité d’une aile, s’assurant que les zombies ne rentrent pas, ainsi que les écorchés. Nous ne savions pas si ce monstre était seul ou s’il y en avait d’autre. Vu la résistance que le premier avait montré face à nos mitraillettes et fusil à pompe, on priait pour qu’il n’y en ait pas de semblable.
Jugeant qu’il valait mieux mettre ensemble ceux qui se connaissaient bien, je me retrouvais avec mes vieux amis, le sergent Ford, Franck, Raph, Marvin, Steven et Audrey. Meyer et Justin complétèrent notre groupe. Nous devions nous charger de l’aile ouest. Seulement neuf… en toute honnêteté, ça me semblait bien insuffisant pour couvrir toute la zone, mais bon, nous n’avions pas le choix. Que faire d’autre ? Au moins ça nous donnait l’illusion de faire autre chose que d’attendre sagement assis par terre que les zombies viennent pour nous.

J’avais également tenté de parler avec David sur la possibilité de s’enfuir du commissariat. Il était resté longuement silencieux avant de refuser d’un geste de la tête. Il disait que nous partirions seulement si nous n’avions pas d’autre choix, car nous n’avions pas assez de munitions pour tenir dehors. Il n’avait pas tord. Et même être bourré de réserve ne garantissait rien. L’équipe du S.W.A.T., même si nous n’avions plus de nouvelles d’eux depuis plus de vingt-quatre heures, l’avait surement appris à ses dépends. Par ailleurs, nous ne connaissions pas vraiment l’état général des rues de la ville, donc impossible de savoir si c’était possible de s’enfuir avec un véhicule. Et franchement, je n’avais pas envie de me risquer de me retrouver comme piéton avec des milliers de morts-vivants qui n’avaient qu’une seule envie : nous manger. En clair, nous étions revenus au point de départ : nous restions bloquer dans ce commissariat.

A présent que nous étions dans des groupes encore plus petits, il était hors de question que nous nous séparions. Donc, lorsqu’on commença à faire nos rondes dans les zones assignées, nous restions tous ensemble, tous les neuf. De plus, la possible présence d’autres écorchés dans les environs renforçait l’envie de rester groupé. L’inspection s’était faite sans problème, il n’y avait rien de notoire, aucune menace jusqu’à présent. Les planches étaient toujours bien fixées aux fenêtres. Si cela ne stoppera pas les zombies, ça aura au moins le mérite de les ralentir un peu avant qu’ils ne rentrent. Ca nous donnait un petit moment pour prendre une décision sur ce que nous pourrions faire à ce moment là.

- Ils ont l’air assez tranquille pour le moment là-dehors. constata Justin tandis que nous traversions le couloir aux volets métalliques, devant la salle des archives.

C’est à ce moment là que des coups de feu retentirent quelque part dans le commissariat, à l’est. Nous restions tous sur place en entendant les coups de feu, et à entendre le nombre qu’il y en avait, c’était du sérieux.

- Tu as parlé un peu vite. ironisa Raph.
- Sergent ?

David ne répondit pas tout de suite, semblant réfléchir, il avait la mine renfrogné. On était tous prêt à aller donner un coup de main à l’autre groupe, mais lui avait l’air d’hésité. Pourquoi donc ?

- Sergent, il faut aller les aider.
- Nous n’avons plus beaucoup de munitions.
répondit-il.
- Mais si nous n’y allons pas les zombies vont rentrer !
- Peut-être que si nous condamnons l’aile est, ils…
- Nous ne pouvons pas les laisser rentrer dans le commissariat !
s’indigna Steven.
- Tu as raison, finis par répondre David, reprenant ses esprits, allons les aider…

Au même instant, les lumières s’éteignirent, nous plongeant dans le noir. Par réflexe, tout le monde autour de moi dégainèrent leurs armes, moi également. Je sentis mon rythme cardiaque s’accélérer, la peur commença à me gagner… jusqu’à ce que les lumières reviennent. Doucement, je baissais mon arme, vérifiant qu’il n’y avait plus de problème. Nous étions tous à cran, et le fait de devoir se défendre dans le noir n’améliorait en rien notre situation.

- Qu’est-ce qui s’est passé ? demandais-je à David.
- Le générateur au sous-sol a dû sauter, celui de secours a pris la relève.
- Le générateur de secours ?
[u]demanda Franck, horrifié.[/i] Mais alors les volets…

Et comme pour ponctuer ses paroles, les volets métalliques présents dans le couloir commencèrent à se relever les uns après les autres. Ce moment sembla durer une éternité, alors que cela ne prit que quelques secondes. Etait-ce la peur qui me donnait cette impression ? Possible, car maintenant que les volets étaient relevés, rien n’empêcherait les zombies de pénétré dans le commissariat par ici. Nous n’avions pas mis de planches aux fenêtres ici. C’était une grave erreur, on s’en rendait compte maintenant, mais il était trop tard. Si jamais ils décidaient d’attaquer par ici, ils pénétreront, peu importe ce qu’on faisait.
Les coups de feu provenant de l’autre groupe continuaient de parvenir à mes oreilles, mais ils semblaient venir de loin, de très loin…

- Ho mon dieu… murmura Meyer, qui regardait par la fenêtre.
- Qu’est-ce qui se passe encore ?

Meyer ne répondit rien, il n’avait pas besoin de le faire, nous comprenions tous ce qui se passait. Nous les entendîmes avant de les voir, ces râles horribles, qui m’avaient déjà donné des sueurs froides lors de nos premiers affrontements. Ils approchaient, certes lentement, mais ils seraient bientôt là.

- Sergent, que faisons-nous ? s’enquit Marvin.

Aucune réponse.

- Sergent ? insista à nouveau Marvin.
- Ils sont là ! cria Meyer.
- Il faut faire quelque chose sergent !
- Ils ne sont plus qu’à une centaine de mètres, et ils sont nombreux.
nous informa Meyer.
- Très bien ! finit par s’éveiller David. Nous allons défendre l’accès, ils ne rentreront pas ! Répartissez-vous entre les fenêtres, Ian et Franck, vous prenez la première, Raph, Meyer la deuxième, Marvin et Steven, la quatrième, Justin et Audrey la dernière, en position !

Revigoré par les paroles pleines d’assurances de David, nous nous répartissions comme il nous l’avait ordonné. Je remarquais qu’il se tenait tout seul à la troisième fenêtre, cet endroit allait être notre point faible, il allait falloir veiller constamment pour éviter qu’il ne se fasse déborder. Nous pouvions le faire, c’est ce que je pensais… jusqu’à ce que je voie la masse de zombies qui s’approchait du commissariat. Ils étaient facilement une centaine, voir plus même, et nous n’avions plus beaucoup de munitions. Comment allions-nous pouvoir les repousser ? En plus, ces choses n’avaient aucune conscience, même avec leurs semblables qui se faisaient abattre devant eux, ils continueraient d’avancer, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un seul, ou qu’ils nous aient dévoré jusqu’au dernier. Je me forçais à chasser toutes ces mauvaises pensées de mon esprit et m’obligeais à penser que nous allions réussir.

- Nous n’avons plus beaucoup de munitions, chaque balle doit en abattre un, visez juste. ordonna le sergent.
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Pavey César


Posté le 30 mars 2014 à 00:55 | Sujet : [FanFiction Resident Evil] Raccoon City's Disaster
Ils n’étaient plus qu’à une cinquantaine de mètre et nous attendions toujours l’ordre de tirer. Bizarrement, j’étais relativement calme à présent. Etais-je résigné ? Non, ce n’était pas ça. J’avais peur de mourir, encore plus en sentant leurs dents m’arracher la chair. C’était peut-être ce qu’on appelait le calme avant la tempête, peut-être que j’allais avoir une crise de panique au moment où ils seront assez proche pour sentir la pourriture émanée de leurs corps.

- Feu ! cria David pour couvrir le bruit des râles des zombies.

Mon doigt pressa la gâchette et la première cartouche partit en direction de la foule de macchabé présente à l’extérieur. Une tête explosa à l’impact, rependant sang, os et bout de cervelle sur ses semblables. Et se fut le début du massacre, mes collègues firent cracher le feu également, et la première rangée de zombie chuta au sol. Nous n’eûmes pas le temps de se réjouir que les suivants piétinaient déjà leurs cadavres pour se rapprocher.

Recharger, tirer, recharger, tirer, voila tout ce dont je me souviens ensuite. J’étais pris dans le feu de l’action, l’adrénaline coulait dans mes veines, j’avais l’ivresse du combat. J’étais déterminé à ne pas laisser approcher ces monstres des fenêtres, sachant pertinemment que se serait ma mort si jamais ils arrivaient à entrer. Malheureusement, mes munitions diminuaient à vue d’œil, je les comptais mentalement, et lorsque je chargeais mes dernières cartouches, les zombies étaient encore nombreux, beaucoup trop nombreux à mon gout. On n’y arriverait jamais.

- Je recharge. m’alerta Franck.
- Je te couvre !

Malheureusement, tenir la position de nous deux pendant qu’il rechargeait sa mitraillette n’était pas évident et déjà, les zombies se rapprochaient beaucoup plus rapidement. Ils n’étaient plus qu’à une dizaine de mètres de nous. Habituellement, je les trouvais lent, mais là, je trouvais qu’ils étaient rapides, beaucoup trop rapide à mon gout. Visant la tête du plus proche, je lâchais une chevrotine dans sa direction et je fus satisfait de voir que le zombie derrière lui se retrouva sans tête également. Mais ma joie fut de courte durée en voyant que ça ne faisait absolument aucune différence, les cadavres étant noyés par la masse de leurs congénères. Seule l’adrénaline m’empêchait de prendre mes jambes à mon cou lorsque je compris qu’on n’aurait jamais assez de munitions pour les empêcher d’entrer. Et même si on en avait en suffisance, nous n’étions pas assez nombreux.
Le retour de Franck avec son arme automatique – je pense que c’était son dernier chargeur – me soulagea quelque peu, mais pas beaucoup. Lorsqu’ils se retrouvèrent à cinq mètres environ, je ne pus m’empêcher de faire un pas en arrière. L’adrénaline chutait, la peur commençait à m’envahir, je voulais fuir, partir loin d’ici, dans un endroit sécurisé. L’odeur de poudre, de sang et de pourriture me donnait la nausée et je dus ravaler un haut-le-cœur, même si je me demandais ce que je pourrai vomir, mon estomac étant complètement vide.
Plus que trois cartouches, plus que deux…

- Je n’ai plus de munitions ! cria Marvin.
- Prenez votre arme de poing, ils ne doivent pas rentrer !

C’est ce que je redoutais. Marvin n’avait plus de balle pour son arme principale, les autres n’allaient pas tarder à suivre. Je fis un autre pas en arrière lorsque le premier zombie agrippa le rebord de la fenêtre. Je tirais ma dernière chevrotine sur celui-ci, l’envoyant deux mètres en arrière, faisant chuter quelques-uns de ses semblables en même temps.

- Plus de balles ! criais-je pour avertir les autres.
- Moi non plus ! enchaina Audrey.
- Bordel de merde ! cria David d’un ton rageur.

Me servant de mon Remington comme d’une batte, je décrochais la tête du zombie qui tentait de passer par ma fenêtre, m’aspergeant moi et Franck de son sang au passage. N’ayant pas d’autre solution, je laissais tomber le fusil à pompe, dégainant mon Beretta. Je savais bien que ça ne me serait pas d’une grande utilité, mais je n’avais plus que ça. Pendant ce temps, un zombie avait réussit à rentrer, il tentait à présent de se relever mais je lui tirais cinq balles dans la tête, il ne se releva pas.

- David ! Ils sont sur moi, ils sont sur moi !!! hurla quelqu’un dans le couloir.

Sachant que la moindre inattention pouvait s’avérer fatale, je ne pus m’empêcher de jeter un coup d’œil. Je n’avais pas reconnu la voix, elle était déformée par la peur et la douleur. Le temps sembla alors passer au ralentit. Un zombie était au sol, en train de mordre la jambe de Justin. Audrey ne pouvait pas l’aider, elle était déjà aux prises avec deux zombies qui avaient pénétré dans le couloir par leur fenêtre. Il tenta de se dégager mais un autre zombie arriva, et ils tombèrent tout deux au sol. Je vis sa tête percuté le marbre, puis une tache de sang se rependit autour de lui. Le zombie mordit violemment sa gorge, lui arrachant un gros morceau de chair, et une gerbe de sang se manifesta. C’était fini pour lui. C’était horrible, malgré tout, je ne pus m’empêcher d’avoir cette petite pensée comme de quoi j’étais content que se ne soit pas un de mes amis proches.

- Ian qu’est-ce que tu fous !? hurla Franck.

Le temps cessa de se figer, il reprit son cours normal. Ramenant mon regard sur ce qui se passait, je fus horrifié de voir que trois zombies étaient passés par la fenêtre. Franck avait dégainé son Beretta, laissant pendre sa mitraillette par la sangle, sans doute qu’il préférait réserver le peu de balle qui lui restait pour après. Je réussis à tuer deux zombies, vidant mon chargeur par la même occasion, Franck se chargea du dernier. Engageant un autre chargeur, je sentis quelque chose buter contre mon pied droit. Paniquant à l’idée que se soit un zombie qui voulait me mordre, je fis un bon de côté… et je restais pétrifié en voyant ce que c’était : la tête de Raph, figé dans une expression d’horreur, gisait à mes pieds. Le corps était deux mètres plus loin, à plat ventre, plongé dans une flaque de sang… son sang. Il me fallut quelques secondes pour comprendre ce que ça signifiait, comme si mon cerveau refusait l’évidence, que c’était une illusion, que la tête allait disparaitre, le cadavre aussi, et que Raph apparaitrait à nouveau à côté de moi, défendant chèrement sa peau, lâchant au passage une de ses blagues dont il avait le secret. Mais la réalité me sauta aux yeux : je ne rirai plus jamais de ses conneries, sa bonne humeur ne résonnera plus dans le commissariat et il n’aura plus l’occasion de faire le guignol, nous remontant le moral quand ça n’allait pas. Je me rendais seulement compte à présent à quel point ses conneries, depuis que les zombies étaient apparus, nous avais empêché de sombrer dans la folie, il était l’un des seuls, si ce n’est le seul, à avoir gardé le moral. Mais c’était fini désormais, et plus rien ne serait pareil à partir de maintenant.

- Raph !!! ne pus-je m’empêcher d’hurler.

Au même instant, quelque chose tomba du plafond, entre le cadavre et moi. Je faillis chuter en arrière en voyant ce que c’était : un autre écorché. Celui-ci avait ses griffes recouvertes du sang de mon ami, sa langue pendait en-dehors de sa bouche. Pour l’avoir vu à l’œuvre dans la bibliothèque, je savais ce dont ce monstre était capable avec son fouet. Je n’eus même pas le temps de me demander par où il était entré et pourquoi on ne l’avait pas vu plus tôt qu’il balançait déjà sa langue dans la direction de Franck, qui venait lui aussi de le remarquer.

- Franck fais gaffe !

Le poussant sur le côté, la langue vint me percuter violemment à la tempe. Je vis trente-six chandelles et mes oreilles bourdonnèrent à un tel point que je crus que ma tête allait exploser. Même si je savais qu’elle pouvait transpercer le torse d’un homme sans problème, je fus tout de même surpris par la violence du choc. L’écorché avait dû m’ouvrir l’arcade car je sentis presque tout de suite du sang couler dans mon œil gauche, m’obstruant un peu la vue.
J’avais la tête qui tournait ainsi que la nausée, m’appuyant sur le mur pour me relever, je vis Franck vider le reste de son chargeur de mitraillette sur l’écorché. Au même instant, Meyer abandonna sa fenêtre et je remarquais seulement que c’était peine perdu, nous n’avions plus le contrôle du couloir. Une dizaine de zombies avaient déjà pénétré par les fenêtres, nous débordant par la même occasion. Il fallait qu’on se replie, nous n’avions pas le choix, on allait se faire massacrer sinon.
Du coin de l’œil, j’aperçus Meyer exploser le crane de l’écorché d’un coup de son sniper, au moins il lui restait des munitions.

- On se fait débordé ! cria-t-il.
- On se replie ! ordonna alors David.

J’accueillis cet ordre avec soulagement. J’aperçus Audrey, Steven et Marvin sortirent du couloir par l’autre porte. Puis se fut l’horreur : David était bloqué par trois zombies qui tentaient de le mordre et nous n’avions aucune possibilité de l’aider. J’étais presque sorti de là et n’avais aucune envie d’y retourner, mais il fallait l’aider…

- David, il faut l’aider ! dis-je à l’attention des autres.
- Bordel de merde. gronda Meyer.

J’avais repris mes esprits mais je n’eus pas le temps de le retenir qu’il était déjà reparti dans le couloir, que les zombies infestaient désormais. Je le voyais slalomer entre ces derniers, esquivant leurs bras tendus. Certains plongeaient littéralement sur lui, mais il faisait preuve d’une étonnante agilité et pas un ne le toucha. Il arriva jusqu’à David sans encombre et le dégagea des zombies qui l’assaillait, le poussant vers nous pour qu’il puisse nous rejoindre. Visant les zombies, nous le couvrîmes tandis qu’il nous rejoignait. Mon cœur ratait un battement chaque fois que les zombies le frôlaient, l’agrippant par les vêtements. Finalement il arriva jusqu’à nous sans encombre.

- Foutons le camp d’ici, merci Me…

Il ne termina pas sa phrase : un cri de douleur nous parvint au même instant. Nous retournant, je vis que Meyer était toujours dans le couloir, un zombie l’avait agrippé et le mordait à présent à la jambe.

- Meyer ! cria David.
- Aidez-moi ! supplia le malheureux.

Un autre zombie le mordit à l’épaule, lui arrachant un nouveau cri de douleur. Perdant l’équilibre, il tomba à la renverse, se retrouvant sur le dos. Une autre de ces abominations se laissa tomber sur lui et lui arracha un gros morceau de chair sur le flanc. De là où j’étais je pouvais entendre les bruits de mastications, c’était horrible, je n’avais jamais rien entendu d’aussi écœurant. Le pauvre Meyer… je voulais l’aider, mais je savais qu’il n’y avait plus rien à faire, le couloir était trop remplis de zombie et même si nous arrivions à le sortir de là, il allait se transformer en une de ces choses. Je ne voulais pas assister à ça. David n’était pas de mon avis apparemment, car il fit un pas en avant. Cependant, je fus assez rapide cette fois-ci, et avec Franck, nous le retînmes, le forçant à reculer.

- Lâchez-moi ! Il faut l’aider.
- C’est fini sergent, on ne peut plus rien pour lui.
tenta de le résonner Franck.

Nous parvînmes à le sortir du couloir, et la dernière chose que je vis avant de passer la porte fut les cadavres de Justin et Meyer en train de se faire dévorer par les zombies. Nous nous retrouvâmes rapidement dans le hall. Nous n’étions plus que nous trois, je ne savais pas ce qui était arrivé à Audrey, Steven et Marvin, je priais pour qu’ils s’en soient sortis et que le reste de l’aile ouest ne se fassent pas envahir. Mais à présent, qu’allions-nous faire ? Je ne voyais vraiment aucune issue possible, je ne savais pas quoi faire, Franck non plus à en juger par la mine qu’il affichait. David semblait perdu également, sans doute encore sous le choc de la mort de Meyer qui était revenu pour le sauver, alors que lui n’avait pas su lui rendre la pareille. Je ne pense pas que la situation pourrait être plus désespérée que maintenant. Le silence s’installa pendant presque cinq minutes, puis le sergent reprit la parole d’une voix qu’il tentait de contrôler.

- Bon, barricadons cette porte, au moins ça pourra ralentir les zombies un moment, le temps qu’on trouve une solution.
- Mais et les autres ?
demandais-je, horrifié à l’idée de les laisser là.
- Ils passeront par le premier étage.

N’ayant pas d’autre solution, j’acquiesçais en silence. Avec les quelques planches qui restaient, nous fîmes rapidement une barricade, bloquant ainsi l’accès à l’aile ouest. Une fois que les zombies allaient l’atteindre, ça permettrait de les ralentir un peu, même si je doute que ça dure longtemps. S’ils sont suffisamment nombreux, elle ne tiendra pas éternellement. Malheureusement c’est tout ce dont on disposait actuellement. M’asseyant ensuite sur les marches, je me pris la tête entre les mains. Autant le dire tout de suite : j’étais désespéré, je ne voyais vraiment pas comment nous sortir de là, j’avais aussi envie de pleurer. Je ne savais pas ce qui était advenu d’Audrey, et cette ignorance m’était insupportable. Depuis le début, j’avais toujours gardé un certain espoir d’en sortir vivant, mais maintenant… de plus, vu comme Meyer venait de mourir, la peur d’avoir le même sort me hantait. Mon regard tomba sur mon Beretta, que j’avais rangé dans mon holster et la pensée qu’une simple pression sur la détente – comme Kevin l’avait fait – pouvait me libérer de tout ça s’insinua dans mon esprit. Je chassais cette idée rapidement, pas question que je me suicide, j’avais toujours considéré ça comme une forme de lâcheté, une façon d’échapper à sa condition, et je ne le ferai jamais.
Franck me tendit un mouchoir en papier, il me fallut quelques secondes pour comprendre pourquoi il voulait me donner ça : mon arcade continuait de saigner. Le sang recommençait à me boucher la vue du côté gauche. Je le pris en le remerciant silencieusement et m’épongeait le liquide rougeâtre, mais ça ne servait à rien, ça continuait de couler. Je n’y connaissais pas grand-chose, mais quand on saignait à cet endroit, il fallait attendre un bon moment avant que ça se calme. Le mouchoir se retrouva rapidement imbiber de sang.

- Que faisons-nous maintenant ? s’enquit Franck.
- Je ne sais pas… se contenta de répondre David, complètement démoralisé.
- Au fait… vous croyez que le groupe de l’aile est s’en est tiré ? Ca fait longtemps que les coups de feu ont cessé.

Regardant vers la porte qui y menait, je me rendis seulement maintenant compte que ça faisait longtemps qu’on avait plus rien entendu venant de là, bien avant que nous fuyions le lieu de combat. Qu’est-ce qu’il leur était arrivé ? S’en étaient-ils sortis ou pas ? Malgré la peur qui me tenaillait, je voulais savoir ce qui leur était arrivé. Peut-être qu’ils avaient réussi à repousser les zombies, si c’était le cas, rien n’était perdu. De toute façon, il n’y avait rien d’autre à faire.

- Ok, dit David en se relevant après s’être retrouver une consistance, on va aller y jeter un coup d’œil, si jamais les zombies l’ont envahi aussi, on revient ici et on barricade la porte, c’est bon ?
- Bon plan.
se contenta de répondre Franck.

Je n’étais pas certain que se soit réellement un bon plan, mais nous n’en avions pas d’autre actuellement, et vu la situation dans laquelle nous étions, tout était bon à prendre. Munis de nos Beretta, nous franchîmes la porte. J’avais le cœur qui battait à cent à l’heure, je tremblais de tout mon corps, j’avais la gorge sèche, je veux dire, pire que d’habitude. Rien ici. Malgré tout, c’était dans le couloir suivant qu’ils s’étaient battus, là où il y avait la salle d’interrogation, à l’endroit où je m’étais retrouvé avec Audrey… cette pensée me tordit l’estomac et je me rendais compte à quel point je tenais à elle, je l’aimais, c’était une certitude. Je redoutais que Steven ou Marvin m’apprennent qu’elle était morte après leur fuite.
Nous arrivâmes à l’autre porte, derrière celle-ci se trouvait soit des cadavres de zombies, soit ceux de nos compagnons. Franck et moi nous plaçâmes de chaque côté de la porte, attendant que David l’ouvre. Celui-ci fit un décompte avec ses doigts, puis arrivé à zéro, il ouvrit doucement la porte.
C’était une véritable boucherie à l’intérieur, les murs étaient tapissés de sang, des morceaux de planches et de verres jonchaient le sol. Plusieurs cadavres gisaient ça et là, deux d’entre eux portaient des uniformes du R.P.D. et des zombies étaient en train de festoyer dessus. De là où je me trouvais, je les reconnaissais pas, mais une chose était certaine : ils avaient perdu le combat. David referma doucement la porte sans que les zombies nous voient. Franck tapa dans le mur, sans doute pour évacuer sa colère.

- Je n’ai compté que deux morts. signalais-je.
- Moi aussi, confirma David, ils étaient neuf au départ, s’il n’y a eu que deux morts, ils doivent être encore sept, et si on compte que Steven, Marvin et Audrey s’en sont sortis, on devrait être encore treize… logiquement.
- Oui, logiquement.
répondit Franck, appuyant sur ce dernier mot d’un ton sarcastique. Que faisons-nous maintenant sergent ?
- Retournons dans le hall et barricadons la porte, nous aviserons ensuite. La priorité est de retrouver les autres.


Nous retournâmes donc dans le hall, et quelques minutes furent suffisantes pour barricadés la porte. Après quoi je commençais à me demander ce que nous allions faire à présent, il ne restait que l’entrée menant dehors – ce qui n’était pas vraiment une bonne idée – et la seconde porte de l’aile ouest. La peste ou le choléra ? J’étais d’avis de barricader aussi cette dernière, mais nous n’avions plus le nécessaire. Je me retournais à nouveau vers David, priant pour qu’il nous trouve une solution miracle pour sortir d’ici. Mais son expression dépitée n’était pas vraiment rassurante et je préférais me taire.

J’avais secrètement espéré qu’en revenant dans le hall, on retrouverait les trois autres, nous montrant qu’ils avaient réussi à s’en sortir de leur côté. Malheureusement, il était dans le même état qu’on l’avait laissé : complètement désert. Et dire qu’il y a à peine trois jours, ça grouillait encore de vie ici. Comment avait-t-on pu en arriver à la ? Comment n’avait-t-on pas réussi à maintenir l’ordre ? Nous manquions de munitions, certes, et Irons nous avait abandonné aussi, mais ce n’était pas une raison, nous aurions pu nous en sortir. Et Ivan, Jean et Raph seraient encore en vie maintenant, car oui, j’en ai la certitude à présent : mes deux amis sont morts là dehors. Après avoir vu comme nous étions impuissants face à ces choses, je compris à quel point cette mission de ravitaillement avait été une erreur depuis le début. J’aurais dû les empêcher de partir, par n’importe quel moyen, quitte à les assommer à les ligoter. Je passais mes mains dans mes cheveux en poussant un profond soupir. Penser comme ça me faisait à nouveau penser à mes autres amis disparus, il fallait faire quelque chose pour les retrouver.

- Ca ne sert à rien de rester ici, il faut bouger. finit par dire David, me faisant violemment sursauter par la même occasion.
- Et où est-ce qu’on va ?
- Dans la salle d’attente du premier étage.


Je levais un sourcil dubitatif, à quoi ça servirait d’aller là-bas ?

- Pourquoi on devrait remonter là haut ?
- C’est le meilleur endroit pour attendre les autres, ils ont dû passer par le premier étage pour s’en sortir, sinon ils nous auraient déjà rejoints. Même chose pour les rescapés de l’aile est, à moins d’être descendu au sous-sol, c’est le seul endroit où ils ont pu se réfugier.
- Oui, ça tient debout.
confirma Franck, non sans un certain pessimisme dans la voix.
- Parfait, alors on y va.

N’ayant pas d’autre choix, nous montâmes par l’échelle. Une fois en haut, David la remonta, nous empêchant ainsi de redescendre.

- Tu ne crois tout de même pas que les zombies savent utiliser une échelle ?
- Tu tiens à prendre le risque ?


Ne trouvant rien à redire, je le laissais faire. Même si je voyais vraiment mal un zombie monté une échelle, je ne préférais pas prendre de risque inutile.
Je dégainais immédiatement mon Beretta, maintenant que les zombies avaient réussi à rentrer dans le commissariat, je m’attendais presque à en voir débouler à chaque couloir. Heureusement, ils n’avaient pas encore atteint le premier étage. Nous pénétrâmes dans la salle d’attente et je m’affalais aussitôt sur un des sièges. J’avais la tête qui recommençait à tourner, sans doute à cause de la perte de sang. J’étais fatigué aussi, malgré mon heure de repos que j’avais eu tout à l’heure. Mais maintenant, le temps semblait complètement déformer, comme si une heure pouvait s’étirer sur des années entières ou une année se réduire à une petite heure. Etait-ce donc ça qu’on appelait la relativité ? Merci Einstein pour avoir établi ce principe.

- On les attend combien de temps ? demanda Franck.
- Le temps qu’il faudra. répondit David.

Au même instant, la porte donnant sur le hall s’ouvrit et Steven apparut dans l’encadrement, se tenant contre l’un des montants et le fusil à pompe dans une main. Il semblait épuisé, et son uniforme était recouvert de sang, mais il n’avait pas de blessure apparente. Je me levais d’un bond, aussitôt imité par Franck et David. En nous voyant son visage rayonna immédiatement, semblant avoir un regain d’énergie. Il pénétra dans la pièce… suivi par Audrey ! Comme Steven, elle était exténuée, du sang maquillant son uniforme du R.P.D. mais elle n’avait rien de grave apparemment. Un sentiment de soulagement comme je n’en avais jamais eu dans ma vie m’envahit : elle était en vie. Je me dirigeai immédiatement vers elle et la prit dans mes bras. Elle appuya sa tête contre mon torse, et je me perdis dans ses cheveux, une des seules parties de son corps où il n’y avait pas de sang. Les autres ne firent aucun commentaire, parlant de leur côté. S’ils n’étaient pas là, je crois que j’aurais pu lâcher quelques larmes de bonheurs. Mais je me retins, ce n’était vraiment pas le moment de se laisser aller.

- J’ai cru que je ne te reverrai plus. murmurrais-je afin que seule Audrey puisse entendre.
- C’est ce que j’ai pensé aussi à un moment… répondit-elle sur le même ton.

Nous restâmes ensuite silencieux. Même si la situation n’était pas vraiment meilleure qu’il y a quelques minutes, je me sentais tout de même bien mieux. La conversation des trois autres avait l’air de se dérouler à des milliers de kilomètres de nous, car j’avais l’impression que seul un petit murmure me parvenait aux oreilles.

- Qu’est-ce qui t’est arrivé ? demanda Audrey en passant un doigt sur ma tempe.
- Rien de grave. répondis-je en remarquant que je ne saignais plus, malgré que mon mal de tête était toujours présent.
- Il s’est pris un coup à ma place. intervint Franck.

Je regardais mon ami en roulant des yeux, lui faisant comprendre qu’il n’avait pas besoin de le signaler. Depuis le temps que nous faisions équipe, on s’était aidé de la sorte un nombre incalculable de fois. Ce n’était qu’une fois de plus.
Sentant la tête me tourner, je finis par m’assoir à nouveau, avec le sang que j’avais perdu il me fallait du repos.

- Et où est Marvin ? demanda Franck.

D’un coup, mon attention fut à nouveau focaliser sur mes amis. J’étais tellement heureux d’avoir retrouvé Audrey que je ne m’étais même pas rendu compte que quelqu’un manquait à l’appel. Ils étaient trois en quittant le lieu de bataille, et maintenant ils n’étaient plus que deux, seul Steven et Audrey étaient arrivés jusqu’ici. Ces deux derniers se lancèrent un regard lourd de sous-entendu. Je n’étais pas certain de vouloir connaitre la raison pour laquelle Marvin n’était pas ici finalement.

- Il ne s’en est pas sorti. se contenta de répondre Steven tandis qu’il comptait les cartouches qui lui restait dans son Remington.
- Qu’est-ce qui lui est arrivé ? insista David.

Audrey poussa un profond soupir, la fatigue marquait ses traits à elle aussi. De longues secondes passèrent avant qu’elle ne se lance dans une explication.

- Lorsque nous avons quitté le couloir, nous avons barricadé la porte en vitesse avec les quelques trucs qui trainaient par là. Mais nous manquions de temps, les zombies ont commencé aussi à rentrer par les fenêtres de ce couloir là, expliqua Audrey, avec un tremblement dans la voix, nous avons presque réussi à sortir de là pendant que Marvin les retenait. Nous ne voulions pas l’abandonner mais il insistait pour qu’on y aille… je…
- Les zombies nous ont débordé,
enchaina Steven, nous n’avons pas pu rester plus longtemps. Puis les coups de feu se sont tus, tout simplement. Nous avons attendu un bon moment ensuite pour voir s’il arrivait, mais rien, et nous n’avions plus assez de munitions pour retourner le chercher.

Un long silence s’installa ensuite, très pesant. Marvin… pas lui…encore un autre du groupe qui était probablement mort. Ce n’était pas certain, mais nous n’avions aucun moyen de le savoir. J’avais envie de partir à sa recherche, mais nous ne pouvions pas, je savais bien qu’on allait se faire immédiatement déborder par les zombies. En espérant que les types du groupe de Carlsen soient effectivement sept à s’en être sorti, nous n’étions plus que douze grands maximums. Que faire ? Mais que faire ? Je regardais à nouveau David, il n’y avait que lui pour nous sortir de là. Malheureusement, il semblait aussi limité en idée que nous. L’air pensif, il était appuyé contre le bureau, les yeux perdu dans le vague.

- Sergent ? me risquais-je.
- Et les zombies ? demanda-t-il. Où en sont-ils ?
- Ne vous tracassez pas, ils ne passeront pas le premier étage, pas tout de suite du moins.
- Pourquoi ?
- Parce que nous avons bloqué tous les accès au couloir de la bibliothèque.
répondit Steven.
- Très bien… marmonna David, avant de littéralement exploser. Très bien ! C’est vraiment parfait ! En d’autre termes, nous avons dû bloquer la plupart des portes du commissariat et nous n’avons aucune possibilité de nous en sortir vivant si nous sortons du bâtiment c’est ça ? Et pour couronner le tout, nous ne sommes plus que cinq et n’avons aucune idée de ce qui est arrivé au groupe est.
- Calmes-toi David.
tenta de le raisonner Franck.
- Me calmer ? hurla le sergent. Mais comment je pourrais me calmer ? Nous n’avons presque plus de munitions et…
- Fermez-la !
le coupa Steven. Quelque chose approche.

Il avait déjà son fusil à pompe pointé vers la porte derrière laquelle se trouvait le couloir menant au bureau d’Irons. Au début je n’entendais rien, mais au fur et à mesure, je reconnaissais des bruits de pas. Qu’est-ce que c’était ? Ceux du groupe est ou bien des zombies ? Nous pointâmes tous nos armes vers la porte. Je sentais mon cœur battre à tout rompre tandis que la poignée s’abaissait.
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Posté le 30 mars 2014 à 00:56 | Sujet : [FanFiction Resident Evil] Raccoon City's Disaster
Et voilà, en espérant que tout cela vous plaise, voici les 8 premiers chapitres de ma fanfiction, et si vous la lisez, n'hésitez pas à laisser une critique, autant positif que négatif

Bonne lecture et merci d'avance :P
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Pavey César


Posté le 04 avril 2014 à 00:17 | Sujet : [FanFiction Resident Evil] Raccoon City's Disaster

Chapitre IX



− Elliot ! s’exclama David, abaissant son arme tandis que je poussais un soupir de soulagement.

Le visage d’Elliot se fendit d’un léger sourire en voyant notre groupe présent dans la pièce. Il se tenait dans l’embrasure de la porte, soutenant Mitch qui semblait blesser à la jambe.

− Content de vous voir sergent, répondit Elliot tandis qu’il rentrait dans la pièce. Nous pensions être les derniers survivants.
− Même chose pour nous.


Tandis qu’Elliot déposait Mitch sur une chaise afin de soigner sa jambe, Stephen rentra à son tour et… se fut tout. Il referma la porte derrière lui. Je restais quelques secondes sans rien dire, le temps que l’information arrive à mon cerveau. Ca ne pouvait pas être vrai, non… ils devaient être encore sept, là ils ne sont plus que trois, ce qui veut dire que nous ne sommes plus que huit.

− Où sont les autres ? demandais-je.
− Quels autres ? cracha Stephen d’une voix pleine d’amertume.
− Nous sommes passé par le couloir que vous défendiez, nous n’avons vu que deux cadavres, où sont passés les autres survivants ? intervint Franck, lui aussi gagner par la panique.

Stephen ne répondit pas tout de suite. Il se contenta au début d’aller s’assoir à son tour, passant ses deux mains dans ses cheveux. Je ne savais pas ce qui s’était passé de leur côté, mais apparemment, ça avait l’air d’avoir été au moins aussi catastrophique que nous. Nous attendîmes donc qu’il s’explique. Voyant que nous l’observions, il finit cependant par répondre.

− Ce sont les cadavres du sergent Carlsen et Roger. Ron, Fred et Ed sont partis durant la bataille, nous laissant seul contre les zombies, c’est à ce moment là que ça a dégénéré.

Stephen avait dit tout cela d’une seule traite, comme s’il voulait s’en débarrasser le plus vite possible. Je restais sans voix devant ce qu’il venait de nous dire. Une haine immense à l’encontre de ces trois là monta en moi, mais elle resta silencieuse. Les lâches ! Ils avaient osé abandonner leurs camarades, leurs frères d’armes, les vouant presque à une mort certaine. Comment avaient-ils pu faire ça ?
L’image de Meyer suppliant qu’on vienne l’aider tandis que les zombies le dévoraient s’insinua dans mon esprit. Nous avions fait la même chose, nous l’avions laissé mourir… non, c’est faux. Meyer était déjà condamné à ce moment là, nous ne pouvions plus rien pour lui, et je suis certain qu’il n’aurait pas voulu qu’on risque de se faire tuer pour le sauver. C’était une situation totalement différente.

− Racontez nous tout ce qui s’est passé. Ordonna David.

Elliot garda le silence un certain temps, ressassant apparemment tout ce qu’il avait vécu depuis le début de la bataille contre les zombies. Il échangea un coup d’œil avec Stephen mais ce dernier ne semblait pas enclins à débuter le récit. Poussant donc un soupir de dépit, Elliot commença à expliquer ce qui s'était passé.

– Nous ne les avons vu qu'assez tardivement, ils savent se rendre silencieux quand ils le veulent ces enfoirés. Quoiqu'il en soit, ils n'étaient déjà plus qu'à une cinquantaine de mètres de notre position lorsque nous les aperçûmes, et ils devaient bien être deux ou trois cents...
– Tant que ça ?
murmurra Audrey.
– Oui. Le sergent Carlsen n'a pas perdu de temps pour organiser les défenses mais c'était peine perdu. Personne n'a osé le dire, mais on savait tous qu'on ne les retiendrait pas longtemps et qu'ils finiraient par rentrer dans le bâtiment, mais... on voulait les retenir le plus longtemps possible.

Il y avait un genre de supplication dans sa voix... comme s'il voulait nous convaincre qu'il disait la vérité, qu'il n'y avait rien eu d'autre à faire. Pauvre Elliot, je ne pu m'empêcher d'avoir de la peine pour lui, mais je m'abstins de faire tout commentaire, je savais qu'il ne supporterait pas qu'on le prenne en pitié. D'ailleurs, les autres ne firent aucun commentaire également, à quoi cela servirait-il ? A rien, si ce n'est remué le couteau dans la plaie, qui devait être encore bien béante d'ailleurs.

– Continue. intima David.

Elliot sursauta en entendant le sergent parler, comme s'il avait complètement oublié notre présence. Il semblait s'être perdu dans ses souvenirs. Il poussa à nouveau un profond soupir, résigné qu'il était à nous raconter ce qui s'était passé.

– Comme déjà dit, nous n'avions aucune chance contre ces bâtards de l'enfer, plus nous en tuions, plus ils en revenaient. enchaina Stephen de manière beaucoup plus amère. Et le fait de marcher sur les cadavres des leurs ne semblait absolument pas les déranger. Et comme prévu, on commença à manquer de munitions, c'est là que tout à tourner à la catastrophe. D'abord, se fut Fred qui déserta, me laissant tout seul pour défendre cette putain de fenêtre ! dit-il en hurlant sur ses dernières paroles.

Personne ne prononça un mot, Stephen était déjà suffisamment énervé comme ça, inutile d'en remettre une couche.

– Les pistolets n'avaient aucun effet sur eux, pour en tuer deux ou trois, j'ai dû vider presque tout un chargeur, et vu le peu de munitions que nous avions...
– Nous l'avons constaté aussi à nos dépends.
coupa Steven qui était appuyé contre la porte.
– Bref, nous savions qu'on n'arriverait pas à les retenir indéfiniment mais au moins on tenait tant qu'on pouvait. Et puis, c'est là que la Catastrophe - avec un grand C - est arrivé.
– Et c'est... ?
demandais-je prudemment, même pas certain de vouloir vraiment connaitre la suite.
– Ron et Ed se sont enfuis, laissant leur fenêtre libre alors... vous vous imaginez ce qui a pu se passer ensuite ?
– Les zombies sont entrés.
laissa tomber Steven, d'un ton calme qui me donna des frissons dans le dos.
– Ces deux fils de putes... marmonna Stephen.
– Neil a ordonné le replis à ce moment là, mais Roger s'était déjà fait submerger par les morts-vivants et... bref on s'est replié comme on pouvait et le sergent restait derrière pour nous couvrir, même s'ils sont lents, ils ont rempli le couloir en l'espace d'un instant et lorsqu'on a entendu les cris... il était déjà trop tard.

Un long silence s'installa ensuite dans la pièce. Voilà donc ce qui s'était passé de leur côté. Ces trois enfoirés qui étaient partis en laissant leurs camarades se débrouiller seul, puis la mort de Roger et du sergent Carlsen. Notre nombre diminuait, petit à petit mais surement. Je lançais un regard à la ronde, David, Elliot, Stephen, Mitch, Steven, Franck, Audrey et moi. Huit. Huit ? Je lançais un regard au sergent et il semblait arriver à la même conclusion que moi. Il se retourna à nouveau vers Elliot.

– Et le dernier ? Je ne sais plus qui formait votre groupe exactement, mais normalement vous devriez être quatre à vous en être sorti, où est le dernier ?
– Ouais... c'est Billy...
répondit Stephen d'une voix las. Voyez-vous sergent, nous nous sommes retrouvés dans le couloir au dessus de la salle des inspecteurs, Mitch était blessé et on l'a laissé se reposer. Pendant ce temps là, Elliot et Billy sont allés sur l'héliport derrière le bâtiment pour voir si nous pouvions partir par là.
– Et ?
demanda David en se retournant vers Elliot.
– Inutile, la cour était déjà envahie par ces choses, impossible de passer par là sans se faire prendre.
– Bref,
reprit Stephen assez fort pour qu'on retourne notre attention sur lui, lorsqu'ils sont revenus, il s'est passé quelque chose de bizarre.
– Hé bien... Elliot ?
– Lorsqu'on a retraversé le couloir, les vitres ont explosé et des corbeaux sont entrés à l'intérieur.
– Des corbeaux ?
répéta David comme s'il ne comprenait pas le sens de ce qu'ils voulaient expliquer. Et alors ?
– David,
intervint calmement Steven, tu te souviens de ce que les S.T.A.R.S. ont raconté concernant ce virus ? Les animaux aussi sont touchés par ce truc, alors... je suppose que les corbeaux ne font pas exceptions.
– Oui, Steven a compris où je voulais en venir. Nous nous sommes faits attaquer par ces corbacs et Billy a littéralement été déchiqueté devant mes yeux. Ces corbeaux étaient complètement déchainés et pour arriver à leur tirer dessus... hé bien je vous souhaite bonne chance. On a réussi à s'en sortir en aidant Mitch, mais Billy y est passé...
– Et on vous a retrouvé ici après,
acheva Elliot, Voilà, c'est tout ce qui s'est passé.

Un long silence tomba ensuite dans la salle. Tout le monde était en train de réfléchir à ce que nous venions d'entendre. Moi qui pensais qu'ils s'étaient mieux débrouillés que nous, je m'étais royalement trompé. Et a présent, la question qui pendait à mes lèvres était : qu'allions-nous faire ? Je n'osais pas le demander de peur que David craque sous toute la pression qu'on lui mettait pour qu'il nous sorte d'ici mais... nous avions besoin de lui.

– Sergent, qu'allons-nous faire ? finit par demander Elliot, qui venait de finir de soigner la jambe de Mitch.

Aucune réponse. David ne semblait pas enclin à prendre une décision et restait meubler dans son silence. Ca devenait insoutenable, je finis par me relever, la tête avait arrêté de me tourner et je me sentais légèrement mieux. Je ne quittais pas le sergent des yeux, attendant patiemment sa réponse. Les coudes sur les genoux et les mains jointes, il semblait profondément perdu dans ses pensées.

Le silence avait au moins l'avantage qu'on entendrait les zombies arrivé, même si pour le moment, j'avais l'impression qu'on était relativement à l'abri d'une attaque quelconque. Mais si c'était encore ces écorchés qui nous prenaient en chasse, on ne les entendrait même pas arriver. Le fait d'être tranquille actuellement avec les zombies étaient quand même une bien maigre consolation en comparaison du reste.
Je sursautais alors d'un seul coup lorsque David se releva précipitamment, l'air déterminé.

– Bon, les gars, dit-il d'un ton résolu qui nous étonna tous, il ne reste plus qu'une seule chose à faire : on va sortir du commissariat.

Je restais d'abord immobile devant ce qu'il venait de dire, tout comme mes collègues, qui, comme moi, ne devaient pas avoir bien compris ce que notre sergent venait de dire. Puis, lorsque l'information fut parvenue à notre cerveau, se fut un véritable déluge de protestation qui inonda la pièce.

– T'es complètement malade ?
– Hors de question que je sorte d'ici !
– Tu veux te la jouer général Custer ou quoi ?
lâcha ironiquement Stephen qui avait totalement oublié que David était son supérieur. Sauf qu'à la place des indiens cette fois-ci, on a plusieurs dizaines de milliers de zombies qui déambulent dans les rues et qui n'ont qu'une seule envie et c'est de nous bouffer et que nous, on est que huit, qu'on a presque plus de munitions et qu'on fera pas trente mètres là-dehors sans crever !
– Il a raison,
enchaina Elliot qui tenta de résonné son supérieur de manière un peu plus calme, nous ne...
– Fermez tous vos gueules !!!
hurla d'un seul coup David.

Je sursautais littéralement en l'entendant crier de la sorte. C'était la première fois qu'il se mettait autant en colère et cela eut l'effet espéré car personne ne prononça plus un seul mot, choqué par le ton qu'avait employé notre chef.

– Est-ce que j'ai dit qu'on allait sortir comme ça bêtement sans plan ? reprit-il d'un ton plus calme. Ecoutez-moi jusqu'au bout bande d'idiot. Quelqu'un veut-il encore dire quelque chose ou bien je peux parler ?

Personne, moi y comprit, n'osa répondre.

– Bien. Alors, je pense que nous sommes tous d'accord pour dire que rester ici reviendrait à se faire piéger par ces saletés, non ?

Encore une fois, aucune réaction, ce à quoi David s'était sans doute attendu car il enchaîna sur la suite.

– Donc, il faut qu'on se barre d'ici en vitesse. Et je pense que je sais par où on pourrait sortir.
– Par le parking,
avança Stephen, on prend un fourgon blindé, on ouvre les grilles et on se barre d'ici, c'est aussi simple que ça.
– Stephen,
répondit David en soupirant, si c'était si simple que ça, tu crois pas que le S.W.A.T. et l'équipe chargée du ravitaillement seraient revenus depuis longtemps ?
– Je...
commença Stephen, mais il s'interrompit, sans doute à cours d'argument.
– Bref, en fait, j'ai pensé qu'on pourrait passer par les égouts.

Nouveau silence. Je réfléchissais à cette proposition et... elle avait du sens. Si jamais nous parvenions jusqu'aux sous-sols et qu'on arrivait à entrer dans les égouts, il y avait de fortes chances pour qu'on puisse partir loin d'ici.

– Cette idée à du sens, dis-je, observant mes collègues, si on reste ici, nous sommes certains que les zombies finiront par nous trouver, alors que si on se barre par les sous-sols, on devrait pouvoir s'en sortir sans trop de problème.
– C'est un bon plan.
se contenta de dire Mitch.
– Non c'est pas vraiment un bon plan, rétorqua David, rien ne nous dit que les égouts ne sont pas déjà aux mains des zombies, mais c'est le seul qui me vient à l'esprit et qui ne soit pas suicidaire. Donc, si vous avez un meilleur plan, je suis preneur.

Devant le mutisme des autres, David se contenta de taper dans ses mains.

– Bien, mais avant ça, inventaire des munitions, nous devons savoir ce qui nous reste avant de nous aventurer là-dessous. Sunshine, qu'est-ce qui te reste ?
– Pas grand chose... trois cartouches pour le Remington et rien qu'un chargeur pour mon Beretta.
répondit Steven après avoir fait le tour de ses munitions.
– Bon... tu es le seul à posséder encore une arme de gros calibre, tu ne dois t'en servir qu'en cas d'urgence, compris ? Les autres, qu'est-ce qu'il vous reste.

Chacun annonça ce qu'il lui restait, et franchement, ce n'était pas la joie. Pour ma part, il ne me restait plus qu'un chargeur plein pour mon arme de poing, ainsi que sept autres balles. Vingt-deux balles... j'avais intérêt à les économiser jusqu'au bout. Franck n'était pas mieux armé que moi, pire, il ne lui restait plus qu'un seul chargeur plein. Les autres membres du groupe tournaient autour d'un chargeur et demi plein, grosso modo. Vu le nombre de cartouches qu'il fallait pour tuer une de ces choses, à moins de viser pile la tête, on arriverait pas très loin.

– Si seulement on avait cette foutue carte d'accès à l'armurerie, il doit y rester un gros stock de munitions. rumina Elliot.
– Oui, mais on ne l'a pas malheureusement, et il va falloir faire avec. Allez, debout les gars, il faut qu'on se mette en route.
– Sergent...
se risqua Elliot à nouveau, nous sommes tous fatigué, on a plus dormi depuis... sans compter qu'on crève tous de faim et de soif, on pourrait pas se reposer un peu avant d'entamer la descente ?
– Moi aussi je suis fatigué Elliot, mais on ne peut pas rester ici, et si jamais les zombies se pointent pendant qu'on dort ? On ferait quoi ?
– Oui, tu as raison mais...
– Inutile d'en discuter, on ne restera pas plus longtemps ici. Mais dé qu'on aura traversé les égouts, on trouvera un endroit pour se reposer quelques temps, ça vous va ?


Le sergent sembla prendre le silence qui s'en suivit pour une approbation et sortit son arme de poing avant de se diriger vers la porte. Mais il s'arrêta lorsque Mitch poussa un petit cri de douleur lorsqu'il se releva. Je regardais ce dernier et remarquait que sa jambe continuait à saigner malgré le garrot qu'on lui avait fait. Il se laissa retomber sur le siège pour souffler quelques secondes.

– Mitch, qu'est-ce que tu as eu à ta jambe ?
– C'est bon, ne vous tracassez pas sergent, un de ces salopards m'a mordu lorsque je tentais de m'échapper mais... mais qu'est-ce que vous faites ?


Je restais interdit en voyant David pointé son arme vers Mitch.

– Je suis désolé Mitch, mais après que la barricade ait lâché l'autre jour, tu as bien vu ce que ceux qui sont mordus deviennent.
– Oui mais... ce n'est pas une blessure mortelle et...
– Mitch, je ne peux pas prendre ce ri...


David ne put finir sa phrase qu'il se retrouva avec deux pistolets pointé sur son visage, celui de Mitch et de Stephen. En l'espace de deux secondes, la tension au sein de notre groupe devint explosive, car Elliot venait de coller le canon de son arme sur l'arrière du crâne de Stephen. Tout de suite après, et je ne sais même pas pourquoi, je me retrouvais à pointer mon arme dans la direction de Mitch ainsi que Steven qui venait de lever son fusil à pompe, prêt à faire cracher ses chevrotines. La tension était palpable et le moindre mouvement mal interprété pouvait donner lieu à une fusillade qui allait tous nous tuer. J'aperçus du coin de l'œil qu'Audrey n'avait pas esquissé le moindre geste, et je pouvais même voir une lueur de déception dans ses yeux lorsqu'elle me regarda.

– Personne ne menace mon sergent ! tonna Elliot, le canon toujours pointé sur Stephen.

D'un geste rapide et fluide, ce dernier changea sa cible et se retrouva à viser Elliot.

– Et quoi tu vas me flinguer Elliot ? Est-ce que tu en aura le courage ?
– Baisse ton arme Stephen et ça n'arrivera pas.
– Que le sergent en fasse autant alors !
– C'est lui le sergent, ses ordres sont...
– Je m'en fous de ses ordres !
cria Stephen, postillonnant au passage sur son opposant. Tu vas cautionner le fait qu'il tue un de ses propres hommes ?
– Vous allez arrêter vos conneries bordel de putain de merde !!!
hurla soudainement Franck.

Son intervention fit sursauter tout le monde, moi y comprit. Franck n'avait pratiquement pas dit un mot depuis le début de la conversation que je l'avais presque oublié. Et c'était également le seul avec Audrey à ne pas avoir pointer son arme sur quelqu'un. Malgré tout, je ne l'avais jamais vu aussi en colère et je ne sais pas pourquoi, mais cela eu le don de me calmer. Et puis, lentement, je baissais mon arme, bientôt imiter par Stephen et Elliot. Seul Steven, David et Mitch avaient encore leurs armes pointé entre eux. Finalement, après une vingtaine de secondes passé dans le silence le plus total, d'un commun accord silencieux, les trois hommes baissèrent leurs armes.

– Vous êtes complètement givrés ou quoi ? Déjà qu'on est plus que huit, si en plus vous décidez de vous entretuez, qu'est-ce qu'on va devenir ? s'énerva à nouveau Franck avant d'enchainer. Je vais sécuriser le couloir.
– Je viens avec toi. dit Audrey en se levant à son tour et ils sortirent tous deux de la pièce pour aller attendre dans le couloir qui menait au bureau d'Irons.
– Tu as de la chance que Franck était là, se contenta de dire David avant de se tourner vers Stephen, il est sous ta responsabilité, si jamais il arrive un problème, se sera de ta faute, compris ?

Et avant même que Stephen ait eu le temps de répondre, le sergent était déjà sorti, bientôt suivit par Steven et Elliot. La crise était passée, mais maintenant, il allait falloir affronter notre véritable ennemis : les zombies.

Revenons à présent quelques temps en arrières et suivons trois autres personnes à travers le commissariat, se sera donc écrit à la troisième personne.



– Fred !!! Reviens ici sale fils de pute ! hurla Stephen à travers le couloir menant à la salle d'interrogation.

Fred n'en fit rien, en réalité, c'était à peine s'il entendit quelque chose. Cette bataille était peine perdue, pourquoi continuer à lutter contre ces morts-vivants s'il n'y avait aucune chance pour qu'ils puissent s'en tirer ? Ils étaient des centaines, voir peut-être même des milliers, et eux, ils n'étaient que neuf !!! Comment le sergent Carlsen ne s'en rendait pas compte et ne donnait l'ordre de se replier immédiatement ? Fred se posait tant de question mais qu'importe, ça ne le concernait plus à présent, car il avait décidé d'abandonner ses compagnons, pire, certains d'entre eux étaient des amis proches. Mais encore une fois... qu'aurait-il pu faire d'autre ?

Le policier, en son fort intérieur, savait parfaitement qu'il avait agi par pure lâcheté. Quand il avait vu ces zombies - pour certains à moitié dévoré - s'approcher, son sang n'avait fait qu'un tour, et il n'avait pensé qu'à une seule et unique chose à ce moment là : je ne veux pas finir comme ça. Il en était hors de question. Il voulait vivre. Et même s'il devait abandonner ses amis pour ça, il survivrait, il sortirait de cette ville et referait sa vie plus tard dans une autre ville... et il oublierait tout ce qui s'était passé dans cette ville, dans ce bâtiment, dans ce couloir, devant cette fenêtre. Oui, il allait y arriver, il en était certain. Ca faisait plus de quinze ans qu'il était flic dans cette ville, il la connaissait comme sa poche, il pourrait s'en sortir, passer par des petites ruelles que personne ne fréquentait, éviter ces zombies et réussir à quitter Raccoon City. Et si jamais les barrages aux portes de la ville l'empêchait de sortir, il passerait par les égouts. Il ne connaissait pas bien les sous-sols mais il réussirait forcément à atteindre une sortie. Oui, son plan était parfait.

L'homme finit par s'arrêter de courir, les poumons en feu, suant à grosses gouttes, son uniforme collé à sa peau. Levant la tête pour regarder où il se trouvait, il ne se rendit compte seulement qu'à cet instant que sa course l'avait emmené dans le couloir menant au parking du commissariat. Le hasard faisait bien les choses parfois... affichant un petit sourire triomphant, il s'appuya contre la rambarde des escaliers pour reprendre son souffle. C'était exactement ce qu'il lui fallait. Il allait prendre une voiture qui se trouvait dans le parking et traverser les premiers quartiers chauds avant de l'abandonner et continuer à travers les petites ruelles. Il n'y avait plus que ça à faire pour lui.

Réfléchissant un petit moment, il décida de rentrer dans la pièce à côté de lui, qui était là pour les veilleurs de nuit, il fallait qu'il se repose quelques minutes avant d'entreprendre son périple solitaire.

– Et merde. grogna-t-il. C'est pas vrai, où est-il ? Fais chier !

Fred crut qu'il allait s'arracher les cheveux. En effet, en voulant faire l'inventaire de ses munitions, il se rendit compte qu'il ne possédait plus son arme de poing dans son holster. Elle avait dû tomber tandis qu'il fuyait le champs de bataille sans qu'il ne s'en rende compte. Tandis qu'il continuait à lâcher des jurons à voix basse, il inspecta son Desert Eagle - seule arme qui lui restait - et constata que le chargeur en place était vide. D'un geste rageur, il balança le chargeur désormais inutile à travers la pièce et engagea son dernier magasin dans l'arme. Il déposa ensuite son gros calibre sur la table de nuit et passa ses deux mains dans ses cheveux en poussant un profond soupir.

– Bon... il me reste huit balles, j'irai pas loin avec ça. Je vais devoir passer chez Kendo. Ce vieux fou doit...

Fred s'arrêta de parler lorsqu'il sentit quelque chose de mouiller tomber sur son épaule. Il l'essuya d'un geste distrait mais se stoppa net lorsqu'il remarqua que c'était une substance collante. Il l'examina plus sérieusement et comprit que c'était de la bave. Par réflexe, il leva la tête vers le plafond et n'eu pas le temps de pousser un cri qu'une chose difforme se laissa tomber devant lui, patte en avant. Une énorme griffe lui entailla profondément la poitrine, faisant tomber Fred à genou. Il porta immédiatement ses mains à sa blessure, tentant de stopper le sang qui coulait. Mais c'était peine perdu, il en avait déjà perdu beaucoup et il sentait ses forces l'abandonner progressivement.

Réussissant à regarder devant lui son agresseur, il constata que c'était un monstre - à défaut d'un meilleur terme - qui se tenait à quatre pattes avec ce qui semblait être son cerveau complètement à l'air. Voulant dire quelque chose, Fred ne put que cracher du sang et se faire la réflexion que c'était donc ça, le monstre que David avait affronté dans la bibliothèque. L'écorché sembla l'étudier pendant une poignée de seconde avant de lever à nouveau sa griffe, geste qui sembla durer des heures... pour finalement la rabattre violemment sur la gorge du malheureux, la lui tranchant profondément. Fred sentit sa vie commencer à s'éteindre, sa vue se brouillant, il chuta à plat ventre, étalant encore un peu plus la marre de son propre sang. Et avant de mourir, une dernière pensée émergea dans son esprit : je voulais juste sortir de cette ville.

Revenons à nouveau quelque temps plus tôt, à l'endroit où la bataille faisait rage dans l'aile est. Fred venait de prendre la fuite et, même si aucun n'oserait l'avouer, les autres avaient bien envie de faire de même. Cependant, ils n'étaient pas encore lâches au point d'abandonner leurs compagnons. Ils savaient que si ces zombies entraient dans le bâtiment, se ne serait qu'une question de temps avant qu'ils se fassent tous dévorer les uns après les autres. Malheureusement, le courage avait ses limites, et Ed venait de l'atteindre. Lorsque le bruit significatif de fin de chargeur se fit entendre, il laissa tomber son fusil à pompe au sol et dégaina son pistolet mais ne tira pas. Pourquoi ? Il venait de remarquer que Ron, l'homme avec qui il défendait la fenêtre qu'on lui avait assigné, venait de s'enfuir, et il était déjà à l'autre bout du couloir.

– Ron, reviens !

Mais ce dernier ne se retourna même pas. Et puis, Ed ne sait pas pourquoi, mais lui aussi s'élança à travers le couloir, laissant les autres se débrouiller seul face à l'ennemis. Il crut entendre quelqu'un crier derrière lui mais il n'y fit pas attention. Ou plus précisément, il ne voulait pas y faire attention. La seule pensée qui lui venait à l'esprit était : Fred et Ron étaient déjà partis, alors pourquoi pas lui ? Pourquoi pas tout le monde même ? Non, eux, ils étaient des bons flics... Quoi qu'il pensa à ce moment-là qu'être un bon ou mauvais flic n'avait absolument rien à voir dans l'histoire, tout ça était une question de courage, et lui, il avait atteint le maximum. Les autres ne pouvaient pas lui en vouloir. Après tout, il était resté plus longtemps que Fred et Ron non ? Mais est-ce qu'il valait mieux qu'eux pour autant ? Il en doutait.

Quoi qu'il en soit, il finit par atteindre la porte et sortit de ce couloir de la mort. Une fois cela fait, il s'appuya contre le mur pour reprendre son souffle mais il aperçut Ron disparaitre dans le tournant du couloir. Peu après, il entendit une porte s'ouvrir et se fermer immédiatement. la salle des inspecteurs ? Ne perdant pas de temps, il s'y engouffra lui aussi dans l'espoir de rattraper son compagnon d'infortune.

– Ron, attends-moi !

Mais ce dernier n'en fit rien, il avait trop peur. Fred continua donc sa course, Beretta en main. Finalement, il se retrouva dans le couloir du premier étage, juste devant la porte qui menait au bureau du capitaine. S'appuyant sur ses genoux, il tentait de reprendre son souffle, son cœur battant à cent à l'heure. Il avait totalement perdu la trace de Ron. Il ignorait par où il était aller, et il n'avait plus la force de le poursuivre. Il ne voulait pas se retrouver seul, mais il voulait encore moins risquer de se retrouver dans une zone submergé par les morts-vivants.

S'appuyant contre le mur, il sortit une photo de sa poche arrière. Sur cette photo, on voyait une petite fille en bas-âge, qui ne devait pas avoir plus de cinq ou six ans. Une femme aux cheveux roux flamboyants avec un grand sourire se tenait à sa droite. Et sa gauche, il y avait lui, esquissant un semblant de sourire. Ed n'avait jamais beaucoup aimé les photos, et il n'avait fait celle-ci que pour faire plaisir à sa petite fille. Derrière eux, on pouvait voir le lac Victory, qui se trouvait en bordure de la forêt de Raccoon City. Cette photo avait été prise lors d'un pique-nique en famille - comme il les aimait - juste avant que la série de meurtre dans les montagnes Arklay ne commencent. Depuis, ils n'y étaient plus allés. Et ils n'y iraient plus jamais.

Relevant la tête et rangeant sa photo, Ed se rendit compte que des larmes coulaient sur ses joues. Sa fille était morte, sa femme était morte. Même son chien était certainement mort. Il n'avait pas eu le courage de partir à leur recherche. Le fait qu'il se rende compte qu'il était trop lâche pour risquer sa vie afin de sauver les deux personnes qui comptaient le plus pour lui fut comme un coup de poignard droit dans le cœur. C'est seulement maintenant qu'il voulait sortir et les retrouver, mais il était trop. Elles étaient mortes, il en était certain. S'il pouvait revenir un peu en arrière, il aurait fait comme Jacob et serait parti du commissariat. D'ailleurs, il se posa la question : est-ce que Jacob avait réussi à survivre, tout seul dehors ? Il en doutait sérieusement mais après y avoir bien réfléchis, Ed pensa qu'il valait mieux tenter sa chance dehors plutôt que de rester à moisir ici.

Mais à présent... que faire ? Quitter le commissariat ou y rester ? C'est alors que son regard se posa sur la porte du bureau d'Irons. Il n'y avait jamais été, à part les sergents et quelques responsables, c'était rare que des agents soient convoqués dans son bureau. Et la plupart de ceux qui l'étaient, c'était pour se faire réprimander. Il avait cependant entendu dire que la décoration était très... spéciale. Les rumeurs les plus folles couraient sur son contenu, allant des trophées aux animaux empaillés en passant par des tableaux d'un gout douteux. Bien que se soit un très mauvais moment pour ça, Ed sentit la curiosité naitre en lui. Et si, l'espace d'un petit instant, il allait y jeter un coup d'œil ? Irons avait la sainte horreur que quelqu'un rentre dans son bureau lorsqu'il n'était pas là mais bon... apparemment, ce dernier n'était plus dans le bâtiment alors il n'en saurait absolument rien. Et puis, même s'il était là, Ed allait surement mourir dans les prochaines heures - cette pensée ne fit que resserrer le nœud dans son estomac - alors qu'il se fasse engueuler lui importait peu.

Sa décision prise, il se décolla du mur pour entrer dans le petit couloir devant le bureau pour finalement investir ce dernier. Il resta sur le seuil quelques secondes, impressionné par le luxe dont bénéficiait la pièce. Une question s'imposa immédiatement à son esprit : comment Irons avait pu réunir les fonds nécessaires pour s'acheter tout ça ? Ed n'y connaissait pratiquement rien en art, mais son intuition lui disait qu'un seul tableau présent dans cette pièce devait couter une véritable petite fortune. Alors que c'était à peine si le matériel mis à disposition de la police était opérationnel. Quoi qu'il en soit, il commença à explorer le bureau, observant les différentes décorations qui ornaient les murs. Il passa une main sur une tête de cerf empaillé. Les rumeurs qui couraient sur Irons par rapport à sa passion pour la taxidermie était donc vrai. Pour sa part, Ed trouvait ce spectacle totalement macabre, tuer des animaux pour ensuite y foutre de la paille, il trouvait ça... malsain. Il imaginait déjà Hachikō se retrouver empaillé, cette pensée lui procura des frissons tout le long du corps.

Hachikō était son chien, un Akita de pure race. C'était un chien originaire du Japon et il avait sept ans désormais... ou plus certainement, il avait sept ans. Ce chien lui avait presque couter un ans de salaire mais il en valait la peine. Il ne connaissait pas un autre chien qui était aussi doux et gentil que celui-là. Y penser fit mal à Ed presque au même point que sa femme ou sa fille, après tout, Hachikō faisait lui aussi partie de la famille. Essayant de refouler ses mauvaises pensées, il se détourna des têtes empaillées pour observer un peu le bureau à proprement parler. Tout était rangé avec une méticulosité franchement exagérée. Les bics étaient disposés au millimètre près. Irons était très certainement un maniaque du rangement et de l'ordre, si la situation s'y prêtait, Ed en rigolerait même.

Son regard se posa alors sur quelqu'un chose qu'il n'aurait jamais cru qu'il verrait un jour : le journal intime du capitaine Irons. Il n'aurait jamais pensé qu'un type comme Irons mettrait ses pensées sur papier. La curiosité qui l'avait envahi tout à l'heure à l'idée de visiter ce bureau n'était rien à présent en comparaison à l'envie d'en lire le contenu. Il savait que ce n'était pas bien, mais encore une fois, une petite voix lui souffla à l'oreille que personne ne le saurait s'il lisait quelques pages de ce livre. Sans qu'il ne s'en rende compte sa main se dirigea doucement vers...

– Hum hum... Entendit Ed juste derrière lui, ce qui eu pour réflexe de le faire sursauter et se retourner immédiatement en mettant la main à son holster.

Son cœur s'emballa pendant quelques instants en voyant Irons se tenant juste derrière lui. Il s'apprêtait déjà à se faire traiter de tous les noms imaginables, mais bizarrement, son supérieur n'avait pas l'air furieux, il avait l'air calme, bien au contraire. Trop calme quand on le connaissait. Ed se mit immédiatement au garde-à-vous, attendant qu'Irons dise quelque chose. Il resta dans cette position pendant presque deux minutes, ce dernier l'observant bizarrement, une lueur étrange illuminant ses yeux. Finalement, le résident des lieux parla enfin.

– Que faites-vous ici Ed ? demanda-t-il très calmement.
– Je... capitaine... je suis désolé... je me suis retrouvé tout seul et... ho ! Les zombies ont commencé à pénétrer dans le bâtiment !
– Je vois... et où sont les autres ?
– Je... je ne sais pas. Je les ai perdu pendant l'invasion et...
– Où est le sergent Ford ?
– Je ne sais pas non plus, j'étais avec le sergent Carlsen et...
– Je vois.
coupa précipitamment Irons.

Ed resta dans sa position, attendant les prochains ordres de son supérieur. Irons baissa légèrement la tête, comme s'il réfléchissait à quelque chose et ne voulait pas qu'Ed voit son visage. Attendant patiemment, ce dernier n'aperçut qu'au dernier moment l'uppercut que le capitaine de police lui porta précipitamment au menton. N'ayant pas eu le temps d'esquiver, il reçut le choc de plein fouet. Habituellement, un tel coup aurait dû mettre n'importe qui au sol, mais Ed était plus grand et plus imposant physiquement qu'Irons, ce qui lui permit de rester conscient et debout. Malgré tout, il dut s'appuyer contre le bureau car il sentait que sa tête tournait et il n'avait plus les pensées très claires.

– Que... commença-t-il.
– Inutile d'essayer de bouger Ed, le coup que je t'ai porté au menton a fait bouger ton cerveau, ce qui veut dire que maintenant, tu ne devrais plus avoir les idées très claires désormais.

Ed tenta d'observer Irons et il fût frappé par le sourire sadique qui pendait à ses lèvres ainsi que son regard froid et calculateur. Qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Ayant un mauvais pressentiment, Ed tenta de sortir son arme mais il n'arrivait même pas à rester droit. Irons, de son côté, dégaina son propre Beretta et le pointa vers lui. Une terreur indescriptible s'empara du policier. Pourquoi faisait-il ça ?

– Chef... pourquoi vous...

Irons ne lui laissa pas le temps d'en dire plus que trois balles partirent de son arme pour s'encastrer dans son torse. Son cerveau n'ayant pas tout à fait récupéré de son choc, ça lui prit quelques secondes pour que la douleur se repende dans son corps. Cependant, le sang commençait déjà à couler abondamment et l'énergie lui manquait déjà, ce qui eu pour résultat de le faire tomber à genou. Se tenant les plaies, il releva une dernière fois la tête vers son supérieur, qui le regardait de haut, un grand sourire sur le visage, l'arme à nouveau ranger dans son holster. Pourquoi faisait-il cela ? Il ne comprenait absolument rien à ce qui se passait. Il savait qu'il allait mourir aujourd'hui, mais il s'attendait à se faire tuer par des zombies, ou bien à la limite se suicider à la fin, mais pas comme ça... ses idées se brouillèrent encore plus qu'avant, sa vision se fit brumeuse. Il puisa dans ses dernières forces.

– Chef... que... pourquoi...
– Je vais te dire un secret Ed.
parla Irons d'un ton doucereux en s'accroupissant devant lui. Personne ne sortira de ma ville, vous mourrez tous... entre mes mains. Et tu sais pourquoi ? Parce que j'aime ça, j'aime tuer des personnes. Et des jeunes filles... imagine tout ce que je vais faire avec la fille du maire lorsque je la retrouverai. Je tenais à ce que tu le sache avant de mourir.

Brian Irons continua d'observer Ed dans les yeux jusqu'à la fin. Les yeux vitreux de ce dernier lui donnèrent des frissons de plaisir. Le policier finit par rendre l'âme et lorsqu'il tomba dans la flaque que son propre sang avait formé sur le sol, il était déjà mort. Le chef de la police continua de l'observer pendant plusieurs minutes, un large sourire sur les lèvres avant de finalement se relever. Bon, il devait dégager le corps d'ici avant que quelqu'un d'autre n'arrive. Et puis, après ça, il pourrait pourchasser les autres survivants à travers le commissariat. La dernière chasse de sa vie, la plus excitante qui soit : la chasse à l'homme.

Ron n'avait pas répondu aux appels d'Ed lors de sa fuite. Il voulait partir de cet endroit maudit, seul, il ne voulait personne à ses trousses. Il voulait qu'on le laisse tranquille. Lorsqu'il était arrivé au premier étage, il s'était réfugié dans la réserve qui se trouvait à côté du bureau du commissaire. Il allait se cacher là et n'en sortirait plus, oui, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire, avec un peu de chance, aucun zombie ne viendrait jusqu'ici et il pourrait s'enfuir en temps voulu. Il avait ensuite entendu Ed l'appeler une dernière fois, mais il n'avait toujours pas répondu. Le temps était passé, il ne savait pas combien de temps, mais finalement, trois coups de feu résonnèrent tout près de l'endroit où il se tenait. Il comprit que quelque chose avait eu lieu dans le bureau d'Irons, impliquant certainement Ed. Cependant, il avait décidé de rester là où il était et il y resterait. Il préférait mourir de faim que de se faire dévorer vivant par ces zombies.
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